Cet hiver, le nom de Martin Bourgeois-République n’est pas souvent apparue dans les hautes sphères des interminable listes de résultats de l’IBU Cup. Il n’y a que sur son site fétiche de Brezno-Osrblie (Slovaquie) que le Jurassien de 21 ans est entré dans le top 10 en individuel. Pour Nordic Magazine, il revient sur une saison où tout ne s’est pas passé comme il l’aurait voulu. Entretien.
- Vous n’avez pas caché que cet hiver avait été compliqué pour vous : quel bilan en faites-vous ?
C’était vraiment une saison en demi-teinte… Je n’ai pas rempli mes objectifs et je n’ai jamais été au niveau de performance que j’aurais souhaité. Je n’ai jamais trop eu la forme à cause de soucis physiques, notamment au dos, et, en raison de cette petite forme sur les skis, je suis vite devenu défaitiste lors des courses. C’est quelque chose sur lequel je vais devoir travailler à l’avenir parce que ça m’a pénalisé et embêté cet hiver.
- Que devez-vous changer pour performer de nouveau ?
Je vais essayer de retrouver la forme physique en changeant ma préparation pour revenir sur quelque chose qui me plaisait. L’été dernier, on a fait beaucoup de volume et, comme la saison a débuté assez tard, on a meublé en novembre et décembre. Ce n’est pas quelque chose qui m’a réussi parce que je me sentais bien mieux en fin d’été qu’en début d’hiver. J’ai eu du mal à faire la transition sur la neige.
« Arriver à 100% sur le début de la saison prochaine sans être obligé de courir à 60% »Martin Bourgeois-République à Nordic Magazine
- Concrètement, qu’allez-vous mettre en place pour trouver les causes de cette méforme ?
Je vais passer des examens pour voir ce qui ne va pas. On mettra ensuite un protocole en place pour renforcer le maillon de la chaîne un peu plus faible. Le tout pour arriver à 100% sur le début de la saison sans être obligé de courir à 60%.
- En février, vous avez enchaîné deux top 15 à Brezno-Osrblie (Slovaquie) pour la seule fois de l’hiver : ce week-end vous a-t-il fait du bien ?
Il était inespéré avec cette neuvième place sur la poursuite. Lors des sprints, je savais que je n’avais pas la vitesse pour jouer devant mais, en tirant à 10, même si on s’attend toujours à mieux, je termine quinzième. Ensuite, j’aime bien les courses à quatre tirs et, sur cette poursuite, je suis parvenu à sortir mon beau tir (19/20) et à limiter la casse en ski. C’était deux courses plaisantes en termes de résultats mais, dans les sensations, je n’ai pas envie de les retenir.
- Comment s’est déroulé votre hiver au tir ?
Globalement, je suis assez content. Sans mettre en place beaucoup de nouveautés, j’ai réussi à le perfectionner avec de bons passages. Malheureusement, il y aussi eux de nombreux bas. Je n’arrive pas encore à être constant. Quand ça va bien en tir, c’est agréable mais ça a un peu été la roulette russe cet hiver.

- Finalement, vous terminez la saison champion de France U22 de la mass-start aux Contamines-Montjoie (Haute-Savoie)…
On va dire que c’était un cadeau de fin de saison. Les conditions n’étaient vraiment pas faciles, ça ne glissait rien du tout, il faisait très chaud. Dès le premier tour, cinq-six gars m’ont doublé et je me suis dit que ça allait vraiment être compliqué. Je ne m’attendais pas à un miracle et, petit à petit, ça loupait beaucoup au pas de tir et j’ai réussi à remonter. J’ai fait beaucoup de changements au niveau du tir sur cette dernière course de l’hiver, ce qui m’a beaucoup aidé. Je prenais beaucoup de temps sur les skis, mais en faisant un ou deux tours de moins à chaque tir, c’était intéressant. Finalement, je m’impose. C’est toujours bien d’avoir ce titre, c’est mieux qu’une trentième place.
« Je préfère faire mes gammes en IBU Cup en trouvant ce qui me va bien pour ensuite arriver en coupe du monde. »Martin Bourgeois-République à Nordic Magazine
- Beaucoup de vos coéquipiers – Oscar Lombardot, Martin Perrillat-Bottonet, Emilien Claude et Eric Perrot – sont monté en coupe du monde cet hiver : vous êtes-vous dit que ça aurait pu être vous avec une meilleure forme ?
Bien sûr ! En fin d’été, quand ça se passait bien, j’avais un petit œil là-dessus. Ce n’était pas non plus mon objectif mais c’était bien écrit dans un coin de ma tête. Vu comment le début de saison s’est déroulé, je savais que ça allait être compliqué. Je suis conscient que je n’ai jamais eu le niveau pour y prétendre. Je préfère faire mes gammes en IBU Cup en trouvant ce qui me va bien pour ensuite arriver en coupe du monde. Mais ça aurait bien d’y faire quand même une apparition cette saison…
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