BIATHLON – C’est le petit nouveau de la saison de coupe du monde de biathlon qui débute à Kontiolahti. En Finlande, Martin Perrillat-Bottonet honorera sa toute première sélection parmi l’élite.
Biathlon : le benjamin de l’équipe
Né en 1997, Martin Perrillat-Bottonet enfilera à Kontiolahti ses tous premiers dossards en coupe du monde de biathlon. Il aurait d’ailleurs dû les revêtir en mars dernier sur la finale de la coupe du monde à Oslo, avant que le coronavirus ne vienne clôturer la saison de façon précipitée.
Quatrième et meilleur Français de l’IBU Cup la saison dernière, le Haut-Savoyard a partagé l’entraînement avec le groupe A. Dans le sillage des Quentin Fillon-Maillet, Emilien Jacquelin et consorts, le Cluse a avoué en avoir bavé, comme il l’a confié à Nordic Magazine [à retrouver dans le numéro 34] : « Je me suis fait engueuler par Quentin, parce que j’étais trop devant à l’entraînement et c’est vrai que j’aurais dû l’écouter un peu plus. J’aurais été en plus grande forme qu’aujourd’hui. »
Après un passage à vide, le biathlète des Aravis a depuis retrouvé le rythme. En témoigne sa belle prestation lors du chrono d’entraînement de Bessans où il a pris la troisième place, derrière Simon Desthieux et Quentin Fillon-Maillet.
Pour Jean-Pierre Amat : « Un malin et un bosseur »
Malgré un talent certain et de beaux résultats, Jean-Pierre Amat qui l’a entrainé chez les juniors se souvient d’un garçon « qui manquait totalement de confiance en lui. Mais c’est un gros bosseur, je ne l’ai jamais vu rechigné devant le boulot… C’est un mec qui intègre assez vite les nouvelles sensations et sait les appliquer dans la continuité. Ce n’est pas un intellectuel du tir, mais ce n’est pas lui faire offense, il est mieux que ça : il est malin et ça lui sauvera la mise souvent… »
Biathlète complet, le gaucher a beaucoup travaillé depuis deux ans pour améliorer sa vitesse sur le tapis, comme il nous le confiait dans son interview l’an dernier [lire ici].
Doté de statistiques solides au tir (88% au couché et 87% au debout), le triple vainqueur de la coupe de France de biathlon a eu une progression linéaire. Champion de France cadets en 2013, il a ensuite chaque hiver raflé au moins un titre de champion de France. Avec douze couronnes nationales au total il est, parmi les athlètes encore en activité, le deuxième biathlète français le plus titré sur le plan national !
S’il a su peser sur les classements généraux de la coupe de France à trois reprises, il est aussi donc un homme de championnat. Double vice-champion du monde junior (sprint-poursuite) en 2018, il a gagné deux autres médailles dans les rendez-vous internationaux juniors.
Et, faute de supporters français présents dans les tribunes, ils seront nombreux à suivre ses premiers pas parmi l’élite mondiale par écran interposé. Parmi eux, bien sûr, ses parents qui nous ont confiés ressentir beaucoup de fierté et être « heureux de voir qu’il a atteint le niveau dont il rêvait quand il était petit ». Et pour eux, cette sélection est aussi « l’occasion de prendre conscience de ces années de travail que Martin a effectuées durant presque dix ans accompagné par ses entraîneurs de foyer, de club, de comité puis par ceux de l’équipe de France que nous tenons à remercier du fond du cœur pour leur travail remarquable ».
La course de samedi marquera donc un passage important dans la carrière du nouveau Martin de l’équipe de France de biathlon.
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Photos : Nordic Focus Photo Agency et Nordic Magazine.