Biathlon : « Le meilleur entraînement reste la course »
Après des championnats du monde magnifiés par la médaille de bronze du sprint et, surtout, un titre conservé à l’issue d’une poursuite magistralement remportée, Emilien Jacquelin a quelque peu lâché mentalement. Défendre sa médaille d’or mondiale était l’objectif principal de son hiver.
Alors, depuis la reprise, le Dauphinois, qui se sent « à la limite physiquement et mentalement », reste concentré pour une chose : prendre de l’avance sur la préparation de l’année prochaine.
Une intersaison avec les Jeux olympiques, les premiers qu’il abordera avec le costume de potentiel médaillable, en ligne de mire. « Ce qui me tient à cœur actuellement, c’est ce travail que je mène pour faire évoluer mon tir, explique-t-il à Nordic Magazine. Le but est d’être beaucoup plus dans des tirs techniques qu’instinctifs. »
C’est qu’à la suite de ses deux craquantes consécutives lors de la mass-start des Mondiaux de Pokljuka (Slovénie) puis du relais de Nove Mesto (République Tchèque), le jeune homme a pris conscience que son tir instinctif devait évoluer.
« Un nouveau tir dans l’évolution de mon parcours de biathlète »
« Au début, c’était compliqué de dire que c’était de ma faute, avoue-t-il. Avec du recul, je pense qu’il faut voir les choses en face et que la personne fautive était celle qui était derrière la carabine, c’est-à-dire moi. La fatigue mentale explique probablement ces si grosses erreurs. Depuis mes 15 ans, je n’ai jamais fait de 0/5 et, d’un seul coup, j’en fais deux de suite en coupe du monde ! Tout cela a accéléré ma volonté de changement parce que je pense que j’arrive au bout de cette manière de tirer, de ce tir joueur et instinctif. »
L’Isérois, depuis quelques courses, et encore sur les finales d’Östersund (Suède) qui s’annoncent, évolue donc vers un tir plus neutre, « plus calme et serein, dans l’évolution de mon parcours de biathlète », précise-t-il.
Les dernières courses de l’hiver servent donc de laboratoire grandeur nature pour Emilien Jacquelin. « Cela permet de savoir si ces changements payent ou non lors des courses, qui représentent le meilleur entraînement possible. Cela enlève une petite anxiété puisqu’on ne peut pas le faire lorsqu’on entame un changement de position lors de l’intersaison », indique l’Isérois.
Des changements fructueux
Pour le moment, cette modification dans le tir couché de Jacquelin porte ses fruits puisqu’il n’a plus manqué une seule balle depuis son naufrage du relais début mars.
« Mes couchés me paraissent tellement lents par rapport à ce que je peux faire d’habitude, rigole-t-il. Mais cela paye et c’est très intéressant. Les courses restantes peuvent servir de tremplin pour essayer des choses et me permettre d’avoir une moyenne de tir plus élevée dans les années futures. »
« Après les Mondiaux, j’ai un peu plus compris ce qu’on attend d’un biathlète qui veut être régulier aux avant-postes, révèle Emilien Jacquelin, honnête avec lui-même. Je vois bien que le tir couché que j’avais auparavant était engagé et pouvait donc très bien passer comme être manqué… Actuellement, j’essaye de trouver un juste milieu qui me permettrait de jouer plus régulièrement devant. »
Un travail de longue haleine pour ne plus revivre les cauchemars de Pokljuka et de Nove Mesto.
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