Biathlon | Maya Cloetens dresse le bilan de son super hiver 2024/2025 pour Nordic Magazine : « C’est peut-être simplement le début »

Biathlon : la belle saison de la Belge Maya Cloetens

Cet hiver, la biathlète belge Maya Cloetens, 23 ans, a réalisé les meilleures performances de sa jeune carrière sur la coupe du monde. Régulière plusieurs courses de suite dans le top 25 puis auteure d’une superbe huitième place lors du sprint des Mondiaux de Lenzerheide (Suisse), elle a montré une belle progression.

Avant de mettre le cap sur la prochaine préparation à la suite d’une période bien méritée de repos, Maya Cloetens s’est longuement confiée à Nordic Magazine. Entretien.

• Quel bilan général faites-vous de votre hiver ?

Je suis hyper satisfaite de cette saison. C’est la meilleure de ma carrière ! Même s’il y avait beaucoup de fatigue sur les dernières et que j’étais presque soulagée d’en terminer, je suis très fière d’avoir obtenu ces résultats. Cela m’ouvre des perspectives et me donne encore plus envie pour la suite !

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• Quelles sont les perspectives ?

Jusqu’à maintenant, j’avais l’impression que le top 10 était presque inatteignable et un podium encore plus. Je me disais que jamais je n’aurais le niveau de faire un podium en coupe du monde. Pour moi, il fallait avoir un VO2 max exceptionnelle pour y monter ! J’en suis encore loin, je ne l’ai pas encore fait, mais je me suis rendu compte petit à petit, étape par étape en progressant en ski et avec le bon tir, que c’est possible ! Je m’en rapproche tout en sachant que je suis encore jeune. Je vois d’autres athlètes plus âgées qui progressent encore.

• Durant l’hiver, y a-t-il des choses en particulier qui se sont débloquées ?

Mine de rien, mon niveau en tir a progressé et, surtout, il est plus rapide. Ma vitesse de vitesse et mes statistiques ont augmenté donc, forcément, ça aide dans le biathlon ! Être en confiance, ça m’aide aussi énormément. Je suis avec un encadrement et des coachs qui m’ont vraiment mis en confiance donc j’ai bien vécu les super courses et les passages plus difficiles également.

• Vous avez signé quatre top 15 donc une huitième place sur le sprint des Mondiaux. Ces résultats, est-ce que vous rêviez de les faire ou vous vous en sentiez capable ?

J’en rêvais, mais, pour être claire, mon objectif était de faire une mass-start, d’être régulière dans le top 30 et de faire, peut-être, un top 20. Je pense que j’ai tout dépassé [rires] ! Petit à petit, j’ai donc revu mes objectifs à la hausse. Ce sont des résultats que je ne pensais pas faire tout de suite, mais les avoir fait déjà cette année, ça montre que je peux aller chercher des choses encore plus belles dans deux, trois ans. C’est cool !

• Avant l’année olympique, cela vous met aussi en confiance…

Forcément ! Le fait d’avoir su répondre présent sur un grand événement, avec la huitième place du sprint des championnats du monde, c’est important. On voit la densité qu’il y a sur un sprint au plus haut niveau, on est soixante filles en 2 minutes ! C’est énorme et c’est à celle qui arrive à sortir la performance le jour-J. Je suis contente de l’avoir fait et il faudra refaire la même chose l’année prochaine. Ça va être ça le défi !

• Que s’est-il sur la fin de saison, plus difficile pour vous ?

Il y a eu de la fatigue et des problèmes respiratoires que je suis en train d’étudier. Je pense que c’est aussi la résultante de l’enchaînement de tout ! C’est là où je me suis vraiment rendu compte de l’importance de la récupération entre les courses et de la prouesse de ceux qui gagnent un classement général. C’est absolument incroyable d’être bon tout le temps sans tomber malade et d’arriver à performer même quand on n’est pas à 100 %. Moi, à 22, 23 ans, je n’en ai pas encore la capacité, mais ça m’a fait beaucoup apprendre de voir que tout n’est pas rose et qu’il faut se battre sur chaque course.

• Vous êtes aussi sixième du classement U23. Est-ce quelque chose que vous regardiez durant l’hiver ?

Au début, pas forcément ! Après, quand ton nom apparaît dedans, tu te dis que c’est cool. On est une génération de dingue et je suis vraiment impressionnée par les performances des filles françaises de mon âge [Jeanne Richard et Océane Michelon, NDLR] qui jouent le top 6 du général. Cela montre que j’ai été régulière toute la saison donc c’est plaisant.

• Vous avez pris la nationalité belge il y a maintenant 3 ans. On vous imagine fière du chemin parcouru…

Je suis fière de moi et d’avoir progressé de cette manière ! Beaucoup de gens autour de moi m’ont fait ce retour. Peut-être pas que grand monde ne croyait en moi et, au final, quand on y croit ça marche ! Je suis satisfaite de ça, que le travail paye d’année en année. Et ce n’est pas fini, c’est peut-être simplement le début.

• Justement, quand vous changez de nationalité, ce n’était pas du tout gagné de vous voir atteindre ce niveau. Qu’est-ce qui a fait que ça a fonctionné ?

A ce moment-là, pour être honnête, j’étais complètement perdue et je ne savais pas du tout si je pouvais encore progresser dans mon sport. J’étais à un tout autre niveau et j’ai tout remis à plat. J’ai changé des choses dans ma préparation et dans mon entourage. Je suis arrivée dans une nouvelle fédération, mais je n’avais aucune certitude ! Petit à petit, ça s’est construit, mais jamais, il y a 3 ans, je n’aurais pas imaginé tout ça aussi rapidement. Je suis très contente de cette décision et du chemin parcouru.

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