Biathlon : les meilleurs partiront à la fin
Le comité exécutif de l’IBU a approuvé mercredi la mise en place d’un nouveau système régissant le départ de ses compétitions individuelles et sprint en coupe du monde et aux championnats du monde de biathlon. Une nouveauté qui sera appliquée à partir de la saison 2024/25. Cette décision a été prise, selon lui, afin « de garantir des compétitions passionnantes jusqu’à leur fin ».
En résumé, les biathlètes partiront dans des groupes de départ désignés en fonction de leur classement en coupe du monde. Ainsi, les quinze meilleurs du classement général s’élanceront avec les dossards 46 à 75. Ce sont donc eux qui quitteront le portillon les derniers. De quoi garder en haleine le public présent dans le stades et les téléspectateurs installés devant leur téléviseur.
Jusqu’ici, les biathlètes les mieux placés choisissaient leur groupe de départ et se plaçaient dans les premières positions pour profiter des meilleures conditions de ski.
Ce sont les meilleurs de chaque pays qui ne sont pas dans le top 30 qui ouvriront la compétition, de manière à ne pas négliger non plus le début de la course.
« Je pense que c’est bien. Il y aura des compétitions plus passionnantes et les épreuves dureront plus longtemps », applaudit Bjoern Ferry, consultant sur la chaîne de télévision SVT.
« L’IBU a discuté de ce changement de règlement avec le comité des athlètes de l’IBU, le Comité technique de l’IBU, plusieurs fédérations nationales et équipes. Sur la base de leurs contributions, le comité exécutif a décidé de tester le nouveau système pendant les quatre premières semaines de la coupe du monde en novembre et décembre 2024 et d’évaluer les résultats », a fait savoir l’organisation fédérale dans un communiqué.
C’est que cette nouvelle règle du jeu ne fait pas l’unanimité. En août, dans les colonnes de Langrenn, le Norvégien Vetle Sjaastad Christiansen avait exprimé son désaccord. Pour lui, l’IBU devrait plutôt plancher sur d’autres solutions pour améliorer le spectacle : « Ils peuvent introduire d’autres courses avec de nouveaux formats. Peut-être donner plus d’importance au tir, s’ils craignent la domination norvégienne. »
Même son de cloche du côté de la Suédoise Hanna Oeberg : « Les meilleurs auront des conditions moins bonnes que ceux qui sont un peu moins bien lotis en coupe du monde », se plaint-elle auprès de nos confrères d’Expressen.
En cas de très mauvaises météo, « ne garantissant pas des conditions équitables entre les groupes de départ, le jury pourra décider d’appliquer un système de groupes de départ alternatif, qui prévoit que les quinze meilleurs athlètes du classement total actuel de la coupe du monde débuteront la compétition », veut la rassurer l’IBU.
« Ce que je déplore un petit peu, c’est l’écart trop important qu’il y a entre des athlètes du top 15 et des athlètes du top 16-30. Il peut y avoir quasiment jusqu’à presque quarante minutes entre le premier et le dernier départ de ces athlètes », fait pour sa part remarquer Simon Fourcade, entraîneur de l’équipe de France masculine.
Son homologue du groupe féminin, Cyril Burdet, temporise : « De toute manière, la règle sera la même pour tout le monde et que les meilleurs seront globalement dans les mêmes conditions, quelle que soit la règle ».
Rendez-vous en fin d’année donc pour savoir si le nouveau système perdurera… ou pas.
Comment seront formés les nouveaux groupes de départ
- Groupe de départ 1 : ce sont les biathlètes non classés. Chaque pays désigne un représentant de son choix. Numéro de départ 1-15.
- Groupe de départ 2 : les biathlètes occupant les places 16 à 30 du classement général de la coupe du monde sont tirées au sort avec des compétiteurs non classés. Numéro de départ 16-45.
- Groupe de départ 3 : les 15 premiers de la coupe du monde sont tirés au sort avec des biathlètes non têtes de série. Numéro de départ 46-75.
- Groupe de départ 4 : les biathlètes bien classés mais en dehors du top 30 de la coupe du monde (par exemple, les meilleurs de l’IBU Cup). Ceux-ci portent les dossards à partir de 76.
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