Pendant les deux semaines passées par l’équipe de France de biathlon à Hochfilzen (Autriche), Oscar Lombardot, rookie de 20 ans, était la coqueluche du groupe. Tout était nouveau pour ce jeune biathlète doubiste qui n’avait, jusqu’alors, disputé que deux courses en IBU Cup, la saison dernière à Brezno (Slovaquie). « Au début de saison, je me disais que faire toutes les Juniors Cup serait bien. Elles ont été annulées. Je me suis reporté sur un objectif de faire deux-trois week-ends d’IBU Cup et, finalement, je me suis retrouvé en coupe du monde », résume-t-il.
Rentré du Tyrol autrichien dès dimanche en compagnie de Roddy Darragon, technicien Salomon sur la coupe du monde, le skieur du Saugeais est revenu, pour Nordic Magazine, sur sa première expérience parmi l’élite du biathlon mondial. « C’était vraiment sympa de vivre toute ça », explique-t-il en préambule. Entretien.
- Comment avez-vous vécu vos premières semaines en coupe du monde ?
C’était très enrichissant parce que je ne connaissais pas du tout la coupe du monde… C’est un milieu qu’il faut apprendre à appréhender. Cela m’a aussi permis de me rendre compte du niveau, de ce que c’est.
Oscar Lombardot (FRA) – Manzoni/NordicFocus
- Comment avez-vous abordé les deux sprints que vous avez disputés ?
De manière assez sereine pour prendre le plus de plaisir et d’expérience possible. Je ne me mettais pas une méga pression pour réussir. Si les résultats devaient venir, ils seraient venus. J’étais vraiment à Hochfilzen pour prendre de l’expérience et voir comment tout cela se déroulait.
« Je n’ai pas eu le temps de réaliser ce qu’il m’arrivait »
- Vous terminez finalement 82e et 87e, avec un tir à 8/10 à chaque fois : pensiez-vous être un peu plus haut dans la hiérarchie ?
En faisant deux fautes, je ne me faisais pas d’idées… Je pensais être par là. Je me disais qu’avec un 9 ou un 10, je prendrais peut-être la poursuite. Pour moi, avec un 8, c’était trop compliqué de l’accrocher. Les courses étaient compliquées et j’ai perdu du temps sur les skis parce que je n’ai pas encore le niveau des autres. Je ne pouvais pas leur mettre 30 secondes… Il fallait déjà que je mette les balles et, après, voir ce que je pouvais faire en ski.
Oscar Lombardot (FRA) – Manzoni/NordicFocus
- Il y a un écart immense entre les courses que vous disputez chez les juniors et la coupe du monde…
Ah oui, oui… Déjà que je n’avais pas beaucoup couru en IBU Cup et qu’il y a déjà un trou avec la Junior Cup, là il y avait un autre trou encore plus gros [il éclate de rire]. Après ma sélection, je n’ai pas eu trop de temps de réaliser parce que je suis parti dans la foulée en Autriche. Tout s’est enchaîné et je n’ai pas pensé à tout ça, j’ai juste profité.
« Johannes Boe était collé à moi, ça m’a énervé et j’ai voulu tirer les balles avant lui »
- Lors du premier sprint vous avez tiré debout juste à côté de Johannes Thingnes Boe : vous vous en êtes rendu compte ?
Je vais casser le mythe mais je ne pensais pas que c’était Johannes Boe derrière moi. Il était collé à moi, ça m’a un peu saoulé (sic) et j’ai voulu tirer les balles avant lui. Il loupe la dernière, du coup j’étais content de le faire craquer mais je ne savais pas que c’était lui [rire]. C’est en sortant que je m’en suis rendu compte.
- Comment cela s’est-il passé avec Vincent Vittoz et Patrick Favre, les coachs de l’équipe de France ?
Ils étaient super sympa avec moi, on a eu une belle ambiance de travail pendant ces deux semaines. Ils m’ont apporté de nouvelles visions, ce qui est toujours important. Je trouve que, plus on a de paroles différentes, et plus c’est enrichissant.
Oscar Lombardot (FRA), Christian Gow (CAN), Thomas Bormolini (ITA) – Manzoni/NordicFocus
- Vincent Vittoz avait expliqué à Nordic Magazine que vous étiez à Hochfilzen (Autriche) avant tout pour apprendre : êtes-vous d’accord ?
J’aurais aimé apprendre un peu plus en faisant les poursuites mais j’ai appris des choses qu’on ne voit pas forcément à la télévision en regardant les coupes du monde. C’est aussi une atmosphère spéciale. Il faut le vivre. Ce sont des points de gagnés pour le futur. Au moins, je saurai à quoi m’attendre quand j’y retournerais. Ce sera plus facile de se fixer des objectifs. C’est plus concret.
« J’ai fait un enseignement très rapide avec le top niveau »
- Vous avez énormément appris au contact de vos nouveaux coachs et d’athlètes que vous regardiez auparavant à la télévision…
Oui, oui, je pense que j’ai fait un enseignement très rapide avec le top niveau. Ça booste[rire] ! Les autres biathlètes étaient hypers gentils avec moi, même s’ils avaient des courses très importantes… C’était un petit peu tendu de temps en temps. Ils prenaient soin de moi en faisant attention à ce qu’on parte en séance ensemble. Enfin ça, c’était une fois avoir été testé négatif au coronavirus, avant j’étais tout seul [rire].
Oscar Lombardot (FRA) – Manzoni/NordicFocus
- Justement, comment avez-vous vécu la bulle sanitaire mise en place par l’IBU ?
Comme je ne connais pas la coupe du monde sans cette bulle, ça ne m’a pas gêné. J’ai fait ce qu’il y avait à faire : mettre le masque, effectuer les tests PCR et faire attention. Au final, ce n’est pas si contraignant que cela parce que c’est ce qu’on fait tous les jours.
- Quel est votre programme pour le début de l’année 2021 ?
Pour l’instant, je sais juste que je vais sur l’IBU Cup d’Arber, en Allemagne, début janvier. Pour la suite, tout va dépendre de mes résultats.
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Photos : Nordic Focus.
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chaumery
24/12/2020 à 19 h 40 min
D’accord c’est un excellent biathlete plein d’avenir a condition d’avoir un peu de modestie et de pouvoir analyser les evenements la tete froide. Johannes n’est pas en grande forme déjà et je pense qu’il a craque tout seul.