BIATHLON – Quatorzième de la mass-start d’Oberhof (Allemagne) après avoir occupé la tête de la course après deux tirs, le Dauphinois Emilien Jacquelin ne cachait pas, à l’arrivée, sa frustration. Une chute ayant entrainée le bris de sa carabine en est la cause. Pour Nordic Magazine, il revient sur les répercussions de cette péripétie.
Biathlon : « La frustration a toujours été là »
Dans le troisième tour de ski de fond, Emilien Jacquelin était en tête de la mass-start d’Oberhof (Allemagne). On se prenait alors à rêver d’une première victoire du Dauphinois dans l’exercice en coupe du monde. Malheureusement, alors qu’il comptait quelques secondes d’avance sur un petit groupe d’une dizaine d’unités, il est revenu dans le rang au bas d’une descente. C’est que le champion du monde de la poursuite a chuté dans un virage, brisant au passage une partie de sa carabine. « J’ai vu la plaque où on vient mettre l’épaule pour tirer : les grosses vis venant s’insérer dans le bois ont complètement été arrachées, explique-t-il à Nordic Magazine en visioconférence. La crosse n’est pas cassée donc j’espère que ce ne sera pas trop compliqué à réparer. »
Emilien Jacquelin (FRA) – Manzoni/NordicFocus
En revanche, cette cabriole lui a donné des nœuds au cerveau pendant de cette deuxième mass-start de l’hiver, remportée par le Norvégien Tarjei Boe. « Je sais vite que je ne vais plus jouer la gagne parce que j’ai perdu l’avantage que j’avais pris en tirant à 10/10 au couché, se rappelle-t-il. J’avais pris le taureau par les cornes, j’étais très concentré. Après le couché, j’avais décidé de prendre la course à mon compte sans attendre les autres. J’étais déterminé, focus sur ce que j’avais à faire. » Finalement, son édifice s’est écroulé au moment où il a posé les fesses sur la neige dans ce satané virage.
« J’ai été un peu sanguin sur le coup »
« Je suis un peu frustré parce que le petit déclic était peut-être en train d’arriver et c’est tombé à l’eau… J’ai été un petit peu sanguin sur le coup, rigole un Emilien Jacquelin se rappelant ses escarmouches avec Benjamin Weger, finalement troisième, et Erik Lesser. On me marche un peu dessus alors que les autres voyaient bien que j’avais chuté et que j’avais la carabine en vrac… Le respect ne va pas dans un seul sens, il va aussi dans l’autre. » D’autant que ses pensées, quand il s’est rendu compte que sa carabine était brisée, sont directement allées vers… la carabine de réserve. « J’étais tellement concentré sur ce tir que physiquement je n’étais plus à mon affaire », révèle-t-il.
Emilien Jacquelin (FRA) – Manzoni/NordicFocus
Emilien Jacquelin, malgré l’énervement mélangé à la frustration, est tout de même parvenu à réaliser le 9/10 sur ses tirs debouts. Mais c’est le réglage des bretelles de sa carabine de réserve qui lui a posé des problèmes : trop serrées, elles ne lui permettaient pas de respirer convenablement. « Mon diaphragme était totalement bridé avec des grosses douleurs, des points de côté de partout. Je n’étais pas dans une recherche de performance tellement c’était dur », indique-t-il. « Après mes tirs couchés j’envisageais autre chose que jouer la treizième place… La frustration a toujours été là après cette chute mais je suis quand même satisfait d’avoir fait avec et de réaliser un 19/20 avec une carabine qui n’était pas la mienne », termine le Dauphinois, frustré par ce dimanche terminé en eau de boudin.
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Photos : Nordic Focus.