Biathlon : Eric Perrot se confie quelques jours après la fin des Mondiaux
Lors des championnats du monde de biathlon de Lenzerheide (Suisse), le Peiserot Eric Perrot a remporté quatre médailles. Parmi elles, une lui a particulièrement fait plaisir : celle en or de l’individuel. Devenu à cette occasion le cinquième Français sacré sur une épreuve individuelle des Mondiaux, il est entré dans une nouvelle dimension.
Ce vendredi en début d’après-midi, il a donné une interview en visioconférence à plusieurs médias, dont Nordic Magazine. Entretien.
- Avant de partir pour la Suisse, vous aviez annoncé viser l’or ou rien. Sur l’individuel, vous êtes devenu champion du monde. Avec du recul, que vous dites-vous en repensant à cette performance ?
C’est vrai que j’avais cette phrase parce que c’est ce qui comptait pour moi. J’avais envie de pouvoir aller chercher le titre, qui valait tellement plus que tout le reste. C’est une fierté d’avoir pu réussir. Parfois, je dis ça par ambition et pour le rêve, mais je me suis prouvé que ce n’est finalement pas si loin, atteignable et possible. Cela me fait du bien pour les échéances à venir de me dire que mes rêves ne sont pas si loin. C’est donc un vrai accomplissement. C’est mon premier titre. Avoir pu cocher cela, c’est magique. Je savoure grandement cette première étape parce que certains peuvent courir derrière toute une carrière.

- Vous êtes devenu le cinquième Français sacré champion du monde en individuel, ce qui est peu dans toute l’histoire. Est-ce quelque chose que vous regardez ?
Sur le coup, je m’en fiche parce que j’ai juste envie d’atteindre mes objectifs. C’est vrai que ça paraît un petit peu fou de regarder les statistiques et c’est là où je réalise que c’était une course incroyable et quelque chose de magique.
« Je me rends compte qu’arriver aussi tôt dans une carrière à le faire, pas grand monde ne l’a fait »Eric Perrot
- Après votre titre, Fabien Claude disait que vous étiez impressionnant parce que vous brûliez les étapes. Vous en rendez-vous compte ?
J’ai l’impression de passer chaque étape, mais très vite. Je m’en rends compte parce que j’ai des coéquipiers qui ont dix ans d’équipe de France derrière eux et je mesure bien les exploits qu’ils ont pu faire, comme Quentin [Fillon-Maillet] aux Jeux 2022 ou Emilien [Jacquelin] quand il avait été champion du monde. Je me rends compte qu’arriver aussi tôt dans une carrière à le faire, pas grand monde ne l’a fait. Moi, j’ai juste l’impression de suivre ma propre voix et ma propre ambition.

- Vous concevez votre carrière comme quelque chose de planifiée et tout se passe bien pour le moment, mais êtes-vous préparé à un éventuel coup d’arrêt ou une déception ?
C’est toujours difficile de se préparer à des choses inattendues, dans le positif comme dans le négatif. Avoir des échecs, ça peut être compliqué… J’en ai eu des petits par le passé, comme quand j’ai été redescendu en IBU Cup [en janvier 2023, NDLR]. Sur le coup, j’avais bien géré parce que j’étais jeune et que j’avais le vent en poupe. Peut-être que l’année prochaine, si je rate mes Jeux, je pourrais être déçu. Ma façon de préparer ça, c’est de savoir qu’il y a d’autres choses dans la vie en dehors du biathlon, mais je ne pourrais jamais m’y préparer à 100 %.
« Je crois que le corps enregistre beaucoup, la tête aussi »Eric Perrot
- Vous êtes champion du monde, vous avez remporté quatre médailles au total à Lenzerheide (Suisse). Avez-vous pu en profiter ces derniers jours ?
Cela enchaîne tellement vite donc je n’ai pas l’impression d’avoir pu breaker. Pour autant, j’ai pu en profiter mais de manière assez simple. Il me suffit de prendre un Coca tranquille dans mon lit le soir pour savourer. Avoir revu mon entourage m’a aussi permis de profiter. J’ai breaké à ma façon, sans faire la fête ni d’excès. J’ai des ambitions pour la fin de saison ! Je sais que j’aurais tout le printemps pour faire tout ce que je veux.

- Qu’avez-vous appris le plus sur ces Mondiaux dans l’optique des JO 2026 au niveau de l’expérience ?
C’est dur de quantifier tout ce que j’ai appris, mais je crois que le corps enregistre beaucoup, la tête aussi. La différence par rapport à une coupe du monde, c’est qu’il y a plus de monde et de médias sur l’événement. On est filmés et écoutés à chaque instant, il y a plus de journalistes derrière les coachs au pas de tir, etc. C’est important de prendre ses marques là-dessus alors que ça peut être déstabilisant sur le coup. J’ai pu aussi prendre de l’expérience sur les à-côtés, comme le temps que ça prend de gagner une médaille d’or.
« C’est une satisfaction personnelle d’être là dans les 20 secondes qui comptent »Eric Perrot
- De quoi êtes-vous le plus fier entre vos super temps de ski et votre réussite au tir ?
C’est dur de choisir ! Ce qui me rend le plus fier, au-delà de ça, c’est d’arriver à faire ce dont j’ai envie. C’est une vraie fierté d’être capable de matcher mes ambitions. Au niveau du ski, c’était l’ambition d’être capable de skier plus vite pour aller chercher l’or. J’avoue que je suis vraiment satisfait et fier de ce que j’ai pu faire sur les skis. C’est une première fierté et il y a celle, aussi, d’arriver au dernier tir en sachant que je joue la gagne, de vouloir cette réussite, et d’arriver à le faire. C’est une satisfaction personnelle d’être là dans les 20 secondes qui comptent.
A lire aussi
- Lenzerheide : Eric Perrot devient le cinquième Français médaillé d’or en individuel aux Mondiaux
- Lenzerheide : le Peiserot Eric Perrot devient champion du monde de l’individuel, le bronze pour Quentin Fillon-Maillet
Les cinq dernières infos
- Biathlon | « C’est un champ de mines » : la communication au cœur des débats entre les biathlètes et l’encadrement norvégien
- Biathlon : le Britannique Sean Benson, 22 ans, arrête la compétition
- Para ski nordique : la sélection des équipes de France pour la saison 2025/2026
- Biathlon | Ski de fond : les effectifs du comité du Dauphiné pour la saison 2025/2026
- Biathlon | Bessans, Font-Romeu, Elsenborn, le Vercors et la Norvège : le programme de la préparation olympique de l’équipe de Belgique
Articles similaires
