Biathlon : la joie d’Océane Michelon
Ce jeudi soir, heure française, la Savoyarde Océane Michelon, 19 ans, est devenue, pour sa première année chez les U21, vice-championne du monde juniors de l’individuel. Auteure d’un 18/20, elle est devancée par l’Allemande Lisa Maria Spark tandis que la Tchèque Tereza Vobornikova est bronzée juste derrière elle.
Pour Nordic Magazine, Océane Michelon est revenue en longueur sur sa performance, les raisons de sa progression et sur le site de Soldier Hollow. Entretien.
- On imagine que cette médaille d’argent était une grande joie pour vous…
C’était vraiment super ! Cet individuel s’est disputé dans de très belles conditions, avec une neige au top et peu de vent sur le pas de tir. J’ai pris du plaisir à courir, je me suis amusée, ce qui était le gros objectif de ces Mondiaux. Après, je ne pensais pas que cela jouerai le podium avec un 18/20 ! Je suis vraiment contente de ce que j’ai produit même si je manque une balle de trop pour accrocher l’or. Je suis contente d’avoir de plus en plus de régularité au tir et de faire des courses plus complètes que ce que j’ai pu faire auparavant. J’ai beaucoup appris cet été avec Claire [Breton, sa coach de tir, NDLR] et en IBU Cup avec Julien Robert et Baptistes Desthieux en début de saison. Cela commence à payer.
- Avez-vous des regrets sur le dernier tir ?
Pendant la course, il n’y en a pas parce que j’ai donné le maximum en construisant ma course de A à Z. J’avais les jambes qui tremblaient sur le dernier tir, donc je me suis bien concentrée pour ne pas en sortir plus qu’une. Cela m’étais déjà arrivée sur le relais mixte d’Arber en janvier, donc je ne voulais pas commettre la même erreur. Je suis contente d’avoir géré cela. Après, je me suis mise tellement focus sur le tir que je suis allée un peu vite sans m’en rendre compte. Cette balle manquée est partie un peu vite, mais je me suis remobilisée sur la dernière parce que la double faute est interdite. Je n’étais donc pas déçue sur le coup, mais c’est en analysant tout cela que les regrets et la déception arrivent.
« En se faisant surprendre par l’arrivée du pas de tir, on manque d’attention et on panique »Océane Michelon à Nordic Magazine
- Vous dites qu’il n’y avait pas de vent sur le pas de tir, mais les erreurs ont été nombreuses : comment l’expliquez-vous ?
On voyait que le vent tournait de droite à gauche, mais le fanion restait majoritairement de face. On a remarqué que, tant qu’il ne s’était pas dirigé totalement à gauche ou à droite, l’influence était très faible. Il n’était donc pas si influençant que cela. Le fait qu’il y a eu beaucoup de fautes, c’est qu’on se trouve sur un site olympique avec des pistes impactantes et une arrivée sur le pas de tir difficile à gérer. Il y a 300 mètres de ligne droite où on a facilement le temps de nous emballer ou de nous endormir avant un virage à 180° pour arriver sur le pas de tir. On se retrouve donc d’un seul coup sur le pas de tir qu’on peut facilement se prendre dans la poire. En se faisant surprendre, on manque d’attention et on panique. Ce qui explique certaines fautes.
- Malgré cela, on a l’impression que vous êtes emballée par le site de Soldier Hollow…
Ouais, ouais [rires] ! Il est super. C’est fou, il y a plein de souvenirs des Jeux olympiques de 2002. Les Américains sont à fond derrière tout cela, il y avait du monde pour nous encourager et la piste est super chouette avec beaucoup de changements de rythme. C’est ce qui est vraiment intéressant.
« Ce qui m’importait, ici, c’était de faire une course à 100% »Océane Michelon à Nordic Magazine
- Comment vous l’avez dit, cette médaille d’argent vient couronner votre progression depuis le printemps dernier : vous attendiez-vous à cela en début d’hiver ?
On ne s’attend jamais vraiment trop à être forte ou à ne pas l’être parce que notre résultat dépend de nous mais pas que… Ce qui m’importait, ici, c’était de faire une course à 100%. J’avais pris mes deux derniers individuels, qui s’étaient très bien passés, comme points de repères. J’espérais faire de belles choses parce que je n’étais pas aux fraises par rapport aux copines. Et le résultat est arrivé.
- Sur le podium et même le top 10, vous êtes, avec votre statut de juniore première année, une des plus jeunes : est-ce quelque chose que vous regardez ?
En règle générale oui, mais, là, vous me l’apprenez [rires] ! Je savais juste que Lisa [Maria Spark, la gagnante, NDLR] et Mareike [Braun], qui gagne le globe de l’individuel, c’était du gros niveau pour avoir partagé un stage estival avec elles. Elles ont plus d’expérience et c’est vrai que c’est quelque chose à prendre en compte. C’est vraiment chouette.
« Avant, j’étais beaucoup plus fragile mentalement »Océane Michelon à Nordic Magazine
- Qu’est-ce qui fait votre force cette saison ?
J’ai commencé la préparation mentale et je pense que cela me permet d’aborder les courses de manière différentes, plus sereinement et plus librement. Avant, j’étais beaucoup plus fragile mentalement ce qui me portait préjudice à certains moments. Maintenant, je vis le truc pleinement et je m’amuse. Être entraînée par Simon Fourcade et Claire Breton, deux anciens athlètes, m’aide également, cela m’apporte beaucoup.
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