Biathlon : une première saison belge réussie pour Maya Cloetens
En fin de semaine dernière, à la suite de la première des deux courses des championnats de Belgique de biathlon d’été d’Elsenborn (Belgique), Maya Cloetens s’est blessée. Tombée lors d’une sortie en vélo, elle a été victime d’une luxation de l’épaule nécessitant du repos. « Il va me faire du bien », rassure-t-elle alors que son compatriote Florent Claude est devenu champion du monde ce samedi en Slovaquie.
Pour Nordic Magazine, Maya Cloetens, qui a défendu les couleurs tricolores jusqu’au printemps 2022, a accepté de revenir sur le début de sa préparation estivale, sur son hiver passé, mais aussi sur ses ambitions pour la suite. Entretien.
- Avant votre blessure, comment se passait la préparation au sein de l’équipe nationale belge, qui s’entraîne pour le première fois ensemble cet été ?
On a un vrai fonctionnement d’équipe nationale avec deux voire trois semaines de stage tous les mois ensemble. C’est vraiment bien parce qu’on a une émulation de groupe dans une bonne ambiance. Cela permet aussi d’avoir un vrai suivi d’entraînement. On a fait de super stages en Belgique, dans le Sud de la France puis à Bessans, avec un gros bloc d’altitude. C’est la première fois qu’on fait cela, avec un groupe mixte de cinq à huit biathlètes dans une ambiance familiale. C’est idéal pour l’entraînement.
- Entre votre première année avec la Belgique où vous vous entraîniez principalement avec le groupe universitaire du comité du Dauphiné et cet été, sentez-vous un vrai changement ?
Ce qui change vraiment, déjà, c’est que mon coach principal est Clément Dumont. Cela fait du bien d’avoir un nouveau discours. C’est vraiment super bien parce qu’il a cette formation de coach et de kiné. Le changement, aussi, c’est que je suis passée sur un groupe coupe du monde avec des plus gros volumes qu’au comité où j’étais sur un niveau juniors. Il faut encaisser, mais c’est positif.
- Même si vous faites partie d’un groupe mixte, il y a de l’émulation spécifiquement du côté féminin avec Lotte Lie et Eve Bouvard…
Le fait qu’on soit trois filles d’un niveau vraiment similaire, cela me tire clairement vers le haut. On a une bonne émulation toutes les trois et cela donne des perspectives pour l’équipe [et notamment l’espoir d’aligner un relais en coupe du monde, NDLR].
- Un an après votre arrivée en équipe de Belgique, Eve Bouvard a donc pris le même chemin au printemps : en parlez-vous ensemble ?
Comme moi, pour son premier stage, elle était un petit peu perdue et doutait. Finalement, très vite et comme je l’avais vécu, elle a vu que cela allait super bien se passer après avoir été bien accueillie. C’est comme entrer dans une famille, tu te sens protégée. Maintenant, je vois que cela se passe super bien et je suis sûre qu’elle est trop contente de son choix.
- Vous faites également partie d’un collectif d’entraînement mixte, ce qui constitue une nouveauté pour vous…
Forcément, on est parfois séparés parce qu’on ne s’entraîne pas toujours aux mêmes allures, mais c’est sûr que cela tire vers le haut. Au final, il y a plein de séances d’endurance longues où on se rend compte qu’on va quasiment à la même vitesse.
- Pour revenir sur vos stages, vous en avez effectué un de trois semaines à Bessans (Savoie), en altitude : comment s’est-il passé ?
L’idée était de faire un bloc en altitude en y restant plus de dix jours en suivant le monitoriel pour avoir un suivi de la fatigue et de l’entraînement. On a d’abord fait des gros volumes, mais très tranquillement, puis des intenses gérées en y allant progressivement avant de réduire sur la fin pour ne pas finir le stage cramée. C’était la première fois que je faisais un si long bloc. Cela va être intéressant de voir l’effet.
- Si on se replonge dans votre hiver passé, où vous avez vécu beaucoup de premières, comment le jugez-vous ?
Je ne m’attendais pas du tout à faire tout ce que j’ai réalisé, donc il était très bon ! J’étais un peu déçue des championnats du monde juniors parce que, justement, mes attentes avaient augmentées au fil de la saison. Avec du recul, c’est la course où j’ai le plus appris de l’hiver. Sinon, au niveau des coupes du monde, je n’ai fait que des courses très satisfaisantes sans passage à vide. C’est important d’avoir de la régularité tout au long de la saison donc je le retiens et cela a augmenté mes attentes et objectifs. Le but va donc être de garder cette régularité et de continuer à progresser et découvrir.
- Sur l’été, outre cette régularité, sur quoi travaillez-vous prioritairement ?
S’il y a bien une chose que j’ai vu l’an dernier, que ce soit chez les juniors ou en coupe du monde, c’est que je tire trop lentement. Je perds environ 20 secondes par passage derrière la carabine. L’objectif de l’année est donc d’améliorer cela en rentrant dans la norme. En coupe du monde, tu n’a pas le droit de perdre une seconde de plus sur le pas de tir. Cela se travaille par beaucoup de répétitions dans l’installation, mais pas forcément en cherchant à aller toujours plus vite. Il faut arriver à garder la qualité pour, petit à petit, gommer les imperfections. Je suis aussi un peu trop sur la défensive, donc il faut apprendre à savoir laisser aller.
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