Biathlon : Shawna Pendry, la Britannique à l’accent français
Dans le paysage du biathlon mondial, la Grande-Bretagne est un petit poucet. Sans podiums en coupe du monde ou aux Mondiaux dans son histoire, le royaume ne compte d’ailleurs pas un seul pas de tir sur son territoire. Longtemps, d’ailleurs, ce sont des militaires qui ont tenté de développer le sport.
Depuis plusieurs années, le biathlon britannique a cependant pris un autre virage et ce sont de jeunes athlètes issus de différents horizons qui tentent de développer le territoire de Charles III sur la carte mondiale. Parmi eux, on trouve Shawna Pendry qui, pour les suiveurs attentionnés du circuit national français, n’est pas une inconnue.
Née le 5 avril 2002 à Derby (Angleterre), dans les Midlands, elle a effectivement débarqué en France à 4 ans dans le sillage de ses parents. « Ils voulaient monter une boîte de séjours de VTT et ils cherchaient des endroits cools pour le faire, explique Shawna Pendry à Nordic Magazine. Ils ont d’abord pensé aux Alpes puis ils sont tombés sur Font-Romeu, un lieu qu’ils ont adoré et où ils ont déménagé. »
Une découverte du biathlon britannique effectuée avec Jacques Jefferies
C’est dans les Pyrénées-Orientales que la Britannique, qui parle donc parfaitement la langue de Molière, a vécu sa jeunesse. « J’ai commencé le ski de fond lors d’une sortie scolaire. J’avais des copines qui en faisait déjà et j’ai adoré cela ! Je me suis donc inscrite au club à 9 ans, on se régalait ! » Pour la (savoureuse) anecdote, il s’agissait du Ski club Capcir Haut-Conflent, celui-là même où étaient licenciés Simon et Martin Fourcade dans leur enfance. Shawna Pendry se rappelle ainsi avoir vibré devant les exploits de ses aînés.
« Ensuite, je suis allée en section sportive au collège de Font-Romeu et j’ai commencé le biathlon à 13 ans [en 2015, NDLR]. Un soir, en 2018, mes parents sont arrivés à la maison et m’ont demandé si je savais que les championnats de Grande-Bretagne de biathlon existaient. Je ne le savais pas, rigole-t-elle. Ils se déroulaient à Ruhpolding et on a décidé d’y aller avec Jacques Jefferies, qui est Anglais et que je connaissais après un échange réalisé entre nos deux comités. »
Sur les mythiques installations de la Chiemgau Arena, le tandem anglo-écossais avait tout cassé, remportant la totalité des compétitions. « A la suite de cela, j’ai rencontré les chefs du biathlon britannique qui m’ont dit que le FOJE de Sarajevo et les JOJ de Lausanne aux Tuffes arrivaient dans les années suivantes, raconte la biathlète de vingt-deux ans. C’est donc avec ces objectifs que j’ai commencé à faire des courses internationales, notamment des Junior Cup, pour gagner des points et pouvoir aller à ces deux événements. »
Aux portes du top 20 aux Mondiaux juniors
Depuis lors, Shawna Pendry – qui n’est pas binationale, mais qui souhaite demander la nationalité française – participe chaque année à des compétitions des circuits internationaux de l’IBU. A son palmarès, on trouve notamment une douzième place aux JOJ, cinq capes aux Mondiaux jeunes et juniors, de nombreux départs en Junior Cup et une étape d’IBU Cup.
« Je profite à fond et j’apprends plein de choses, se réjouit-elle. L’année prochaine sera ma première en seniors donc j’espère monter en coup du monde et on a déjà commencé à parler des JO de 2026. Ce serait un énorme rêve d’y aller ! » Et ainsi pouvoir concourir face à son idole Ingrid Landmark Tandrevold, toute jeune mariée. « Je l’adore, elle a l’air de se régaler sur toutes les courses et a toujours le sourire », observe-t-elle.
Pour cela, Shawna Pendry – vingt-et-unième de l’individuel des derniers Mondiaux juniors – va devoir continuer sa progression. « Cette année, il va y avoir un peu plus une équipe nationale, qui vient d’ailleurs s’entraîner à Font-Romeu parce qu’il n’y a pas de stade de biathlon en Angleterre, indique-t-elle. C’est trop cool parce que ça commence à grandir ! »
A ses côtés, en équipe britannique, on trouve notamment Chloe Dupont, qui s’entraîne également en France, Cara Loates, Anna Berger, Sean Benson, Ethan Clarke, Jack Davis-Black, Will D’Arcy, Marcus Bolin Webb et Zara Stewart. Un groupe coaché par la tricolore Iris Pessey et Scott Dixon.
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