Biathlon – Réunie en Congrès exécutif depuis deux jours en Croatie, la Fédération Internationale de biathlon va bâtir son avenir avec l’élection d’un nouveau président, d’un nouveau bureau et l’adoption de nouvelles règles.
Un duel pour la présidence
A la suite de la démission d’Anders Besseberg, président de l’IBU, fédération internationale de biathlon, depuis 1992 suite à un scandale de corruption mis au grand jour, l’IBU veut désormais redorer son blason. Ce sera un des enjeux majeurs du congrès.
Deux candidats se sont déclarés pour reprendre le fauteuil laissé vacant par le Norvégien. La Lettonne Baïba Broka, ancienne ministre de la Justice, et le Suédois Olle Dahlin, déjà membre de l’IBU, se présenteront en effet au vote des représentants de chacune des fédérations nationales ce vendredi. Une majorité simple est nécessaire pour se faire élire, chacune des 60 fédérations nationales possédant une voix.
Cinq candidats au poste de vice-président
Autre poste très envié, le poste de Vice-Président sera également soumis au vote avec pas moins de cinq candidats dont le sulfureux Viktor Maygurov* double médaillé olympique et triple champion du monde ; mais également le Norvégien Tore Boygard, l’Allemand Frantz Steinle ou le Slovaque Ivor Lehotan actuel membre du bureau exécutif. Le vice-président chargé des Finances l’Autrichien Klaus Leistner remet également son poste en jeu et fera face notamment au Finlandais Kalle Lähdesmaki.
*Viktor Maygurov a contourné la suspension de la fédération Russe en utilisant son deuxième passeport Biélorusse pour pouvoir prendre part au vote et se présenter à ce poste clé.
Enfin le bureau exécutif sera également renouvelé. Un enjeu crucial pour certaines fédérations qui entendent bien peser sur les futures décisions de l’IBU, en témoignent les 17 candidats déclarés pour seulement 6 sièges. Le bureau exécutif est en effet, l’organe central et décisionnel de la fédération de biathlon qui doit notamment prendre des décisions importantes sur quelques dossiers brulants.
Russie, quotas olympiques, et code éthique au programme
Parmi ces dossiers brulants que devra étudier l’instance mondiale du biathlon, figure en bonne place le cas de la fédération Russe. Rétrogradée en décembre 2017 suite aux récentes affaires de dopage et à la suspension de la Russie par le CIO en vue des JO 2018, la Russie s’était vue retirée son statut de fédération membre de l’IBU et son droit de vote. Un constat amer pour l’une des fédérations nationales les plus puissantes du biathlon mondial.
Autre dossier à traiter : la récente décision du CIO de limiter les quotas de participation des biathlètes pour les prochains Jeux Olympiques d’hiver de Pékin 2022. Le CIO a notifié fin juillet à l’IBU qu’il y aurait désormais 20 places de moins pour les biathlètes pour les prochains JO. Une décision jugée sévère et injuste par l’IBU qui doit donc statuer pour adopter de nouvelles règles et se plier à cette décision unilatérale.
Enfin, le scandale du printemps qui a entraîné la démission de son président et de sa secrétaire générale Nicole Resch, va pousser le bureau exécutif de l’IBU à se doter d’un nouveau code éthique pour encadrer et réprimander les mauvaises habitudes prises par l’ancienne présidence… L’adoption de ce nouveau code éthique était d’ailleurs l’une des deux décisions attendues par le CIO (avec l’élection d’un nouveau Président) pour que la puissante organisation olympique relance les dotations financières attribuées au biathlon et stoppées au printemps.
Un nouveau départ pour l’IBU qui a dû fêter ses 25 ans au cœur d’une crise dont elle se serait bien passée.
Christophe Vassalo remet son poste en jeu
Seul Français membre de la prestigieuse IBU, et président du bureau technique chargé de l’adoption de l’ensemble des règles de compétition, Christophe Vassalo remettra également son poste en jeu. Membre reconnu et apprécié de l’institution, l’ex biathlète également en charge du développement à la Fédération Française de Ski et responsable technique de l’organisation de l’étape de coupe du monde d’Annecy-le Grand Bornand, devrait logiquement conserver son poste. Mais avec pas moins de 16 candidats en lice pour 10 postes, les votes et les tractations seront déterminantes.
On vote aussi pour les Mondiaux 2021 et 2023
Ce congrès exécutif sera aussi l’occasion d’attribuer l’organisation des prochains Championnats du monde de biathlon 2021 et 2023. Si l’édition 2021 est déjà promise au site slovène de Pokljuka, seul candidat déclaré, l’édition post-olympique en 2023 se jouera entre les Tchèques de Nove-Mesto et les Allemands d’Oberhof.
Photo : IBU