À quelques jours de ses 22 ans, le Jurassien Pierre Monney a mis un terme à sa carrière de biathlète. Sur le podium d’une Junior Cup à Lenzerheide (Suisse) en décembre 2018 et vainqueur d’un relais mixte sur le même circuit à Prémanon (Jura) la semaine d’après, il avait participé, à l’hiver 2016, aux Jeux olympiques de la jeunesse de Lillehammer (Norvège).
Pour Nordic Magazine, celui qui veut devenir professeur de sport revient, tout en franchise, sur les raisons de son arrêt. Entretien.
- Comment avez-vous pris votre décision d’arrêter le biathlon à seulement 21 ans ?
Ça faisait un petit moment que tout ça me trottait dans la tête. Avant cette mauvaise saison, je me disais : « Tant que ça va, je continue et, si un jour ça ne va plus, j’arrêterai. » Le ski me plaît beaucoup mais pas ne faire que ça.
- Vous ne vous voyiez pas rester dans le milieu du biathlon toute votre vie…
C’est ça. Et puis avec l’école, ça ne collait plus. Je suis en STAPS et j’essaye de passer le concours de professeur de sport. J’entre en Master à la rentrée prochaine.
« C’était fini dans ma tête »Pierre Monney à Nordic Magazine
- Il y a également eu la crise du coronavirus qui a affecté le calendrier : est-elle entrée en ligne de compte dans votre décision ?
Ce n’est même pas le manque de compétition mais plutôt tous les à-côté que la crise sanitaire empêche. Il n’y a pas que le ski dans la vie et j’aimais bien tout ces petits moments passés avec des amis. Quand même cela est enlevé, quand la moindre sortie est interdite, c’est compliqué. J’ai eu le coronavirus, j’ai mis un mois à m’en remettre en loupant les sélections… Ça faisait beaucoup, c’était fini dans ma tête.
- Vous n’avez pas fait de courses internationales cet hiver…
Aucune et je n’ai jamais été proche d’y aller… Quand tu t’entraînes pour des échéances internationales et que tu es loin d’y arriver, c’est compliqué.
- Quand avez-vous pris la décision d’arrêter ?
Il n’y a pas vraiment un moment où j’ai pris la décision. C’est plutôt venu au fur et à mesure. Avant les championnats de France, peu importe ce qu’il se passait, c’était une évidence que j’arrête.
« Le biathlon m’a apporté beaucoup de choses : de la rigueur et de la confiance en moi »Pierre Monney à Nordic Magazine
- Vendredi, pour votre dernière vous terminez troisième des France U23 aux Contamines-Montjoie : était-ce un moment rempli d’émotion ?
C’est une des seules courses que je suis parvenu à sortir cet hiver, grâce à mon tir. Je ne m’y attendais tellement pas, ça fait plaisir parce que j’étais parti pour prendre une dernière claque. Ça faisait un mois que je n’en pouvais plus du biathlon, ce n’était vraiment pas un plaisir et, en passant la ligne, je me suis rendu compte que ça allait vraiment me manquer. Tout est remonté d’un coup. Les vingt minutes après la course, c’était bizarre.
- Que retenez-vous de votre carrière ?
Des super-souvenirs mais ça m’a surtout appris beaucoup de choses, notamment au niveau de la rigueur. J’étais loin d’être le plus rigoureux du groupe, mais on partait vraiment de loin [rires]… J’ai toujours aimé m’entraîner, j’ai toujours tout respecté à la lettre, mais tout ce qui était en dehors, j’ai eu du mal à le faire comme ne pas faire la fête. Ça m’a appris à faire quelques sacrifices et, aujourd’hui, ça me fait du bien. Le biathlon m’a aussi donné confiance en moi.
- Au niveau des résultats, vous avez participé aux Jeux olympiques de la jeunesse en 2016 à Lillehammer !
J’étais tellement heureux d’y être allé… C’était incroyable, la première fois que je mettais une combinaison de l’équipe de France alors que c’était un peu un hold-up que j’y aille. J’ai adoré.
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