Biathlon : Emilien Jacquelin se confie à Nordic Magazine
Ce vendredi, lors du sprint de la coupe du monde de biathlon de Kontiolahti (Finlande), Emilien Jacquelin a décroché la victoire. Levant les bras pour la première fois depuis presque trois ans, le Villardien a signé une course pleine à 10/10 au tir et rapide sur les skis pour y parvenir.
Quelques minutes après la cérémonie protocolaire, après son contrôle antidopage, Emilien Jacquelin a pris le temps de revenir sur son exploit pour Nordic Magazine. Entretien.
- Vous venez de remporter votre premier succès sur la coupe du monde de biathlon depuis presque trois ans. Que vous dites-vous quand vous pensez à cela ?
Il y a de la fierté après des mois compliqués. A un moment donné, je n’avais plus envie de faire du biathlon. Je n’arrivais plus à avoir cette détermination. Sur le podium, je me suis revu il y a trois ans au Grand-Bornand… Là-bas, c’était déjà émouvant, mais pour une autre raison. Je m’étais cassé le poignet quelques mois auparavant et ça a été très compliqué de revenir au plus haut niveau. J’étais trop content d’avoir été meilleur que ce que j’attendais. Là, c’est encore différent ! Comme quoi, peu importe ce qui arrive, il faut toujours aller de l’avant et ça paye un jour.
- Justement, malgré les doutes des derniers mois, pensiez-vous pouvoir revenir à ce niveau, celui qui vous permet de gagner en coupe du monde ?
En toute sincérité, depuis la fin de saison dernière, j’ai senti un déclic sur Canmore. Là-bas, j’ai ressenti l’envie d’aller jouer tout devant en pleine course. C’était la première fois depuis un long moment que je n’avais pas ressenti cette détermination, cette volonté. Je pense que tout ce qui a été mis en place durant la préparation, c’était dans cette continuité. J’ai toujours donné mon 100 % et, petit à petit, il y a eu cette volonté de me réaffirmer et d’aller chercher haut, à la différence de l’an dernier.
« Cela reste une concurrence très coriace avec une densité énorme, mais on est aussi capables de faire des belles chose »Emilien Jacquelin à Nordic Magazine
- Cette victoire en sprint, le format étalon du biathlon, est-il la concrétisation du nouvel Emilien Jacquelin, celui à l’état d’esprit différent ?
En tout cas, il arrive vraiment dans cette idée de faire les choses avant de penser au résultat. Je ne cherche pas à dire que je veux gagner ça ou faire ça. C’est bien de le dire, c’est important d’assumer des objectifs et une volonté de réussir, mais il faut avant tout faire le job à 100 % pour exister en biathlon. J’ai donc mis l’accent sur le travail et rien d’autre.
- C’est la deuxième fois en quelques jours, après le relais, que vous parvenez à battre les Norvégiens : est-ce spécial ?
Sincèrement, ça fait quelque chose de battre les Norvégiens sur un relais. Là, en individuel, on donne tous le meilleur de nous-mêmes et on sait que si on donne notre 100 %, on joue devant. Cela reste une concurrence très coriace avec une densité énorme, mais on est aussi capables de faire des belles choses. Cette victoire le montre et ouvre la voie aux autres gars de l’équipe.
« Cela va booster tout le monde ! »Emilien Jacquelin à Nordic Magazine
- Tant d’un point de vue personnel que collectif, ce triomphe ouvre des perspectives pour la suite de l’hiver…
Carrément ! Pour moi, ça me montre que c’est faisable, même sur un sprint où je n’avais jamais réussi à gagner. Pour les autres, ils doivent rentrer à l’hôtel et se dire qu’ils peuvent le faire si moi j’y suis parvenu. Cela va booster tout le monde !
- Ce sprint a aussi été marqué par la dixième place de votre ami Antonin Guigonnat, qui revient parmi l’élite du biathlon mondial…
On est de retour en 2018 avec Antonin [Guigonnat] dixième [rires] ! Je n’ai pas eu le temps de parler avec lui, mais il a des qualités incroyables. En toute sincérité, je ne pensais pas qu’il allait faire cette course-là. Il est tellement plein de surprises et de qualités, il est incroyable !
« Cette victoire va peut-être me libérer d’un petit poids et me permettre d’être plus concentré sur la tâche et pas le fait d’espérer un podium ou une gagne »Emilien Jacquelin à Nordic Magazine
- Cette première étape de la coupe du monde se termine dimanche avec une mass-start : qu’en attendez-vous ?
Je pense que ça va être super intéressant ! J’ai vraiment hâte d’y être. Hier, j’ai dit que j’avais envie de jouer top 5 sur le sprint et la gagne sur la mass-start. Même si c’est dans le sens inverse, je serai satisfait, mais cette victoire va peut-être me libérer d’un petit poids et me permettre d’être plus concentré sur la tâche et pas le fait d’espérer un podium ou une gagne.
Le live data du sprint masculin
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