Biathlon : Martin Bourgeois-République n’a pas dit son dernier mot
La saison passée, le Jurassien Martin Bourgeois-République, 23 ans, a brillé sur le circuit national de biathlon, remportant notamment le classement général de la coupe de France. Monté en IBU Cup en décembre et y signant un top 10, le Franc-Comtois ne sera cependant pas parvenu à s’y faire une place pérenne.
Malgré tout, le champion du monde jeunes 2019 de l’individuel a décidé de continuer l’aventure du biathlon, avec de nouveau le stade des Tuffes de Prémanon (Jura) comme camp de base. Parallèlement, il a fait le choix de monter sa société de fabrication de crosses de carabines avec le but d’apporter de l’innovation dans ce domaine. Pour Nordic Magazine, Martin Bourgeois-République se confie.
- Quel bilan faites-vous de votre hiver dernier ?
C’était la première saison après mon changement de technique d’entraînement. J’avais changé de coachs avec les arrivées de Ludovic Vandel [ancien fondeur de l’équipe de France, NDLR] et de Samuel Forestier [responsable de la section ski au lycée de Morez et ancien professeur d’EPS de Martin Bourgeois-République, NDLR] pour m’aider. C’était intéressant de faire mes entraînements comme je le voulais et de façon personnalisée, en concertation avec eux deux. Le plus gros souci de s’entraîner plus ou moins seul, c’est à partir des Summer Tour [disputés en septembre, NDLR]… j’attendais la neige ! J’étais prêt trop tôt puis j’ai eu du mal sur les premières compétitions de la saison, notamment les sélections de Bessans.
- Durant la saison, vous êtes tout de même parvenu à monter en IBU Cup à Val Ridanna (Italie) en décembre…
Après les premières coupes de France, j’ai effectivement pu m’y sélectionner ! J’étais assez surpris et je ne m’y attendais pas trop, mais cela fait toujours plaisir d’autant que c’est l’objectif pour espérer aller encore plus haut. Malheureusement, quatre jours avant le départ, j’étais complètement bloqué du dos et des épaules… Ce n’était vraiment pas la forme, j’ai dû me trouver un ostéopathe en urgence et j’ai même hésité à y aller. Je n’avais donc pas la forme sur les skis, mais je suis parvenu à bien gérer le tir avec 94 % de réussite sur le week-end. Finalement, j’arrive à sortir une neuvième place sur la mass-start. J’étais très content d’avoir eu cette progression en trois courses pour entrer dans le top 10, mais cela ne m’a pas suffit pour me sélectionner sur l’IBU Cup suivante. Même si je m’en doutais, c’était dur à vivre.
- Vous êtes donc retourné sur la coupe de France, un circuit que vous avez remporté : quelle importance accordez-vous à ce titre ?
C’est un petit peu anecdotique. C’est bien d’avoir le trophée, mais quand on a goûté au circuit supérieur on préfèrerait être plus souvent en IBU Cup plutôt que de courir pour le titre au général de la coupe de France. En parallèle, j’ai eu l’occasion de faire des courses populaires comme La Transjurassienne ou le Marathon des Neiges [qu’il a remporté, NLDR]. C’est sympa de pouvoir varier les efforts.
- Vous avez donc décidé de repartir sur une préparation en solitaire peu banale dans le monde du biathlon à bientôt 24 ans : vous êtes-vous posé des questions quand à la poursuite de votre carrière ?
Je suis effectivement en parallèle du comité de ski du Massif jurassien où il y a des jeunes et où je n’ai plus trop mal place. Mais je fais tout de même quelques séances avec eux ! L’année dernière, j’étais reparti sur un projet sur deux ans avec mes coachs. La première année, le but était de mettre des choses en place et de voir ce qui se passait bien et moins bien pour pouvoir ensuite les rectifier la deuxième année et aligner les planètes ! L’idée est donc de pouvoir prendre le meilleur de l’année dernière et essayer de faire en sorte, cette fois, que cela marche réellement.
- Quels sont vos axes de travail dans cette nouvelle préparation ?
J’ai surtout manqué de motivation à la fin de l’été. Pour cela, j’ai changé mon programme du printemps en m’inscrivant sur quelques courses pour reprendre sans enchaîner les heures à allure entraînement. J’ai donc participé à la XC Race du Mont-Ventoux, notamment avec Thomas Joly, au triathlon de la Vallée de Joux puis à la MB Race. Cela m’a permis d’avoir des objectifs à court terme pour reprendre comme il le fallait. Maintenant que c’est passé, je vais pouvoir renouer plus sérieusement le ski-roues tout me trouvant quelques challenges, notamment en trail, pour cet été et arriver moins fatigué mentalement à l’automne et au début de l’hiver.
- Qu’est-ce qui vous pousse à continuer le biathlon à haut niveau ?
Pour moi, on peut faire du bon boulot à côté de la Fédé. Je veux montrer mon potentiel réel à 100 %, si on peut l’atteindre. C’est pour cela que je refais cette année pour voir jusqu’où je peux aller.
- Faut-il comprendre qu’en cas d’hiver manqué ou moyen, vous ne persévérez pas ?
Pour l’instant, je veux vraiment me concentrer pour faire du mieux possible et on fera des bilans à la fin. L’objectif sera forcément de se sélectionner en IBU Cup. Après, si j’ai l’occasion de refaire des populaires comme La Transjurassienne, je le ferai !
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