Ce mois de mars, une biathlète du Massif Jurassien a crevé l’écran. C’est qu’à 22 ans, Lou Jeanmonnot, alors deuxième du classement général de l’IBU Cup grâce à une éclatante régularité, est montée en coupe du monde. Qualifiée pour les trois poursuites après les trois sprints disputés à Nove Mesto (République Tchèque) puis Östersund (Suède), elle a tapé de l’œil de beaucoup, dont Quentin Fillon-Maillet.
Huitième des championnats de France des Contamines-Montjoie (Haute-Savoie) vendredi dernier, elle a désormais terminé sa saison. « C’était assez dur, surtout sur les skis où c’était une bonne galère, résume-t-elle. Maintenant, je vais pouvoir de nouveau nouveau profiter de mes amis et de ma famille. » Avant cela, elle a répondu aux questions de Nordic Magazine. Entretien.
- Avant de partir sur la coupe du monde, vous nous disiez que vous étiez « seulement très contente » et que seriez fière au moment où vous feriez des résultats en coupe du monde : êtes-vous fière après les trois semaines passées en équipe de France ?
Je suis fière d’avoir pu être à mon meilleur niveau en sortant mes meilleurs tirs avec un niveau sur les skis pas loin d’être à mon maximum. Mais être vraiment fière, pour moi, c’est claquer du résultat et faires des fleurs, des médailles. Je suis fière… mais à mon niveau [rires].
- Comment avez-vous vécu ces premières courses en coupe du monde ?
J’ai vraiment pris tout cela du côté du plaisir, sans pression. Je n’avais pas de résultat à faire, j’étais juste là pour faire mes courses en faisant du mieux possible. Et ça s’est bien passé !
- Vous vous qualifiez pour les trois poursuites en marquant trois fois des points et en entrant dans deux tops 30 : imaginiez-vous tout cela au moment de vous rendre en République Tchèque ?
Je n’avais pas la moindre idée du niveau que je pouvais avoir en coupe du monde… Le top 30, je trouve vraiment ça cool et, la prochaine fois, j’aimerais pouvoir aller gratter un top 20. On va y aller petit à petit et on verra bien jusqu’où je pourrais aller.
« C’était très enrichissant »Lou Jeanmonnot à Nordic Magazine
- Comment s’est passé votre accueil dans le groupe ?
Très bien ! J’avais déjà été en stage avec l’équipe de France, donc on se connaissait déjà. Anaïs Bescond, Justine Braisaz ou Julia Simon, ce sont des filles avec qui je m’entends super bien. Frédéric Jean était mon coach au CD39 quand j’étais cadette donc je le connais depuis que je fais du biathlon [rires]. Je n’étais pas dépaysée.
- Anaïs Bescond, avant vos débuts, nous expliquait que ces premières courses étaient importantes pour la suite, notamment au niveau de la prise de repères…
C’est ça. Visuellement, ça permet de se rendre compte à quelle vitesse va la meilleure skieuse du monde, comment elle gère ses courses. C’est assez dense, on peut être 30 personnes en 30 secondes, donc il faut savoir gratter la moindre seconde à tous les moments. C’est quelque chose qu’il va falloir que j’apprenne à faire. C’était très enrichissant.
« J’ai mis beaucoup d’énergie sur le pas de tir »Lou Jeanmonnot à Nordic Magazine
- Vous avez participé à des poursuites serrées lors desquelles vous avez beaucoup appris…
C’est assez fatigant de se faire dépasser par cinq adversaires sur chaque tour quand on n’est pas la meilleure sur les skis mais, au moins, je vois qu’il faut apprendre à gratter du temps partout. En IBU Cup, je perds du temps sur certaines sections alors qu’en coupe du monde, c’est absolument partout ! Maintenant, je sais à quoi m’en tenir.
- Au niveau du tir, vous réalisez un 67/70 sur les deux semaines de Nove Mesto (République Tchèque) pour vos premiers pas en coupe du monde : était-ce une surprise ?
Comme je ne savais pas à quel niveau j’étais, faire le plein était l’objectif. Si je le faisais, je savais que je n’aurais pas de regrets, tant sur le sprint pour assurer la poursuite que sur la poursuite pour gagner des places. J’ai les mêmes armes que les autres sur le pas de tir à la différence de la piste. J’y ai mis beaucoup d’énergie mais c’est passé.
« « Le plaisir avant tout », ce ne sont pas des paroles en l’air, c’est vraiment efficace »Lou Jeanmonnot à Nordic Magazine
- Quentin Fillon-Maillet expliquait dimanche dernier dans nos colonnes avoir été impressionnée par votre tir pour vos débuts en coupe du monde : ça doit vous faire plaisir…
Ça me fait plaisir d’impressionner Quentin Fillon-Maillet [elle éclate de rire] ! Après je trouve que c’est plus facile de bien tirer quand on est moins en forme sur les skis. Je savais que je n’avais pas le choix mais je suis très contente d’avoir impressionné Quentin, un super athlète et un gars vraiment sympathique.
- Vous nous expliquiez le mois dernier que vous aviez compris l’hiver passé, pendant votre période compliquée, qu’il fallait que vous vous fassiez plaisir avant tout : c’est réussi…
Totalement ! C’est quelque chose qu’il va falloir que j’apprenne à m’en rappeler si un jour j’ai d’autres moments difficiles. « Le plaisir avant tout », ce ne sont pas des paroles en l’air, c’est vraiment efficace. Si j’arrive à m’en rappeler, ce sera vraiment un très bon point.
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