Biathlon : la révélation Niklas Hartweg
Sur le podium lors de la première course de l’hiver à Kontiolahti (Finlande), Niklas Hartweg a récidivé ce dimanche sur la dernière compétition de la saison de biathlon à Oslo-Holmenkollen (Norvège). Deuxième de la mass-start de clôture, le Suisse a mis un joli point final à sa saison en remportant également le classement général du meilleur U25 du circuit.
Hartweg, voilà un nom qui commence à compter dans le monde du biathlon. On connaissait Michael, le père, dont l’engagement et l’investissement ont permis la création de l’Arena de Lenzerheide (Suisse) où se dérouleront des épreuves de coupe du monde l’hiver prochain et les championnats du monde dans deux ans. Cet hiver, Niklas, le fils, skis aux pieds et carabine dans les mains, s’est fait une place dans le haut de la hiérarchie mondiale : deuxième de l’individuel de Kontiolahti (Finlande), puis cinquième de la poursuite de Hochfilzen (Autriche), il a été la révélation du début de saison, lui qui n’avait jusqu’alors qu’une dix-septième place comme meilleur classement parmi l’élite.
Pour le biathlon suisse, peu habitué à de tels résultats, ce fut une belle surprise. Niklas Hartweg lui-même ne cache pas qu’il ne s’attendait pas à réaliser d’aussi belles performances. « L’ambition d’atteindre ce niveau-là était au fond de moi, bien sûr, mais que j’y parvienne aussi rapidement m’a étonné, déclarait-il en janvier dans le Nordic Magazine n°39. Ce fut une sensation assez folle de vivre ces moments-là. »
Déjà un titre mondial chez les juniors
A vrai dire, si l’émergence de Niklas Hartweg a surpris en début de saison, les spécialistes n’ignoraient pas que le jeune homme avait déjà exprimé du potentiel chez les juniors, remportant un titre mondial en 2019 et la coupe du monde en 2020.
« Niklas pratique le biathlon depuis pas mal d’années et ça se voit, relevait Selina Gasparin en janvier dernier. Quand je courais, la plupart de nos biathlètes venaient du ski de fond et éprouvaient beaucoup de difficultés dans le tir. Ce n’est pas le cas de Niklas qui a déjà prouvé toute sa valeur en catégorie juniors. Il a toutes les capacités physiques pour réussir, une technique de ski très économique et il tire bien. Il a vraiment le bon état d’esprit pour le sport de haute compétition, en particulier pour le biathlon. »
Un changement d’entraîneurs salvateur
Robin Favre, qui a couru avec Niklas Hartweg chez les juniors, confirme que le Schwytzois avait déjà un très bon niveau. « Il n’était pas exceptionnel, mais, compte tenu du fait qu’il avait deux ans de moins que les athlètes de notre groupe, il était déjà très bon, dit-il. Il était surtout hyper constant. Il a rapidement progressé… et était bien meilleur que moi quand j’ai arrêté. » L’ancien biathlète genevois, consultant pour la RTS à ses heures perdues, a gardé un œil attentif sur la discipline tout au long de la saison, en particulier sur les Suisses. « J’ai été impressionné de voir à quel point Niklas s’est beaucoup amélioré sur les skis, tout comme Sebastian Stalder d’ailleurs », constatait-t-il.
Les résultats de Hartweg, de Stalder aussi – huitième de la mass-start du Grand-Bornand (Haute-Savoie) avec un sans-faute au tir – montrent que les changements intervenus à la tête du biathlon suisse au printemps dernier ont été salvateurs. Lukas Keel, le chef de la discipline à Swiss-Ski, a vu juste en engageant l’expérimenté Allemand Remo Krug et l’Estonien Kein Einaste, entraîneur des fondeurs suisses les deux hivers précédents. « Je voulais provoquer un bouleversement pour amener nos athlètes à un plus haut niveau », expliquait-t-il à l’époque.
Pour Niklas Hartweg, « le changement d’entraîneurs a été essentiel et, d’ailleurs, nous avions exprimé ce souhait ». Et d’expliquer : « Remo Krug, qui nous apporte sa très grande expérience, et Kein Einaste se complètent très bien. Ils m’ont permis de trouver plus de constance dans les tirs et de progresser sensiblement sur les skis. Ils ont su créer une nouvelle dynamique et ont également contribué à rapprocher les équipes masculines et féminines. Nous nous sommes, plus souvent que par le passé, entraînés ensemble, ce qui a renforcé l’ambiance au sein du groupe. »
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