Biathlon : Océane Michelon se confie à Nordic Magazine
Révélation française de la saison 2023/2024 en compagnie de Jeanne Richard, la Savoyarde Océane Michelon a intégré l’équipe de France A de biathlon au printemps dernier. Assurée de commencer l’hiver sur la coupe du monde après son sacre au général de la dernière IBU Cup, la biathlète de Lescheraines (Savoie) a vécu un très bel été, gagnant notamment les deux courses du Summer Tour de Prémanon (Jura).
Alors qu’elle rechausse les skis en cette fin de semaine à Bessans (Savoie) avec ses coéquipières, Océane Michelon a accepté de se confier à Nordic Magazine. Entretien.
- Comment avez-vous digéré la saison passée, lors de laquelle vous avez gagné le classement général de l’IBU Cup après avoir découvert la coupe du monde ?
Déjà, la transition a été rapide parce qu’il fallait que je retourne en cours [elle a validé sa licence STAPS et suit maintenant un master entraînement à Lyon à distance, NDLR] dès la fin de la saison ! Cela m’a fait rapidement changer de direction et je n’avais plus trop le temps d’y penser… Plus largement, cela m’a donné beaucoup d’envie, de points de repère et de références par rapport à ce que j’attends de la prochaine saison. Avoir bien terminé la saison dernière m’a permis de me relancer déterminée et pleine de volonté sur la préparation 2024.
- Comment vous êtes-vous sentie tout au long de l’été au sein de l’équipe de France féminine A de biathlon ?
Hyper bien ! Le groupe était hyper accueillant, il y avait une super bonne ambiance et je me suis vite bien sentie. Toute l’équipe était dans une bonne dynamique et hyper motivée. Pendant toute la préparation, on a bien bossé toutes ensemble, notamment lors de nos gros stages.
- Etait-ce facile pour vous de vous adapter à ce changement de collectif ?
Ce qui était super cool, c’est qu’on se connaissait déjà toutes un petit peu. Avec Julia Simon, Justine Braisaz-Bouchet et Lou Jeanmonnot, c’était la première fois que j’étais en groupe avec elles, mais on se connaissait déjà d’avant. Cela s’est donc hyper bien passé au niveau de l’intégration. Sur les entraînements, ça se fait un peu tout seul et naturellement.
- Qu’est-ce que cela change de pouvoir s’entraîner au quotidien avec Julia Simon, Lou Jeanmonnot ou encore Justine Braisaz-Bouchet ?
Elles ont beaucoup d’expérience donc c’est hyper chouette ! Ce sont des filles très inspirantes. Être à leurs côtés et pouvoir partager le quotidien ensemble est donc inspirant, mais on s’adapte aussi les unes aux autres. Avec Jeanne [Richard], on a dû s’adapter au groupe, mais elles se sont aussi adaptées à nous en étant accueillantes. Dans les séances, on a tout le temps skié ensemble, et on a beaucoup échangé. C’était super agréable.
- Votre préparation a été balisée par plusieurs lignes directrices à suivre à l’entraînement : pouvez-vous nous en dire plus ?
Sur les skis, j’avais pas mal de points techniques à bosser sur mon un-temps et mon deux-temps. Sur le tapis, lors du stage de Prémanon [en début de préparation, NDLR], on a identifié pas mal de choses à travailler. Au niveau du tir, il a notamment fallu que j’apprenne à prendre du recul, à me laisser vivre, à être moins dans la technique. Les coachs [Jean-Paul Giachino et Patrick Favre, NDLR] m’ont bien guidé là-dedans. J’ai aussi une nouvelle crosse depuis mai donc il a fallu adapter le schéma de tir à ce nouveau matériel. Ils ont été là pour m’aiguiller, ce qui a pas mal aidé.
- Pourquoi avez-vous changé de crosse de carabine ?
Elle était ancienne et j’avais envie de modifier certaines choses techniques. J’avais notamment besoin d’un appui joue un peu plus désaxé. Globalement, cette crosse est un peu plus moulée à ma personne. J’avais l’autre depuis 2015, et elle commençait à avoir un peu d’âge ma titine [rires] ! Mais elle est toujours là, c’est ma crosse de rechange, elle voyage toujours avec moi.
- Lors des quelques compétitions de vous avez pu disputer cet été, vous vous êtes mis en valeur, notamment en gagnant la course de ski-roues du Martin Fourcade Nordic Festival et en réalisant le doublé sprint court/poursuite au Summer Tour de Prémanon (Jura) : cela vous met-il en confiance ?
C’est encourageant, mais surtout au niveau du travail ! Ce sont des courses qui ont validé tout ce que l’on avait cherché puis mis en place durant la préparation. Cela met forcément en confiance pour aborder cette saison. Cela montre aussi qu’on a fait du bon travail. Sur des années précédentes, je m’étais fait piéger à en vouloir trop en faire parce que je changeais de groupe. Là, on a bien jaugé l’entraînement et ça rend quelque chose de pas trop mal. Il reste maintenant la dernière phase pour continuer à se perfectionner avant le début de l’hiver.
- Vous allez débuter l’hiver en coupe du monde à Kontiolahti (Finlande) puis Hochfilzen (Autriche), ce que vous savez depuis le lancement de la préparation : pour la tête, est-ce un luxe de le savoir depuis si longtemps ?
Cela me donne pas mal de points de repère pour le début de saison. Quand on arrive sur Bessans pour des sélections et que ça peut-être à double tranchant, c’est moins évident que quand tu sais déjà que tu vas partir. Après, c’est comme tout, il faut le prendre dans le bon sens et en profiter sans se mettre de pression spéciale. Ce qui compte, c’est de faire le travail !
- L’année dernière, à la même période, vous vous apprêtiez à participer aux sélections IBU Cup de Bessans (Savoie) : quand vous vous retournez sur vos douze derniers mois, que vous dites-vous ?
Je me dis que c’est vachement cool (sic) ! Commencer la saison sur la coupe du monde, le circuit où je souhaite être depuis longtemps, c’est très encourageant. J’ai hâte de commencer cette saison de coupe du monde, j’ai hâte de partir !
- Comment allez-vous aborder le début de saison de coupe du monde avec le passage d’une sélection de sept à six filles après la deuxième étape ?
Forcément, cela met une petite pression parce que la sélection se fera avant l’étape en France. Pour avoir vécu les courses du Grand-Bornand comme spectatrice, c’était vraiment tripant ! Cela donne mille fois envie de le faire en tant qu’athlète. On sait qu’il y en a une qui n’y sera pas, mais ça motive énormément aussi dans un sens. Quoi qu’il se passe, on verra. Il ne faut pas trop se stresser avec ça et bien faire le travail en donnant le meilleur.
- Êtes-vous préparée à vivre une saison où il est possible que vous naviguiez entre différents circuits ?
Plus ou moins. J’avoue que j’essaye de ne pas trop me projeter en me mettant des impératifs. Ce qui compte, au final, c’est de faire du bon ski et du bon tir. On comptera les points après ça et il se passera ce qu’il se passera. Peu importe le circuit, il faut faire du bon biathlon et continuer d’apprendre partout ! J’ai encore beaucoup à apprendre quel que soit le circuit.
- Qu’ambitionnez-vous pour la saison qui s’apprête à se lancer ?
Je veux avant tout passer la ligne d’arrivée avec le sourire en étant satisfaite de ce que j’ai mis en place, d’avoir la sensation d’avoir donné tout ce que j’avais à donner et d’avoir mis les bonnes choses les unes en face des autres. Et, surtout, de prendre du plaisir !
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