Ce mercredi, la première sélection de la Doubiste Lou Jeanmonnot pour la coupe du monde de biathlon a été officialisée. Pour Nordic Magazine, la biathlète de 22 ans licenciée à l’Olympic Mont d’Or revient sur cette bonne nouvelle qui arrive un an après une non sélection pour les championnats d’Europe d’Otepää (Estonie) difficile à digérer. « Ça fait gros changement, rigole-t-elle. L’hiver dernier, je retournais travailler à l’école de ski à côté de chez moi ! C’est bizarre mais c’est beaucoup mieux. » Entretien avec une biathlète radieuse.
- Cette première sélection en coupe du monde doit être une grande fierté…
Je suis surtout très contente ! Je serais fière quand je ferais des résultats, pour l’instant je suis seulement très contente [rires]. C’était forcément un objectif en début de saison de monter en coupe du monde, tout comme de faire de bons résultats réguliers en IBU Cup.
- Quand avez-vous su la bonne nouvelle ?
Je l’ai appris lundi lors du voyage de retour de l’IBU Cup de Brezno-Osrblie. C’était au petit déjeuner quand les coachs ont annoncé les noms de ceux qui partiront à Ridanna [pour les finales de l’IBU Cup en mars, ndlr.] et ils m’ont dit que je n’y serais pas et que j’étais programmée pour Nove Mesto.
- Comment avez-vous réagit ? Vous y attendiez-vous après vos performances réalisés en IBU Cup ?
J’étais avec tous les autres donc je ne pouvais pas me permettre d’exploser de joie ou de faire quoi que ce soit. J’ai seulement envoyé un message à mes parents et mes amis pour leur dire ! Je savais que j’avais fait ce qu’il fallait pour y aller mais le deal a toujours été de faire une gagne sur un sprint. Et moi, entre guillemets, j’ai seulement fait un podium et des tops 10… J’ai sûrement profité du fait qu’Oscar [Lombardot] et Emilien [Claude] étaient montés en début de saison sans cette gagne.
« Je n’ai jamais été autant stressée de faire un test PCR »Lou Jeanmonnot, nouvelle venue en coupe du monde de biathlon
- Les courses sont prévues la semaine prochaine, que vous dites-vous en ce moment et alors que le grand départ approche ?
J’ai vraiment hâte d’y être, de partir ! Je n’ai jamais été autant stressée de faire un test PCR samedi [elle explose de rire]. C’est le plus important de la saison.
- Comment allez-vous préparer cette échéance avant le départ pour la République Tchèque lundi ?
Pour l’instant, c’est toujours mon coach qui fait mon programme jusqu’à dimanche. J’avais repos mais je reprends l’entraînement avec pas mal de séances à faire et, à partir de lundi, je ferais ce que me demandera Frédéric Jean [l’entraîneur de l’équipe de France féminine, ndlr.].
- Dans quel état d’esprit allez-vous y aller ?
Franchement, je vais profiter ! Je ne vais pas oser dire que je peux jouer quoi que ce soit. Le but, ça va être de prendre la poursuite pour pouvoir faire un maximum de courses. Et si je peux marquer des points, je serais encore plus contente !
« Au niveau du tir, après un hiver galère, je me sens vraiment mieux derrière la carabine »Lou Jeanmonnot, nouvelle venue en coupe du monde de biathlon
- Depuis le début de l’hiver, vous êtes montée sur un podium en IBU Cup en janvier à Arber (Allemagne) avant d’enchaîner les places dans le top 10 : quel bilan faîtes-vous alors que vous êtes deuxième du général ?
Je ne vais pas me plaindre mais je vais reculer au général [rire], ce qui n’est pas grave parce que c’est pour aller en coupe du monde ! Sinon, je suis plutôt contente de ma saison, surtout du début où je me sentais vraiment bien sur les skis. Là, ça commence gentiment à baisser mais, au niveau du tir, après un hiver galère, je me sens vraiment mieux derrière la carabine.
- Justement, qu’est-ce qui a changé depuis la saison passée au niveau du tir ?
Je pense que c’est essentiellement de la confiance. La confiance amène de la confiance et le manque de confiance amène le manque de confiance. C’est un engrenage, il faut juste réussir à se remettre dans le cercle vertueux.
- L’année passée, vous aviez été renvoyé à la maison par le staff en fin d’hiver, cet hier, vous voilà en coupe du monde : avez-vous tiré des enseignements de cette période difficile ?
Je me suis surtout rendu compte qu’il fallait que je me fasse plaisir avant tout. Je fais du biathlon parce que ça me fait plaisir et pas pour me rendre triste ou malheureuse. Je ne continuerais jamais le biathlon si ça ne me fait plus plaisir.
- Au printemps dernier, Myrtille Bègue, avec qui vous êtes très proche, a mis un terme à sa carrière : cela vous a-t-il affecté ?
Quand elle me l’a dit, j’ai versé ma petite larme [rire] ! J’étais triste de perdre ma collègue de chambre, une de mes meilleures potes sur le circuit. C’est toujours mon amie et je sais qu’elle est heureuse dans ce qu’elle fait, c’est tant mieux pour elle.
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