Biathlon : Julia Simon se confie
La star du jour, c’est elle. Ce dimanche, la biathlète savoyarde Julia Simon, avec un tir à 19/20, est effectivement devenue championne du monde de la poursuite à Oberhof (Allemagne). Onzième au départ, elle a réalisé une course parfaite pour aller s’adjuger, en solitaire, sa première médaille planétaire en individuel. Pour Nordic Magazine, la Villaraine revient sur cet exploit, ce titre et sa course. Entretien.
- Quel sentiment domine au moment de vous dire que vous êtes devenue championne du monde de la poursuite ?
C’était un sacré moment ! C’est incroyable de partager le podium avec Denise [Herrmann-Wick] et Marte [Olsbu Roeiseland]. Je suis en train de me rendre compte que cela ajoute une saveur particulière à cette victoire parce que ce sont les filles qui ont été championnes olympiques. Je suis très fière de cette course et de comment j’ai construit cette poursuite en prenant les choses en main avec calme et assurance. Ce sera une de mes courses de référence pour l’avenir.
- Que représente ce titre mondial pour vous ?
Beaucoup ! C’est la récompense d’années de travail. Le staff bosse pour cela toute l’année et se réveille le matin pour nous donner les meilleurs skis. Polo s’arrache les cheveux depuis quelque temps pour mettre mon tir en place. Aujourd’hui [Dimanche], c’est la consécration. Cela fait du bien et, en plus, il y a eu une belle course d’équipe. Ce sont des bons moments à vivre.
- Vous étiez onzième au départ à plus d’une minute de la tête : quel était votre plan de bataille pour revenir sur la tête ?
J’avais mon plan en tête. Je n’avais pas trop discuté avec les coachs, mais c’était de partir vite sur le premier tour pour me mettre tout de suite dans le rythme et essayer de reprendre tout de suite du temps et d’enchaîner avec le plein au couché. Ensuite, il fallait prier pour que les filles fassent des erreurs pour revenir ! Il y avait, aussi, une petite part de chance parce que, pour pouvoir remonter, il faut aussi que les adversaires fassent des erreurs. Ensuite, dans les deux, trois tours suivants, j’ai lissé mon effort puis fait la différence sur le pas de tir, un petit peu comme je l’avais imaginé. J’étais très concentrée sur ma course, notamment quand Denise [Herrmann-Wick] m’a dépassé dans le quatrième tour. Je suis restée à distance sans me mettre dans le rouge pour ensuite lui mettre la pression sur le dernier tir.
- Vous semblez être une spécialiste de la poursuite avec plusieurs podiums et victoires dans l’exercice et vous en devenez championne du monde : comment l’expliquez-vous ?
Je ne sais pas si c’est là où je me sens le mieux, mais c’est surtout parce que c’est une confrontation directe. C’est vraiment sympa. On sait que la poursuite dépend toujours du sprint, qui a donc une double importance. Aujourd’hui [Dimanche], je partais d’un petit peu loin, je ne sais pas si beaucoup de personnes croyaient en mes chances, mais, moi, j’y croyais et j’ai fait la course pleine. Il y a une petite erreur qui permet de dire qu’on peut faire mieux, mais je suis vraiment très satisfaite.
- En début de semaine, quand on vous demandez vos objectif pour les Mondiaux, vous ne répondiez pas sur un titre : était-ce vraiment le cas ou vouliez-vous le cacher pour ne pas vous mettre de pression supplémentaire ?
Porter ce maillot [jaune] amène certaines responsabilités et les gens attendent que tu performes alors que, moi, aux Mondiaux, je n’avais jamais performé en individuel. Mon objectif était donc de ramener une médaille et ce titre vient confirmer que je fais partie des grandes dames de l’hiver et que je peux me battre au meilleur niveau même pendant des championnats du monde. C’est un très grand soulagement et une très grande fierté.
- Avez-vous le sentiment de vous êtes libérée après un sprint difficile, notamment au tir debout ?
C’est différent parce que je ne suis pas du tout dans le même état d’esprit. La poursuite, en confrontation, m’apporte énormément et il faut que j’arrive à mettre le même état d’esprit sur les courses individuelles. C’est le gros challenge qui m’attend. J’ai encore une énorme marge de progression, mais c’est déjà bien d’avoir un domaine dans lequel j’arrive à performer. Le but sera maintenant d’y arriver aussi sur les sprints.
- Cette course s’est disputée dans le brouillard : était-ce gênant de votre point de vue ?
Je ne me focalise pas trop sur cela. Ce sont les conditions, il ne faut pas stresser et juste s’adapter. Au couché, c’était assez facile perce qu’il n’y a pas de mouvement. Au debout, cela demande d’être focus et présent. Sur le premier, je suis vraiment contente parce que je me suis reprise avant la troisième balle. Au bout d’un moment, les yeux fatiguent et j’ai eu des tâches noires. Je suis contente parce que cela prouve que j’étais présente et cela montre la grosse évolution par rapport aux années d’avant.
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