Biathlon : Océane Michelon se confie
Au début du mois de janvier dernier, la biathlète savoyarde Océane Michelon a découvert la coupe du monde lors des étapes allemandes d’Oberhof et de Ruhpolding. Une sélection obtenue à la suite de performances remarquables réalisées en IBU Cup. Revenue après cette parenthèse enchantée sur le circuit B, elle a notamment décroché la médaille de bronze européenne de la poursuite en Slovaquie et participera, ces dix prochains jours, aux finales de l’IBU Cup à Obertilliach (Autriche).
A la veille de mettre le dossard pour la première fois dans le Tyrol, Océane Michelon se confie à Nordic Magazine. Entretien.
- En janvier, vous avez disputé deux étapes de la coupe du monde à Oberhof (Allemagne) puis Ruhpolding (Allemagne) : comment avez-vous vécu cette première ?
C’était une super expérience ! Avec Jeanne [Richard], nous sommes arrivés dans un groupe hyper accueillant, volontaire, motivé et fort. C’était donc très entraînant, aussi bien du côté des athlètes que du staff autour de nous. On en avait plein les yeux au début, notamment en découvrant ce que c’était qu’un public de coupe du monde, d’autant plus que celui d’Oberhof n’est pas n’importe lequel. Sur la première course, j’avais des frissons rien qu’à entendre les gens nous encourager alors que ce n’était que l’échauffement ! C’étaient plutôt des frissons de « wow » que de peur.
- Sur le sportif, quel bilan faites-vous de vos compétitions, toutes terminées dans le top 40 ?
Je suis assez contente des résultats, qui sont vraiment bons sur le papier pour une première. Il n’y a pas à rougir ! Cependant, à l’image de mon début de saison et des points importants travaillés cet été, j’étais un petit peu en dedans. Il en a un petit peu manqué, je n’avais pas de super sensations. Je ne sais pas si je me suis laissée prendre par la pression ou si j’ai voulu trop bien faire pour une première, mais il semble que je me sois laissée rattraper par tout cela. Même si j’en aurais voulu plus et que je ne suis pas totalement satisfaite de ce que j’ai mis en place parce que je peux mieux faire, c’est correct et je suis heureuse d’avoir vécu cette première expérience.
- D’autant que vous avez évolué en coupe du monde deux semaines de suite…
Je suis contente d’avoir pu rester deux semaines de suite en coupe du monde. Comme le disait Jeanne [Richard], on n’avait rien à perdre et tout à gagner. Elle a su un peu mieux l’appliquer que moi [rires] ! Après, j’ai été un peu frustrée de redescendre, mais c’est comme tout : quand tu touches à quelque chose qui te fait rêver, tu as envie d’y rester. Cela fait réaliser pourquoi on s’entraîne tous les jours. Avec du recul, je me dis que c’était peut-être une bonne chose de pouvoir remettre les choses à plat et au calme après deux semaines un peu folles.
- Avant de partir en coupe du monde, vous nous aviez confier qu’il s’agissait d’un rêve d’enfant : comment vit-on la réalisation de cela dans la vraie vie ?
J’avais les yeux partout pour me créer un maximum de souvenirs, pour tout regarder, et enregistrer toutes les informations possibles. En arrivant dans quelque chose dont tu rêvais, tu as forcément envie de bien faire. En plus, j’ai débarqué dans une équipe très forte, donc c’était entraînant, encourageant et cela donnait envie de faire pareil ! Tu en mets donc encore un peu plus pour faire partie de la fête.
- Fin janvier, vous retournez donc en IBU Cup lors des championnats d’Europe de Brezno-Osrblie (Slovaquie) où vous remportez une médaille de bronze lors de la poursuite…
Faire des médailles, c’était intéressant sur cet événement, d’autant plus que c’était jouable après mon début de saison. Cependant, ce qui comptait le plus était de parvenir à mettre les choses en place pour atteindre ces médailles parce que cela ne se fait pas comme ça ! L’objectif principal était donc de retrouver mes sensations – ce que j’avais construit en début de saison – ainsi que de retranscrire en IBU Cup ce que j’avais appris sur la coupe du monde. Le tout afin de signer des courses complètes avec de belles choses au tir et sur les skis. La médaille est venue concrétiser cela !
- La semaine suivante, vous connaissez un coup d’arrêt en vous tordant la cheville à Arber (Allemagne) juste avant le premier des deux sprints du programme : comment va votre articulation ?
En allant courir la veille de la course, je me suis tordu une cheville de manière assez stupide. Elle était un peu gonflée et douloureuse, donc on a préféré ne pas me faire participer au premier sprint plutôt que d’aggraver la situation pour assurer le second. Au final, j’ai pris le départ avec un bon plâtre fait de straps pour que ça ne bouge pas trop. En rentrant en France, j’ai ensuite passé une échographie et on a vu que j’avais une entorse de grade 2, ce qui a bien étiré les ligaments, mais sans les arracher. J’ai donc eu de la chance dans mon malheur. Je n’ai pas pu me reposer cinq jours d’affilée comme préconisé, mais on a optimisé au mieux pour gérer ma guérison. Maintenant, j’ai peu de douleurs même si je sens que c’est encore là et pas complètement guéri.
- Sur les dernières courses de l’IBU Cup programmées à Obertilliach (Autriche) à partir de ce jeudi, quels seront vos objectifs ?
J’ai envie de rester dans ma lignée en continuant de construire mon biathlon. Je me forme encore et toujours pour la suite. C’est vrai que, sur les classements généraux, les premières places ne sont pas loin, mais il faudra faire de belles courses complètes pour jouer. Mon gros objectif, c’est vraiment de répéter ce que j’ai fait sur les championnats d’Europe où j’étais très contente de retrouver mes sensations en ski. Je veux finir sur une bonne note, en profiter et être satisfaite. On comptera les points après ça !
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