Biathlon : Johannes Thingnes Boe, l’imbattable
Depuis le début de l’hiver, le biathlète norvégien Johannes Thingnes Boe évolue sur une autre planète. Incroyablement rapide sur les skis et précis 88 % du temps sur les tapis, il survole la saison et ses concurrents. Il accumule, avant les Mondiaux d’Oberhof (Allemagne), onze succès individuels et n’a tout simplement pas encore perdu en 2023. Il reste d’ailleurs sur six victoires de suite et a remporté les cinq sprints disputés cette année.
C’est dire si le natif de Stryn (Norvège) sera, ce samedi après-midi, le grand favori du sprint.
« C’est magique de le voir skier », estime à son sujet le Peiserot Eric Perrot, interrogé par Nordic Magazine. Antonin Guigonnat, lui, explique que Johannes Thingnes Boe est « un génie de la glisse ». S’il est aussi fort en ce moment, c’est parce qu’« il arrive à maturité et est dans la plénitude de ses moyens », lance Vincent Vittoz.
« Ce qu’il m’impressionne chez lui, c’est sa capacité à créer de la vitesse dans tous les secteurs, notamment ceux qu’on délaisse comme les changements de rythme, reprend l’entraîneur tricolore. Où certains font juste l’effort d’entretenir de la vitesse, lui en créé encore grâce à sa technique, son touché de neige et sa puissance. On le retrouve aussi chez le fondeur spécial [Johannes Hoesflot] Klæbo. »
Performant en coupe du monde de ski de fond ?
Un avis largement partagé par son collègue Cyril Burdet : « Il travaille partout et tout le temps, pas que dans les bosses, indique-t-il. Il a un style très fluide avec beaucoup d’activité sur l’intégralité de la piste. »
Des performances et des aptitudes qui impressionnent d’ailleurs son adversaire Emilien Jacquelin. « Le fait qu’il soit parvenu à hausser son niveau, c’est assez incroyable. Il a été capable de remettre poignée dans l’angle et d’avoir un niveau qu’il n’a jamais eu. Tout le monde est d’accord pour dire que c’est la version de Johannes [Thingnes] Boe la plus parfaite de sa carrière », analyse-t-il.
De là à ce qu’il puisse performer sur le circuit du ski de fond ? « C’est toujours délicat de comparer sans vraie confrontation directe, répond Vincent Vittoz. Mais, avec le ski qu’il développe, il est vraiment capable de jouer devant sur la coupe du monde. Maintenant, est-ce que c’est gagner, être troisième ou cinquième ? Je ne sais pas, mais la certitude, pour moi, c’est qu’il jouerais devant. »
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