Biathlon : Noémie Remonnay, la retraite à 24 ans
Fin mars, la biathlète doubiste Noémie Remonnay, 24 ans, a disputé la dernière course de sa carrière lors de la mass-start des championnats de France des Saisies (Savoie). Après une saison 2023/2024 lors de laquelle elle avait goûté à l’IBU Cup, y signant notamment une quatrième place, elle n’était pas parvenue à y retourner.
Pour Nordic Magazine, celle qui vient d’être nommée coach du comité régional de ski du Massif jurassien a accepté de revenir sur cette décision d’arrêter le biathlon de compétition. Entretien.
- Quand avez-vous décidé de mettre un terme à votre carrière de biathlète ?
A la reprise, l’année dernière au mois de mai, je me suis dit qu’il me restait encore des choses à aller chercher et des axes de travail à développer. Je ne pouvais pas m’arrêter là-dessus, parce que j’aurais eu des regrets de ne pas avoir poussé tous les curseurs jusqu’au bout. J’ai décidé de repartir, mais je savais que ce serait ma dernière saison, quoi qu’il arrive. Que ça se passe très bien, bien, moyennement ou pas bien du tout. Mentalement, je pouvais encore donner pour une dernière saison, mais je savais que j’aurais fait le tour, et j’avais aussi envie de découvrir autre chose.
- Ce choix trouve-t-il sa source dans la décision du staff fédéral de ne pas vous intégrer dans un groupe équipe de France au printemps 2024 à la suite de votre superbe saison ?
Je ne sais pas trop si ça a joué au non. J’année dernière, quand j’attendais les réponses en avril, je ne voulais pas m’attendre à être prise ou non. Je ne souhaitais pas prendre de décision sur ça. Beaucoup de personnes me demandaient si j’allais arrêter si je n’étais pas prise et je ne pouvais pas prendre de décision sur cette base. Peut-être que ça aurait été pareil si j’avais été prise, mais c’est vrai que deux ans de suite d’entraînement en solitaire coûtent beaucoup mentalement.
« Je ne voulais pas que ça change au niveau de percevoir ma saison donc c’est pour ça que j’en ai vraiment parler à personne »Noémie Remonnay à Nordic Magazine
- Comment avez-vous vécu ce dernier hiver de biathlète ?
Comme une saison normale ! J’avais des objectifs de préparation et de travail ainsi que de résultats derrière. Je ne voulais pas que ça change au niveau de percevoir ma saison donc c’est pour ça que j’en ai vraiment parler à personne. Je ne voulais pas que ça change le regard des autres sur ce que j’étais en train de faire. J’ai profité de chaque moments en sachant que c’était les derniers… mais je n’y pensais pas vraiment !
- Dans cette saison, vous avez pu participer au Jeux mondiaux universitaires, y décrochant la médaille d’or de l’individuel. Est-ce une belle manière de terminer votre histoire avec le biathlon ?
Je me suis surtout dit que la boucle était bouclée parce que ma première médaille internationale, c’était aussi sur un individuel, au FOJE. Cette compétition, ce n’était pas l’objectif de base de la saison, mais j’ai pris ce qu’il venait et ça a été chouette. J’ai pu aussi me libérer et prendre du plaisir à faire du biathlon sur ces Jeux mondiaux universitaires. En dehors de ça, l’expérience était incroyable avec un super groupe ! Je suis très contente d’avoir pu vivre ça.
« Quand j’ai commencé, petite, je ne pensais pas que j’allais être capable de vivre tout ce que j’ai vécu »Noémie Remonnay à Nordic Magazine
- Comment s’est passée votre ultime course de biathlon, disputée lors des championnats de France des Saisies (Savoie) ?
J’ai essayé de profiter à fond de chaque moment, mais je voulais terminer sur une bonne note. Il y avait beaucoup d’émotion, surtout au départ parce que c’était la dernière ! J’avais un peu peur que les émotions prennent le dessus dès le début et que la course soit ratée, mais ça a été une belle mass-start. En plus, je partageait ça avec Ludmilla [Roche] qui arrêtait aussi donc c’était chouette de vivre ça ensemble !
- Si on élargit à l’ensemble de votre carrière, de quoi êtes-vous la plus fière ?
Quand j’ai commencé, petite, je ne pensais pas que j’allais être capable de vivre tout ce que j’ai vécu. Ce qui est marquant, je pense, c’est ma capacité à avoir su rebondir après des saisons compliquées et des désillusions. Je me suis toujours accrochée et j’ai toujours cru en mon projet sans lâcher malgré les moment où ça n’allait pas. Cela vaut le coup de creuser jusqu’au bout !
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