Biathlon : Johannes Thingnes contraint de dire non à Red Bull
Cette semaine, comme annoncé il y a quelques jours, Tarjei et Johannes Thingnes Boe sortent leur livre, Brødrekraften, écrit par le journaliste norvégien Lasse Loennebotn. Ces dernières heures, les médias du royaume, friands des petites histoires dévoilées dans cet ouvrage qui pourrait bien devenir un best-seller dans les librairies, en ont publié les bonnes feuilles.
Ce sont trois révélations font la une des journaux au pays du soleil de minuit. La première concerne exclusivement Johannes Thingnes Boe. En 2018, Red Bull, qui sponsorisait déjà à l’époque les superstars de l’alpin Alexis Pinturault ou Lindsey Vonn, l’a approché pour lui proposer un contrat de sponsoring à la hauteur de son statut. Intéressé, Boe en a informé l’Association norvégienne de biathlon… qui a mis son veto. « La Fédération a compris que c’était une opportunité tentante pour un jeune athlète, mais ils ont dit que Red Bull ne serait pas bien reçu par les sponsors, des entreprises fidèles depuis de nombreuses années », est-il écrit dans le livre.
« Il y avait une forte opposition de la part de la direction fédérale et de ses partenaires à ce que je conclue un accord personnel avec Red Bull. C’est la meilleure offre que j’ai reçue. Mais je savais qu’il y aurait des problèmes. Je me sentais quelque peu coincé. Si je disais non à Red Bull, je raterais la chance de me protéger financièrement pour de nombreuses années à venir. Et si je disais oui, l’équipe nationale perdrait de gros revenus. J’ai proposé de participer gratuitement aux campagnes publicitaires des sponsors, mais cela n’a pas aidé. Tous mes arguments étaient refusés. »Johannes Thingnes Boe dans Brødrekraften
Finalement, Johannes Thingnes Boe, qui avait, après ce refus, fait la demande de signer un accord similaire dans le futur avec un sponsor de la Fédération, s’est récemment engagé avec XY Norway, pour un montant de cinq millions de couronnes sur cinq ans (soit environ 500 000 euros par an).
Le jour où les frères Boe ont crevé les pneus d’Ole Einar Bjoerndalen
Un autre passage du livre des frères a retenu l’attention puisqu’il concerne également Ole Einar Bjoerndalen, légende du biathlon. Cette fois, nous sommes en mars 2014 à Pokljuka, en Slovénie, quelques semaines après les Jeux olympiques de Sotchi où Bjoerndalen a été sacré lors du sprint. Lors d’une soirée précédant un jour off, Tarjei et Johannes Thingnes Boe, accompagnés d’Emil Hegle Svendsen, sont sortis en ville avant de se baigner dans le lac de Bled en pleine nuit.
Après cela, ils ont eu la chouette idée de crever les pneus des voitures et des bus des équipes d’Autriche et de Suède… mais aussi de la voiture d’Ole Einar Bjoerndalen. « Nous avons utilisé des cartes bancaires, expliquent-ils. Les pneus n’étaient pas réellement crevés, mais dégonflés. »
S’apercevant le lendemain que ses pneus avaient été visités, Bjoerndalen a demandé à visionner les bandes de vidéosurveillance. C’est alors que les frangins et Svendsen ont révélé à leur aîné la supercherie. Une histoire que la Fédération norvégienne n’a pas laissée impunie puisque le trio a été privé de bonus atteignant les 100 000 couronnes pour avoir enfreints les règles éthiques.
Les frères Boe adeptes de médecine alternative
Au début de sa carrière, enfin, Tarjei Boe a été embêté par une infection bactérienne. Une maladie qui l’a mis hors-jeu lors de l’hiver 2011/2012 suivant son sacre au classement général de la coupe du monde de biathlon. Alors que la Chlamydophila pneumoniae a mis à mal la carrière de nombreux sportifs, l’aîné des frères Boe indique dans le livre que cela ne devait pas « ruiner » la sienne.
C’est alors que le manager de Petter Northug Jr lui a conseillé d’aller voir un guérisseur dans le Trøndelag. Celui-ci, adepte de la médecine alternative, l’a aidé à remonter la pente. « Il a appuyé sur certaines zones sous mes pieds, et j’ai été rempli d’un sentiment étrange. Ses mains étaient chaudes, brûlantes. Ça faisait mal. Ensuite, la douleur est devenue si forte que j’avais l’impression qu’il avait planté un couteau sur mes orteils et dans la plante de mes pieds. Il ne m’a pas pris durement, mais l’énergie était tellement énorme. J’avais l’impression de saigner sous mes pieds », décrit-il dans Brødrekraften.
Après cet épisode qualifié d’« irréel » par le principal intéressé, ainsi que plusieurs traitements, les symptômes de la maladie ont disparu. « Il m’a sauvé », souffle-t-il.
« J’ai toujours cru aux traitements alternatifs et que la médecine classique ne pouvait pas tout régler. Le corps est plus compliqué qu’on ne le pense. Parfois, vous devez faire des choix non conventionnels », explique-t-il. Son petit frère Johannes Thingnes Boe a également fait appel aux services du « gars du Trondelag » en 2012/2013, lors d’une saison compliquée sur le plan physique : « Je suis venu avec des os lourds comme du plomb, et quand je suis parti, j’ai pu m’envoler vers la porte », décrit-il.
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1 Commentaire(s)
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Fouques
02/10/2021 à 9 h 19 min
Bonjour,
Il y a t il une parution en français ?
Cdt,