Biathlon : « Je ne pensais pas vivre une saison comme celle-ci », avoue Quentin Fillon-Maillet
En début de semaine, juste avant de prendre la direction du stage de préparation de Seefeld (Autriche), le Jurassien Quentin Fillon-Maillet a répondu aux nombreuses questions des journalistes lors d’une visioconférence. Une multitude de sujets a été évoquée.
Nordic Magazine revient sur les principaux à six jours du lancement des championnats du monde de biathlon d’Oberhof (Allemagne).
Son état d’esprit avant les Mondiaux : « J’ai vraiment envie d’aborder cet événement avec une grosse envie, du positif et de la confiance »
« Je suis un peu revanchard et j’essaye d’aborder les Mondiaux comme j’ai vécu les Jeux olympiques l’année dernière. J’étais maillot jaune à cette époque. Il fallait performer. Je ne veux pas effacer ce qu’il s’est passé avant [comprendre depuis le début de la saison, NDLR] parce que j’ai appris certaines choses sur l’après Jeux olympiques et victoire du gros globe. C’est certain que cela me fera progresser pour la suite. J’ai vraiment envie d’aborder cet événement avec une grosse envie, du positif et de la confiance. C’est ce qu’il m’a manqué depuis le début de la saison. »
« Pour autant, mes performances sont très loin d’être catastrophiques parce que je suis quatrième mondial, mais j’ai du mal à en parler positivement. J’ai seulement un podium et une course et demie de bonne. C’est difficile de me satisfaire de tout cela et j’attendais beaucoup plus. L’année dernière, le podium était le minimum et l’objectif sur chaque course. Là, la victoire est loin sur certaines courses. C’est dur, j’ai du mal à vivre cette période, mais c’est loin d’être catastrophique. »
Un début d’hiver post-olympique et globe de cristal difficile : « J’aurais bien aimé repartir sur la dynamique de la saison passée »
« Je ne m’attendais pas à une saison comme celle-ci. J’aurais bien aimé repartir sur la dynamique de la saison passée. Je n’avais pas envie d’entrer dans une saison post-olympique compliquée, donc ce n’est pas facile à gérer. J’aurais adoré faire les choses différemment. Mais c’est sans regret parce que les échecs de ce début de saison me font beaucoup apprendre pour la suite. J’apprends beaucoup plus dans un échec que dans une victoire. Tout est un peu plus difficile. Cela me donne beaucoup de clés et d’idées pour la suite pour être encore meilleur et, notamment, aller chercher Johannes [Thingnes Boe] sur les skis. »
« En fin de saison dernière, le bilan était de casser la routine des dernières années. C’est compliqué, mais on a voulu me donner l’envie d’aller à l’entraînement durant l’été. Si j’ai la banane à l’entraînement, c’est plus facile d’enchaîner, de récupérer et d’être bien dans ma tête. C’est un des paramètres que j’aimerais faire évoluer pour la suite. La préparation dernière a peut-être été trop standard par rapport à ce que j’ai fait dans le passé. C’est un des paramètres que je vais tenter de changer, mais ce n’est pas le seul. Il y a aussi eu des petites erreurs sur la programmation et d’autres choses que je veux faire évoluer depuis longtemps, mais que je n’ai jamais osé faire. Cela viendra petit à petit. »
Des bons Mondiaux sauveraient-ils sa saison ? « Cette saison sera toujours en demi-teinte »
« Cette saison sera toujours en demi-teinte parce que la moitié de mes objectifs [à savoir le gros globe, NDLR] s’efface peu à peu. Je ne vois pas comment je pourrais me sortir de cette situation, mais on ne sait jamais. Je ne veux pas faire de calcul et continuer à donner mon meilleur. Globalement, si je réussis toute la seconde moitié de la saison, je pourrais me satisfaire en partie de cette saison-là. Mais je veux surtout comprendre encore mieux ce qu’il s’est passé sur la première partie et la préparation pour optimiser au mieux les trois prochaines saisons menant aux Jeux olympiques de Milan/Cortina 2026. »
Son objectif aux Mondiaux : « Aller chercher ce titre individuel, c’est mon objectif »
« Ce qui me manque cette année, c’est une victoire. Si elle est aux championnats du monde, cela me fera très plaisir. Aller chercher ce titre individuel, c’est mon objectif. Les titres en relais seront les bienvenus également ! J’ai beaucoup d’envie, mais il faut que j’en ai encore plus pour être mort de faim comme l’année passée aux Jeux olympiques. Ce sera la clé. »
L’ambiance en équipe de France avec ce début de saison compliqué : « Les performances moins bonnes n’ont pas de conséquence sur la vie de groupe »
« Elle est très bonne comme depuis un moment, mais la dynamique n’est pas aussi bonne que par le passé. On a du mal à faire des podiums en individuel. On n’a pas la forme escomptée et on manque d’opportunités sur le pas de tir. Cela nous pénalise beaucoup pour mettre un Français régulièrement sur le podium. On a l’habitude de s’applaudir lors des réunions de course suivant un podium et, cette année, on ne s’applaudit pas assez. Mais les performances moins bonnes de l’équipe de France n’ont pas de conséquence sur la vie de groupe. »
Le groupe féminin portant l’équipe de France : « On a maintenant à apprendre des filles »
« L’une des principales raisons, c’est qu’il y a une équipe très jeune avec des filles qui ont peu d’expérience, mais très faim. L’arrivée de Cyril Burdet est aussi une des raisons parce qu’il a apporté beaucoup de nouveautés dans la préparation des filles, ce qui a amené une certaine dynamique. Nous, en repartant avec le même staff, on est trop repartis dans la même dynamique. Cela peut expliquer certaines contre-performances. Chapeau aux filles parce que cela fait X années que les garçons ont des meilleurs performances qu’elles, donc je suis content que cela performe pour elles et que ce ne soient pas que les garçons mis en avant en biathlon. On a maintenant à apprendre des filles. »
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