Biathlon : Marine Bolliet se souvient de Nove Mesto
« Soit j’ai pris un coup de vieux, soit quelqu’un s’est amusé avec une machine à avancer dans le futur ! Qui a fait ça ?!! Quoi qu’il en soit, lorsque je repense à Nove Mesto, ce sont des souvenirs qui remontent à seize ans en arrière… J’ai dû fouiller au fin fond de mon cortex pour écrire ces quelques lignes. C’était d’ailleurs plutôt agréable de s’apercevoir que tout reste intact quelque part dans un petit tiroir de ma mémoire. »
« D’abord, je repense à cette forêt dense tout autour du stade et l’hôtel à quelques pas. Cette piste qui sillonne à travers la forêt dans laquelle il ne faut pas s’endormir ; toujours relancer après chaque montée, après chaque virage. Le tout dans une ambiance très soviétique avec néanmoins beaucoup de charme. Comment ne pas me souvenir des patates à tous les repas et le soleil qui ne semble jamais être vraiment au zénith ! »
« Nove Mesto c’est aussi pour moi des souvenirs aux championnats du monde 2013 où j’étais remplaçante »Marine Bolliet à Nordic Magazine
« Nove Mesto m’évoque des pensées ambivalentes. D’un côté de magnifiques souvenirs aux championnats d’Europe 2008 où je remporte le sprint et la poursuite chez les juniors. C’était juste extra malgré des conditions absolument pourries (on peut le dire !) concernant le tir avec un vent à décorner les bœufs ! Il fallait se battre derrière la carabine pour mettre les balles au fond, et j’en ai mis suffisamment pour remporter ces médailles. Je me souviens d’avoir ressenti de la fierté de m’être accrochée, d’avoir fait mon maximum. Faire les choses simplement en étant dans le moment présent. Du lâcher-prise et de la focalisation. Pas chose facile, pour moi, à cette époque de mettre en place dans mon quotidien ces choses-là tant sur la fierté que sur le lâcher-prise. »
« D’un autre côté, Nove Mesto c’est aussi pour moi des souvenirs aux championnats du monde 2013 où j’étais remplaçante. Ce n’est clairement pas mon meilleur souvenir parce que ce n’est pas une place agréable. L’expression « avoir le cul entre deux chaises » se rapproche de la sensation que cela m’a procuré. Etre remplaçante, c’est aussi potentiellement attendre qu’un athlète ne court pas. Ne pas concourir et rester sur le banc est inévitablement frustrant. Il faut rester malgré tout en éveil si jamais l’équipe a besoin et, potentiellement, ne pas courir du tout. Mais, comme dirait une certaine dame, c’est le jeu ma pauvre Lucette ! Lorsque l’on est athlète on connaît les règles… »
« En restant dans le mouv’ et en observant les autres, j’ai beaucoup appris »Marine Bolliet à Nordic Magazine
« Je me rappelle que ça m’a coûté beaucoup d’énergie d’être dans cette attente à essayer de rester actrice de mon quotidien tout en gardant un esprit positif. Il faut parvenir à prendre les choses du bon côté même si on est un peu blasé, il faut bien l’avouer. L’autre aspect positif de cette expérience, c’est que j’ai eu l’occasion de rester dans l’équipe au lieu de rentrer à la maison. En restant dans le mouv’ et en observant les autres, j’ai beaucoup appris. Cela a été l’occasion, aussi, par la force des choses, de m’imprégner de ténacité et de patience. »
« J’ai ainsi profité des beaux résultats qui se sont joués durant ces Mondiaux et qui m’ont inspiré. Martin Fourcade a fait de chouettes championnats du monde : une médaille à chaque course… du grand Martin ! Finalement, je sais que le thème de l’article c’est « les meilleurs souvenirs », mais, si c’était à refaire, je ne changerai rien ! Chaque situation est comme une pièce avec deux faces. On devient qui on est grâce à toutes nos expériences. »
« Aujourd’hui kiné et formée en yoga, j’essaie un peu chaque jour ne plus voir les choses sous un bon ou mauvais angle de façon binaire, tant pour mes patients/clients que pour moi. J’essaie de voir la grande image. »
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