Biathlon : fin de carrière pour Martin Bourgeois-République
A la fin du mois dernier, le biathlète Martin Bourgeois-République, vingt-quatre ans, a disputé la toute dernière course de sa carrière lors de la mass-start des championnats de France de Méribel (Savoie). Vainqueur de la coupe de France en 2023, le Jurassien restera surtout dans les mémoires pour son titre mondial juniors de l’individuel décroché en 2019 à Brezno-Osrblie (Slovaquie).
Malgré de nombreux départs en IBU Cup, il n’est jamais parvenu à accéder au podium ni même, donc, à accéder au circuit tant recherché de la coupe du monde. Quelques semaines après avoir mis son dernier dossard, Martin Bourgeois-République se confie à Nordic Magazine. Entretien.
- Pourquoi avez-vous décidé de mettre un terme à votre carrière ?
Cela faisait trois ans que j’étais hors des groupes fédéraux et que je m’entraînais un peu en solitaire. Même si j’avais parfois de bons collègues pour aller faire les séances, c’est plus difficile. D’un côté, cela m’allait bien parce que ça ne me dérange pas fondamentalement, mais ça a commencé à être un peu longuet. Les résultats qui n’ont pas été aussi bons que ce que j’aurais aimé, avec des objectifs non remplis, ont aussi influencé ma décision.
- Le fait de ne pas être allé cette année en IBU Cup a donc pesé dans la balance…
L’an dernier, j’avais eu l’occasion d’aller en IBU Cup à Ridnaun-Val Ridanna, en Italie. Là-bas, les résultats étaient plutôt bons même si j’avais eu le Covid juste avant. Je m’étais bien défendu avec 94 % de réussite au tir et un top 10 lors de la mass-start 60. J’étais assez content de moi pour un retour sur ce circuit sans avoir trop la forme physique. Malheureusement, les grands décideurs n’ont pas fait le choix de me garder en IBU Cup, ce qui était frustrant parce que je n’étais pas le dernier Français et le seul à ne pas rester… Mais c’est comme ça, je ne peux pas y faire grand-chose.
« Je me suis bien fait plaisir dans le monde du biathlon, mais ça commençait à devenir pesant »Martin Bourgeois-République à Nordic Magazine
- Avez-vous de la rancœur envers certaines décisions prises par le staff fédéral à votre encontre ?
Pas spécialement. Il y a des moments où j’étais moins en forme que d’autres et où ils m’ont laissé à l’international alors que certains auraient peut-être plus mérité d’y être. Des fois, comme je le disais, c’était l’inverse. C’est quelque chose, je pense, qui s’est équilibré au fil du temps ! Chacun à son métier et nous, les athlètes, on ne voit les choses que de notre côté.
- Quand avez-vous pris votre décision d’arrêter ?
L’idée, cet hiver, était de réussir à me sélectionner en IBU Cup avant la fin de l’année civile. J’étais donc à fond jusqu’à mi-janvier puis j’ai vu que ça ne correspondait plus. J’ai continué à ce moment-là mon DE de ski nordique, donné des cours à l’ESF des Rousses et développé ma société de fabrication de crosses. C’est donc dans cette période que j’ai pris la décision d’arrêter. Je me suis bien fait plaisir dans le monde du biathlon, mais ça commençait à devenir pesant. J’étais vraiment le plus vieux et, pourtant, loin de faire les meilleurs résultats. À un moment, il faut se rendre à l’évidence et se faire une raison.
« Il y a forcément un petit peu de frustration de ne pas être parvenu à concrétiser mes bons résultats réalisés chez les jeunes »Martin Bourgeois-République à Nordic Magazine
- Au moment de refermer ce chapitre de votre vie, quel sentiment prédomine ?
Même si j’ai commencé à le digérer, il y a forcément un petit peu de frustration de ne pas être parvenu à concrétiser mes bons résultats réalisés chez les jeunes. J’ai eu des années au top niveau, mais ça faisait bien trois ans que c’était un petit peu moins éclatant. Ne pas revenir à un très haut niveau, c’est ma petite déception. J’ai l’impression d’avoir fait le tour de la question et des coupes de France.
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