BIATHLON – Martin Bourgeois République se confie à Nordic Magazine après saison remplie d’émotions et de surprises. « Je doute de pouvoir faire mieux l’hiver prochain ! »
Le jeune jurassien Martin Bourgeois-République s’est illustré à plusieurs reprises la saison dernière. On l’a notamment vu à l’occasion des championnats du monde juniors avec sa victoire sur l’individuel. C’est avec une 4e place au classement de l’IBU junior cup qu’il clôture cette année.
- Martin Bourgeois-République, la saison a très bien commencé avec un podium sur la première course de la saison en IBU Cup junior (Lenzerheide) Quel était votre état d’esprit à ce moment-là ?
C’était vraiment inattendu. La saison avant celle que l’on vient de finir était beaucoup plus difficile. J’avais du mal à rentrer dans les 10 premiers. Ce résultat dès la première course de la saison m’a tout de suite apporté énormément de confiance, sur le tir notamment. En effet, mon 19/20 m’a tout de suite mis dans un bon état d’esprit. En plus de ça, mes temps de ski était très bons alors je suis reparti de Lenzerheide rempli de confiance en moi et en mes capacités.
- Le point d’orgue de votre hiver est sans conteste le titre de champion du monde junior. Vous attendiez-vous à un tel résultat sur ces mondiaux où vous avez également décroché l’argent sur la poursuite ?
J’étais déjà surpris d’avoir fait deux podiums avant ces championnats du monde juniors alors un titre je n’y pensais même pas. Je me suis dit avant la course que si je faisais un top 15 ce serait déjà génial. Alors quand j’ai appris que je venais de gagner ce titre de champion du monde junior de l’individuel, je n’ai pas réalisé tout de suite. Et c’est pareil pour la poursuite, en partant 15e, il était presque impossible de remonter sur le podium, alors quand j’ai su que j’avais la deuxième place, j’étais surpris et très content.
Si je faisais un top 15 ce serait déjà génial
- Quels sentiments éprouve-t-on à l’obtention de ce titre de champion du monde ?
Je n’ai pas tout de suite compris. J’étais tellement surpris, parce que sur l’individuel de Lenzerheide, en junior cup, avec un 19/20 je ne fais « que troisième » donc j’ai mis un long moment avant de réaliser. Et c’est après que ma joie est montée et que j’ai pris conscience de ce que je venais de décrocher.

Martin Bourgeois-Perillat s’empare du titre mondial junior ©IBU
- Vous avez eu l’opportunité de participer à vos premiers championnats d’Europe séniors, qu’en ressortez-vous ?
Même si le niveau est plus haut dans cette compétition par rapport à l’IBU junior cup, mes résultats ne reflétaient pas ma forme de début de saison. Après les mondiaux c’était très compliqué de repartir. La forme n’était plus à son apogée comme elle l’était aux mondiaux. Ma fin de saison a été très compliquée. J’ai quand même appris énormément de cette compétition. Me confronter aux plus grands me fait toujours acquérir de l’expérience.
- En championnats de France, on vous sent plus fébrile que sur les compétitions internationales, quelles en est la cause ?
Jusqu’aux mondiaux, mes résultats étaient plutôt bons en championnats de France. Mais après, c’était très difficile de se mobiliser et de se motiver pour une course nationale. Ce n’est pas pour me la péter bien-sûr (sic), mais c’est plus difficile de vouloir se battre quand on loupe cinq balles au premier tir en championnats de France qu’en course internationale.
- Parlons maintenant du futur, cette 4e place au général de l’IBU junior cup, peut-elle faire espérer une montée en équipe B l’an prochain ?
J’aurais pu et voulu faire encore mieux que cette 4e place, mais comme je n’ai pas participé aux dernières courses je ne pouvais plus me battre pour le classement de l’IBU junior cup. Même si ce classement est très bon, il y a énormément de monde devant qui mérite sa place. Donc on verra bien mais, la saison prochaine je me vois continuer ce championnat junior et si l’occasion se présente je n’hésiterai pas à rejoindre l’équipe B.
Je doute pouvoir faire mieux
- Quels sont les points à encore travailler pour être meilleur l’année prochaine ?
Je dois encore travailler mon tir et ma confiance. On le voit après les bonnes courses, je suis logiquement plus en confiance sur le pas de tir notamment et les résultats suivent. J’essayerai d’encore m’améliorer l’an prochain, mais même si j’y arrive, je doute de pouvoir faire mieux que cette saison.
- Vous avez dit : « Nous avons de bons exemples avec des athlètes comme Quentin Fillon-Maillet dont j’essaye de m’inspirer. » Donc l’objectif à moyen terme c’est de gagner une coupe du monde comme Quentin l’a fait à Antholz l’an passé ?
Je me rappelle encore de sa victoire. C’était quelques jours avant les mondiaux d’Osrblie. Quand il a gagné je sautais sur mon canapé. Donc oui j’ai envie de faire la même chose mais il reste du chemin. C’est vrai qu’à moyen terme c’est un objectif de remporter une coupe du monde comme nos champions français savent le faire. Après tout dépend ce que l’on entend par moyen terme.
Photo : Nordic Focus photo agency / IBU
