Biathlon : le bilan de Jacques Jefferies
A vingt et un ans, le Gêtois Jacques Jefferies, membre des équipes de France de biathlon, souhaitait s’établir sur le circuit de l’IBU Cup au cours de l’hiver 2023/2024. Malheureusement pour lui, il n’est pas parvenu à trouver la bonne carburation pour y décrocher son ticket dès le début de saison.
Malgré tout, le Haut-Savoyard se remobilisait et assurait sa place pour les Mondiaux juniors en janvier. Médaillé de bronze du relais à Otepää (Estonie), il sauvait à cette occasion quelque peu son exercice. Jacques Jefferies se confie à Nordic Magazine. Entretien.
- Quel bilan global tirez-vous de votre hiver ?
C’est une saison assez médiocre lors de laquelle je passe à côté de mes objectifs de début d’année. Ces objectifs constituaient un enchaînement logique par rapport à ce que j’avais pu faire l’année dernière. Malheureusement, je n’ai réussi à en atteindre aucun ! Après, ce n’est pas forcément un échec parce qu’il y a plein de choses hyper intéressantes à retirer de cette saison. J’ai appris à mieux me connaître et à mieux envisager les courses et tout ce qui va avec. Sportivement parlant, seulement, je ne suis pas au niveau que j’aimerais être.
- Quels étaient vos objectifs ?
Forcément, dans cette dernière année chez les juniors, il y avait l’IBU Cup. On sait que les cadres de la Fédération aiment bien voir des athlètes juniors, de mon âge, sur le circuit B de la Coupe du monde. Il y avait aussi des objectifs de statistiques de tir que j’ai eu du mal à atteindre.
- Si on reprend le fil de votre saison, avez-vous des regrets ?
De mon point de vue, il n’y a jamais de regrets. Pour l’instant, en tout cas, je n’en ai pas eu parce qu’il y a toujours eu de la progression et de l’apprentissage. C’est sûr que je suis passé à côté des sélections en IBU Cup et en Junior Cup en novembre et décembre, mais c’est cela qui m’a permis de rester en France, de me refocaliser sur moi et de retourner tout seul à l’entraînement pour bosser les points qui n’allaient pas. Je suis donc revenu beaucoup plus fort après Noël.
- Mentalement, comment avez-vous vécu cette période de disette ?
Au début de la saison, c’était dur ! Parmi les membres de l’équipe de France relève, j’étais un des seuls à rester en France… Les autres amis de mon âge étaient tous sur le circuit IBU Cup, les filles aussi. Le moment vraiment dur, c’est quand je n’ai pas réussi à prendre ma place en Junior Cup. Cette semaine-là, j’étais vraiment au fond du gouffre parce que plus rien ne marchait. J’étais perdu au niveau du tir. Quand j’y repense, cependant, je me dis que c’était un moment important qui m’a permis de retourner travailler.
- Est-ce difficile, justement, de se remobiliser après une énorme déception ?
J’ai trouvé de la motivation en regardant les incroyables résultats de mes amis sur les circuits internationaux. Je sais que beaucoup, après avoir raté des sélections, n’arrivent pas à regarder les courses, mais moi j’étais tous les jours à surveiller leurs performances ! Je sais que je peux avoir les mêmes résultats qu’eux et cela me motive à aller travailler.
- En janvier, malgré tout, vous décrochez votre ticket pour les championnats du monde juniors…
Pour y aller, il y a eu un paquet de courses où il fallait être présent et devant alors qu’il y avait, comme toujours en France, un niveau hyper élevé. C’est super chouette, d’ailleurs, de voir ce niveau-là et que je suis parvenu à me qualifier.
- Après des compétitions individuelles en demi-teinte, vous participez au gain de la médaille de bronze en relais…
Même si j’aurais voulu gagner une médaille individuelle pour mes derniers championnats du monde juniors, je suis reparti d’Estonie assez satisfait parce que j’ai réalisé mes meilleurs championnats du monde. J’ai eu la chance de pouvoir en faire trois et, là, c’est la première fois que je rentre dans le top 20 [quinzième du sprint, onzième de la mass-start 60, NDLR] et je remporte une médaille en relais. Je suis super content de ce podium, qui est très réjouissant. J’adore partager ce genre de sentiments avec mes coéquipiers !
- Quelle est la suite pour vous ?
C’est déjà beaucoup de repos, faire le bilan de la saison, tenter de trouver des partenaires et, surtout, attendre ce qu’il va ressortir des réunions de la Fédération française de ski. Année après année, il y a de la continuité, mais aussi des changements dans les groupes fédéraux. Si jamais je ne suis pas reconduit à la FFS, je veux continuer parce que je sais que je suis capable de sortir de belles choses hors de ce cadre fédéral où il y a beaucoup de pression. J’aurais alors deux solutions : le Haute-Savoie Nordic Team ou le comité du Mont-Blanc, le meilleur de France en biathlon.
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