Biathlon : les Françaises et les Norvégiens dominent les classements
Alors que la saison 2023/2024 de l’IBU Cup de biathlon s’est conclue à Obertilliach (Autriche) début mars, l’heure est au bilan ! Après avoir élu les meilleurs fondeurs et tireurs de la coupe du monde, l’IBU a répertorié les biathlètes qui ont été les plus rapides sur les skis tout au long de la saison.
Si, chez les dames, les Françaises se sont montrées à leur avantage sur les spatules, avec trois des leurs présentes dans le top 10, les Norvégiens ont écrasé la concurrence chez les garçons, en plaçant pas moins de sept biathlètes dans les dix. Nordic Magazine vous liste qui sont celles et ceux qui ont eu les meilleurs temps de ski, cet hiver, sur le circuit B du biathlon mondial.
(Données calculées en fonction du temps de parcours exprimé en pourcentage d’écart par rapport au temps de ski moyen, sur toutes les épreuves individuelles et collectives de la saison, championnats d’Europe compris)
Dames
1. Anaëlle Bondoux 🇫🇷 (-8,5 %)
A seulement 19 ans, Anaëlle Bondoux a réalisé une saison très remarquée, vainqueure de deux épreuves cet hiver en IBU Cup, sur la poursuite de Sjusjøen et la mass-start 60 d’Obertilliach – dernière épreuve de l’hiver – lui offrant dans le même temps le petit globe du départ groupé. Quatrième du classement général, l’Iséroise, supersonique sur les skis, sait que c’est sur le pas de tir – à 68 % de réussite – qu’elle a encore beaucoup à apprendre. Une progression néanmoins toujours aussi fulgurante pour la sociétaire du GUC Grenoble Ski.
2. Ida Lien 🇳🇴 (-8,4 %)
Cinquième meilleure fondeuse de la coupe du monde, Ida Lien a forgé sa très belle saison sur le circuit IBU Cup. Championne d’Europe du sprint, à Brezno-Osrblie, la Norvégienne de 26 ans est ensuite montée sur son premier podium en carrière dans l’élite, troisième de l’individuel d’Oslo-Holmenkollen. Malgré les impasses en fin de saison, la Scandinave a terminé l’hiver septième du classement général. Intéressant pour la suite.
3. Jeanne Richard 🇫🇷 (-8,1 %)
Après un début de saison en trombe, vainqueure de l’individuel de Kontiolahti pour la toute première course de l’hiver en IBU Cup, Jeanne Richard a épaté sur le circuit B du biathlon international. Ce qui a ainsi valu à la Haut-Savoyarde de 21 ans une sélection en coupe du monde à Oberhof, début janvier. Performante sur ses premières sorties, la jeune tricolore n’est ensuite plus jamais redescendue, symbole de cette jeune génération française hyper compétitive.
4. Julia Tannheimer 🇩🇪 (-8,0 %)
Si l’équipe de France peut compter sur ses jeunes pépites, l’Allemagne n’est pas en reste. Avec Julia Kink, Emily Schumann ou encore Johanna Puff, toutes avec moins de 22 ans à leur actif, Julia Tannheimer, pas encore 19 printemps, arrive chez les grandes avec un sacré palmarès. Double championne du monde juniors, cet hiver à Otepää, l’Allemande a remporté la mass-start 60 de Sjusjøen, en IBU Cup, et a même fait ses débuts en coupe du monde, terminant quinzième du sprint de Ruhpolding… pour son tout premier départ dans l’élite. Un futur grand nom du biathlon mondial si elle poursuit sur sa lancée, tant sur les skis que face aux cibles.
5. Michela Carrara 🇮🇹 (-7,6 %)
A 26 ans, Michela Carrara a connu un hiver très similaire à celui de Jeanne Richard. Régulière en IBU Cup en début de saison, cinquième notamment du sprint d’Idre Fjäll, l’Italienne a été appelée en coupe du monde à l’occasion des épreuves d’Oberhof. La Transalpine a bien saisi l’opportunité, puisqu’elle y est restée jusqu’à Canmore, avec une dix-neuvième place sur le sprint de Soldier Hollow, meilleur résultat individuel en carrière jusqu’à présent, elle qui comptabilise 56 départs dans l’élite. La double vice-championne d’Italie, sur la mass-start et le sprint, devra poursuivre sur cette lancée sur les skis, comme sur le pas de tir, pour conserver sa place.
6. Stina Nilsson 🇸🇪 (-7,5 %)
Après une saison en demi-teinte, marquée par les allers-retours entre l’IBU Cup et la coupe du monde, Stina Nilsson veut mieux faire. La Suédoise de 30 ans, ancienne championne olympique de ski de fond, a toujours du mal devant les cibles (à 69 % de réussite cet hiver). Mais elle a aussi connu quelques coups d’éclat, avec trois podiums à son actif – à chaque fois troisième sur la poursuite de Sjusjøen, ainsi que sur l’individuel court et le sprint de Martell. De quoi toujours avoir de l’espoir en vue de la saison prochaine.
7. Ragnhild Femsteinevik 🇳🇴 (7-4 %)
Ragnhild Femsteinevik est revenue de loin. La Norvégienne de 28 ans, qui a commencé la saison sur la coupe de Norvège, s’est affirmée pour obtenir une place en IBU Cup. A l’image de sa compatriote Ida Lien, celle qui avait fini deuxième du classement général du circuit B du biathlon mondial, en 2022, a signé un retour tonitruant, victorieuse du premier sprint d’Obertilliach en fin d’hiver. Dix-septième du général – mais seulement septième Norvégienne au classement – elle devra continuer à cravacher pour obtenir une place durable dans l’antichambre de la coupe du monde.
7. Anna Andexer 🇦🇹 (-7,4 %)
Du haut de ses 21 ans, Anna Andexer a martyrisé la Junior Cup, double championne d’Europe de la catégorie à Jakuszyce, sur l’individuel et la mass-start 60, et vainqueure du gros globe de cristal, ainsi que du petit du sprint. L’Autrichienne, qui a fait quelques apparitions en IBU Cup, a beaucoup tourné autour de la victoire, deuxième de la poursuite de Martell notamment, derrière Gilonne Guigonnat, mais sans jamais gagner. Une anomalie qu’elle voudra gommer l’hiver prochain.
9. Maren Kirkeeide 🇳🇴 (-7,2 %)
Le réservoir est également plein à craquer, chez les Norvégiennes, quand il est question de nouveaux talents. A 21 ans, bien que Maren Kirkeeide ait passé le plus clair de son temps en coupe du monde, la Scandinave avait été impériale en début de saison sur l’IBU Cup, avec une victoire sur le sprint de Martell notamment. Sacrée championne d’Europe de l‘individuel – dont elle a gagné le petit globe à la fin de l’hiver – ainsi que de la poursuite et du relais mixte, elle a certainement pris rendez-vous avec l’avenir, pour tenter de reproduire ces prestations dans l’élite du biathlon mondial.
10. Aasne Skrede 🇳🇴 (-7,0 %)
Elle n’est pas la plus connue des Norvégiennes, soixante-quatrième du classement général de l’IBU Cup – après n’avoir disputé que les épreuves d’Obertilliach – mais Aasne Skrede a su faire parler la poudre en Autriche sur les skis. Quatrième de la poursuite, à 17/20, et sur la plus haute marche du podium au bout du relais mixte, la jeune biathlète de 23 ans a surtout figuré parmi les plus rapides sur les spatules. De bon augure pour la suite, si elle parvient toutefois à conserver sa place pour l’hiver prochain.
10. Océane Michelon 🇫🇷 (-7,0 %)
Dixième ex-aequo avec Aasne Skrede, la lauréate du gros globe de cristal de l’IBU Cup, Océane Michelon, a vécu une saison pleine de succès, avec également les petits globes du sprint et de la poursuite en poche. Auteure du doublé sprint/poursuite sur les championnats de France U22 de La Féclaz, pour clôturer la saison en beauté, la Savoyarde a connu une année de rêve, au cours de laquelle elle a aussi pu goûter à la coupe du monde, à Oberhof et Ruhpolding.
Hommes
1. Johan-Olav Botn 🇳🇴 (-9,4 %)
Sixième meilleur fondeur de la coupe du monde de biathlon, Johan-Olav Botn a longtemps surclassé la concurrence sur les spatules, en IBU Cup, vainqueur du petit globe du sprint. Jamais sorti du top 3 sur les neuf premières épreuves de la saison du circuit B, le Norvégien de 24 ans a connu une première expérience difficile, chez les grands, à Oberhof, avant de monter sur la troisième marche du podium sur le sprint de Soldier Hollow, en fin d’hiver. Une très belle promesse pour l’avenir.
2. Sverre Dahlen Aspenes 🇳🇴 (-9,1 %)
Comme Aasne Skrede chez les dames, Sverre Dahlen Aspenes n’a pris part qu’aux épreuves d’Obertilliach cette saison en IBU Cup, après avoir débuté l’hiver en coupe de Norvège. A 26 ans, cela ne l’a pas empêché de l’emporter sur la mass-start 60, lui qui a signé un excellent retour sur le circuit, troisième du classement général en 2022. Pourvu que ça dure.
3. Philipp Horn 🇩🇪 (-9,0 %)
A l’inverse de Sverre Dahlen Aspenes, Philipp Horn n’a disputé que le début de saison en IBU Cup, avant de rejoindre la coupe du monde de biathlon à Lenzerheide, en décembre, pour ne plus jamais la quitter. Vainqueur du sprint d’Idre Fjäll un peu plus tôt dans l’hiver, l’Allemand de 29 ans a été l’un des seuls à pouvoir rivaliser, avec les Norvégiens, sur les spatules.
4. Sindre Fjellheim Jorde 🇳🇴 (-8,6 %)
Lui aussi a seulement goûté à l’IBU Cup d’Obertilliach cet hiver, mais cela lui a suffi pour obtenir deux podiums individuels, deuxième du premier sprint et troisième de la poursuite, avant de monter sur la plus haute marche à l’occasion du relais mixte. Si la concurrence est extrême en Norvège, Sindre Fjellheim Jorde a montré de belles choses en Autriche, à 28 ans, et espèrera rester sur le circuit B pour l’entame de la saison prochaine.
5. Vebjoern Soerum 🇳🇴 (-7,6 %)
Septième Norvégien dans la hiérarchie sur la coupe du monde, désormais à la lutte avec Johan-Olav Botn, Vebjoern Soerum a signé une saison plus que respectable, troisième du sprint d’Östersund chez les grands, puis champion d’Europe de l’individuel à Brezno-Osrblie. Avec un succès à son actif cet hiver en IBU Cup, sur l’individuel court de Martell, le Norvégien de 25 ans continuera probablement de faire l’ascenseur l’année prochaine, malgré sa mauvaise forme en fin de saison sur la tournée nord-américaine.
6. Filip Fjeld Andersen 🇳🇴 (-7,4 %)
Présenté comme un grand espoir du biathlon norvégien, Filip Fjeld Andersen a, depuis, complètement disparu des radars. Seulement titularisé en IBU Cup à Kontiolahti, première étape de l’hiver, le jeune homme de 24 ans n’a ensuite plus été sélectionné, devant passer par la coupe de Norvège et les échelons inférieurs. Troisième du Marathon de l’Engadine, course populaire de ski de fond en Suisse, il a tout de même montré qu’il avait de beaux restes sous les spatules.
7. Danilo Riethmueller 🇩🇪 (-6,7 %)
Face aux Norvégiens en nombre, seuls les Allemands ont su, en partie, leur tenir tête. Sixième du général, et meilleur non-Norvégien au classement – comme Emilien Jacquelin en coupe du monde – Danilo Riethmueller a montré de très belles choses, tant sur les skis que sur le pas de tir. Vainqueur de la mass-start 60 de Val Ridanna, le biathlète de 24 ans a été récompensé par son staff, appelé pour la première fois dans l’élite à Antholz, puis pour la tournée nord-américaine. Neuvième notamment du sprint de Canmore, ses belles prestations pourraient en appeler d’autres très prochainement.
8. Simon Kirkeeide 🇳🇴 (-6,6 %)
Dans la famille Kirkeeide, inutile de dire qu’on sait skier entre la sœur, Maren, et le frère, Simon, de deux ans l’aîné. Aligné sur les étapes d’Idre Fjäll et d’Obertilliach, le Norvégien de 23 ans a signé un seul top 10, huitième sur le sprint suédois, mais a surtout failli sur le pas de tir, avec seulement 66 % de réussite face aux cibles. Vainqueur d’une coupe de Norvège cet hiver, il devra corriger ses erreurs sur le pas de tir pour espérer s’imposer dans la durée en IBU Cup.
9. Mats Oeverby 🇳🇴 (-6,5 %)
Profitant des absences de ses rivaux au classement général à Obertilliach, Mats Oeverby a été solide dans la tête pour s’adjuger le gros globe de cristal. Le Norvégien de 23 ans, également vainqueur des petits globes de l’individuel et de la poursuite, a affiché une nette progression sur les skis (-4,1 % l’année dernière contre -6,5 % en 2024) pour s’offrir trois succès en Autriche, en réalisant le doublé sprint/poursuite, puis en s’imposant sur l’individuel court. Suffisant pour lui permettre d’obtenir une place en coupe du monde l’hiver prochain ?
9. Oscar Lombardot 🇫🇷 (-6,5 %)
Si les Français ont été un peu à la peine cet hiver sur les skis, Oscar Lombardot conclut ce top 10, neuvième ex-aequo avec Mats Oeverby, devant quatre autres Norvégiens : Vetle Paulsen, Martin Uldal, Martin Nevland – vainqueur du petit globe de la mass-start – et Isak Frey. A 24 ans, le Franc-Comtois a notamment signé une troisième place sur le sprint d’Idre Fjäll, avant de monter en coupe du monde à Ruhpolding. Seizième de l’individuel court d’Antholz, son premier top 20 en carrière lui a permis de disputer sa première mass-start dans l’élite. Une saison bien remplie pour le jeune Français, qui voudra poursuivre sur cette lancée pour l’hiver prochain.
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