Biathlon : les confidences de Lou Thivénet
Ce jeudi, à une semaine tout pile de fêter son dix-neuvième anniversaire, le Dauphinois Lou Thiévent a été sacré lors de l’individuel de biathlon du Festival olympique de la jeunesse europénne de Vuokatti (Finlande). Deux jours après le bronze du sprint, le Chartrousin, quelques heures avant l’or de la patineuse artistique Lorine Schild, a donc offert à la France son premier titre finlandais.
Après avoir reçu sa belle breloque dorée, Lou Thiévent, engagé ce vendredi matin sur le relais mixte de clôture, a répondu aux questions de Nordic Magazine. Entretien.
- Vous avez remporté la médaille de bronze lors du sprint puis l’or ce jeudi sur l’individuel : on a l’impression que vous vous êtes tout de suite bien adapté au site de Vuokatti…
La découverte d’un nouveau stade, c’est toujours particulier. On essaye de prendre le plus d’informations possible et d’utiliser au mieux celles qu’on a avant de s’y rendre. C’est vrai que j’ai tout de suite aimé ce stade parce qu’il a pas mal de caractéristiques correspondant à mes capacités. Cela a été plaisant de m’y entraîner, surtout qu’il change de ceux que l’on a en France.
- Pourquoi ce stade de Vuokatti vous convient-il ?
C’est une piste qui n’est pas très longue, mais sans vrais moments de répit. C’est quelque chose que j’apprécie. Concernent le pas de tir, il n’est pas énormément venté donc le tir ne se joue pas à la loterie. En revanche, il faut être lucide et bien l’appréhender, ce qui me plaît et me correspond.
« J’étais livré à moi-même »Lou Thiévent à Nordic Magazine
- Quelle saveur a ce titre brillamment remporté sur l’individuel ?
Je suis très heureux de cette médaille. Cela a été beaucoup de travail pour arriver au FOJE et concrétiser tout cela, c’est vraiment quelque chose qui me tenait à cœur et que je suis parvenu à faire. Je suis très content de cela, surtout dans la belle ambiance d’une telle compétition. C’est un moment génial à vivre.
- Sur cette course, vous aviez un petit dossard : on imagine que l’attente a dû être longue…
C’était particulier parce que mon défaut est de trop penser au résultat. Comme j’avais déjà réussi un beau sprint, j’étais détendu, sans pression, ni stress. J’avais donc le dossard trois, ce qui a tourné à mon avantage parce que le deux était non-partant et j’ai rapidement rattrapé le premier. J’étais donc en tête et, pendant ma course, je ne pouvais m’appuyer sur rien pour me situer au niveau du résultat. J’étais livré à moi-même et je pense que c’était important. Sans référence, cela m’a permis de me concentrer sur moi-même. Cela a très bien fonctionné.
« Avec le FOJE, on avait quand même un objectif, une perspective »Lou Thiévent à Nordic Magazine
- Participer à ce FOJE permet-il d’effacer la frustration de ne pas avoir été aux Mondiaux jeunes plus tôt dans l’hiver ?
Forcément, quand on est athlète sur la coupe de France, on veut toujours partir à l’étranger. Ce sont des expériences géniales, donc c’était décevant de ne pas pouvoir aller s’exprimer sur ces Mondiaux auprès des meilleurs jeunes du monde entier. Mais, avec le FOJE, on avait quand même un objectif, une perspective. Ce n’était pas une saison vide et cela a bien compensé.
- Le classement général U19 du Samse National Tour, les deux médailles individuelles au FOJE dont le titre : votre saison est une vraie réussite…
C’est un très bel hiver ! Il avait commencé en demi-teinte. Je n’étais pas tout à fait satisfait de ce que je faisais, je passais à côté de trop de détails, mais j’ai continué de m’accrocher à mes objectifs. J’ai beaucoup travaillé pour essayer de faire des courses pleines et pas seulement des bouts de courses. Cela a été une belle fin de saison à partir du moment où je suis parvenu à me mettre dans cet état d’esprit pour m’exprimer comme je voulais le faire.
« Génial d’avoir Simon et Claire comme coachs »Lou Thiévent à Nordic Magazine
- Lors de ce FOJE, Simon Fourcade et Claire Breton sont vos coachs : que vous apportent-ils ?
C’est génial de les avoir parce qu’ils ont l’expérience des grands rendez-vous et des courses internationales. Ils nous apportent beaucoup sur la gestion de cet événement. Après, en fin de saison, ce n’est pas le moment de changer les choses, donc, forcément, ils ne révolutionnent rien sur nos points techniques. En revanche, on sent dans leur comportement qu’ils nous mettent à l’aise.
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