Biathlon : « J’étais très gênée pour Chloé Chevalier… »
Encore une fois, un mur s’est transformé en tremplin pour la Savoyarde Julia Simon. Même s’il la jeune biathlète des Saisies de 24 ans, toute nouvelle championne du monde du relais mixte simple, se défend de ne pas avoir « besoin d’un coup derrière la tête pour être lancée », elle s’est encore une fois relevée après un énorme coup dur. Vingt-huitième du sprint, vingt-deuxième de la poursuite puis aux vestiaires avant même de boucler l’individuel avec un mauvais 13/20 mardi dernier, Julia Simon s’est remobilisée.
« C’était dur, forcément… On ne prend pas le départ d’une course pour faire des tirs aussi compliqués et abandonner. J’étais surtout très gênée pour Chloé Chevalier qui avait envie de mettre un dossard, c’est surtout à elle que j’ai pensée, explique-t-elle à Nordic Magazine. J’avais à coeur de rebondir. Ce sont des moments pas faciles mais tout le monde passe par des moments compliqués. Les miens sont bien bas mais il faut savoir s’en relever. » Le rebond est un art parfaitement maîtrisé par Julia Simon, vainqueure des mass-starts d’Oberhof (Allemagne) et d’Antholz (Italie) quelques jours après avoir connu d’énormes déconvenues en sprint et individuel.
Un cri de rage fendant le huis clos de Pokljuka
Mais l’encadrement a également eu son rôle à jouer : « J’ai eu le soutien du staff, j’ai beaucoup parlé aux entraîneurs qui m’ont vite remobilisé, notamment au tir, remercie la biathlète des Saisies. Je ne me sentais pas légitime d’être dans le relais mais, après avoir posé les choses, je me suis dit que j’avais toutes mes chances. Je voulais montrer que, moi aussi, j’étais capable de faire des courses pleines sur ces championnats. C’est une énorme satisfaction d’avoir réussi à relever la tête, encore une fois, après un moment compliqué. »
Si bien que Julia Simon, au moment de monter sur le toit du monde après avoir pris le dessus sur Tiril Eckhoff, a poussé un énorme cri ayant fendu le huis clos de Pokljuka. « Quand je passe la ligne, c’est un mélange de rage et de satisfaction. J’ai été pas mal critiquée ses derniers temps, notamment sur les réseaux sociaux, et c’est vrai que c’est la meilleure des manières de donner une réponse. J’avoue que dans ce dernier tour, j’ai laissé sortir mes émotions, je n’ai pas contrôlé et c’était un énorme plaisir de passer cette ligne en tête. C’était vraiment de la rage. » La rage d’une biathlète sacrée championne du monde 48 heures après une terrible désillusion. Avec Julia Simon, les murs sont (toujours) des tremplins.
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Photos : Nordic Focus.