Biathlon : Paul Fontaine, une sélection en IBU Cup comme cadeau de Noël
Pour le Bornandin Paul Fontaine, les derniers mois ont été difficiles. Dans le dur mentalement pendant la préparation estivale, il a perdu du temps et a très mal débuté l’hiver au début du mois novembre. Malgré tout, le biathlète des Aravis né à Angers (Maine-et-Loire) a remis l’ouvrage sur le métier jusqu’à remporter la mass-start de la coupe de France des Saisies (Savoie), synonyme de ticket pour l’IBU Cup de Val Martello (Italie) la première semaine de janvier.
Après cela, Paul Fontaine, au retour d’une séance au stand de tir de La Roche-sur-Foron (Haute-Savoie), a accepté de se confier à Nordic Magazine. Entretien.
- Ressentez-vous du soulagement d’être parvenu à décrocher votre qualification pour l’IBU Cup de Val Martello (Italie) ?
Il fallait gagner pour aller chercher ce ticket et je l’ai fait ! Je suis content d’avoir réalisé cette course-là à ce moment-là, mais cette sélection est plus une surprise qu’autre chose. Mes résultats du mois de décembre étaient, entre guillemets, catastrophiques. Du coup, cette mass-start remportée aux Saisies m’a fait du bien au moral pour pouvoir retravailler pendant les fêtes de fin d’année. Finalement, j’ai appris cette sélection et j’étais ultra content ! Rachel [Demangeat, sa coach, NDLR] ne le sait pas, mais je sautais partout au téléphone quand elle me l’a dit. Cela récompense énormément de travail pour revenir au niveau. J’ai déjà hâte d’y être !
- Forcément, vous visiez cette place sur le circuit B au lancement de l’hiver : pouvez-vous revenir sur les premières semaines de la saison…
L’objectif, c’était effectivement de prendre la sélection en IBU Cup dès le début de saison. Je pensais avoir le niveau, mais non… Physiquement, j’étais prêt, mais il en manquait trop derrière la carabine. J’ai eu une préparation assez mouvementée, donc on s’est dit avec le staff que ces courses-là arrivaient trop tôt et que ce n’était pas grave à 100 % de ne pas être prêt début novembre. Il me restait deux semaines pour me repréparer et rebelotte sur la première coupe de France où je ne suis clairement pas à mon niveau. Cela m’a mis un deuxième coup derrière la tête, mais j’ai réussi à me remettre dedans pour Les Saisies et, là, je commence cette étape avec une nouvelle catastrophe et un tir à 3/10 sur le sprint…
- La veille de votre victoire sur la mass-start, vous aviez effectivement réalisé un sprint compliqué à 3/10 et terminé à un anonyme trente-quatrième rang : comment êtes-vous parvenu à vous remobiliser ?
Le sprint des Saisies, c’est un blackout. Je perds la course dès le couché sans comprendre pourquoi [avec quatre erreurs, NDLR]. C’est une copie que je n’avais peut-être même pas rendue chez les cadets… Dans le dernier tour, je me suis donné la consigne de tout faire péter le lendemain sur la mass-start. Manque de chance, c’est parti fort sur les skis et je le paye sur les tirs couché [avec un 5/10, NDLR]. Debout, par contre, c’était le Paul qui réussissait, dans sa bulle. Les copains m’ont aidé en ne tirant pas très bien et les deux pleins m’ont permis de revenir dans la course et de gagner. J’étais vraiment au fond du trou après le samedi et je me suis directement relancé.
- Vous parliez précédemment de « préparation assez mouvementée » : qu’entendiez-vous par cela ?
Je reviens de loin. La préparation a été très compliquée mentalement. Je n’arrivais pas à me fixer d’objectifs et à mettre des bonnes choses en place. J’étais tout simplement perdu et j’ai mis du temps à réagir. J’ai pris une première claque [en août] sur les championnats de Belgique où je n’étais pas à mon niveau. Je me suis alors dit qu’il allait falloir que je me réveille parce que le sport impactais ma vie personnelle. Je n’étais pas bien du tout. Il y a eu une remise en question de tout et une remise en route du travail. Le premier Summer Tour s’est plutôt bien déroulé avant un second Summer Tour pas fou. J’ai senti que ça commençait à rechuter un peu, ce qui m’a remis un coup de pied aux fesses pour me remettre dans le droit chemin. J’ai donc pris du retard dans la préparation et suis arrivé trop juste pour les sélections. Il y avait un décalage entre ce que je voulais aller chercher et ce que j’étais capable de faire au fond de moi.
- Dans quel état d’esprit allez-vous aborder les compétitions de Val Martello ?
J’arrive en IBU Cup avec beaucoup d’envie. Je sais quoi mettre en place pour réussir. Encore aujourd’hui [mercredi], je suis allé faire du tir en stand [à La Roche-sur-Foron, NDLR] pour comprendre ce qui bloquait au couché. Je vais arriver en Italie avec de bonnes armes pour essayer de surfer sur la bonne dynamique du groupe. Le but est d’aller moi aussi chercher des fleurs, sans me prendre la tête et faire ce que je suis capable de faire. Je ne me mets pas de barrières. J’ai saisi l’opportunité et, maintenant, c’est à moi d’être dans le match.
- D’autant que, pour rester en IBU Cup, il va falloir briller de suite…
Le moins bon redescendra donc je ne veux et ne peux pas juste viser la moyenne. Je veux rester en IBU Cup et y finir cette saison si mal commencée.
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