Emilien Jacquelin : « Il a laissé parler la bête »
« C’est un personnage. Il est incroyable, c’est le panache, c’est le talent, c’est l’intelligence. Il n’y a pas vraiment d’autres mots. Il est impressionnant d’intelligence, un peu comme Julia Simon lors du relais mixte simple. Même si tout ne se passe pas très bien, qu’il doit vider quinze chargeurs lors de ses réglages, une chose qu’on ne voit pas à la télé, il gagne en conquérant. Il sait où il veut aller. Il est regardé par l’extérieur avec inspiration. Il force les choses, il pousse le niveau un peu plus loin. On savait qu’il y avait des bons tireurs rapides mais lui arrive à souvent prendre des risques, assumés, qui passent. Arriver à tirer aussi vite un peu « à la Wierer », c’est impressionnant.
J’étais aux commentaires pour Eurosport lors de la poursuite et j’ai éclaté de rire… C’était tellement rapide et précis, avec quatre balles dans le couché sur le dernier tir, qu’on ne peut qu’être admirative. Je rigole à ce moment-là parce que c’est fort. Pour moi, c’est déjà dur de mettre les cinq balles dedans quand on sait qu’on joue la gagne sur des Mondiaux, en plus le faire avec cette vitesse-là, c’est incroyable ! Il ne s’est pas posé de questions, il a laissé parler la bête. Et la bête, elle est forte quand elle est instinctive. Quand il est comme ça, il peut qu’être le meilleur. Ça va rester dans les esprits et ça va être difficile de faire mieux. »
Johannes Thingnes Boe : « Il n’est pas frustré de ne pas faire de médaille d’or en individuel »
« On ne le sent pas frustré de ne pas faire cette médaille d’or. Je pense qu’il a à cœur de monter sur la plus haute marche mais je le sens détaché. Il a plus tendance à parler des autres en partageant. Ça contraste un peu avec les discours de Quentin Fillon-Maillet, plus alarmiste, dans la frustration. Les deux veulent des médailles et gagner et Johannes arrive à profiter de ce que font les autres à la différence de Quentin qui est à la recherche de quelque chose. »
Quentin Fillon-Maillet : « Il faut savoir rehausser son niveau sur ce genre d’événement et parfois ce n’est pas possible »
« Cette balle qui s’échappe, c’est super énervant… Ce sont des beaux championnats du monde parce qu’on a à la fois les meilleurs qui claquent et des petites surprises qui mettent des athlètes en valeur. Et certains rehaussent leur niveau, comme Martin Ponsiluoma qui fait le 10/10 lors du sprint. C’est une personne supplémentaire à mettre dans la balance alors que, d’ordinaire, elle est derrière à tirer moins bien. Il faut savoir rehausser son niveau sur ce genre d’événement et parfois ce n’est pas possible. Peut-être qu’il n’aura pas de médaille à la fin des championnats et il faudra alors trouver comment faire pour y parvenir. J’espère qu’il réussira à en avoir une mais s’il revenait bredouille à la maison, il aurait les idées assez noires. Mais je sais qu’il arriverait à claquer le mois d’après. C’est ce qui est frustrant pour lui. Il faut trouver la petite chose qui fait la différence. »
Sturla Holm Lægreid : « Ce n’est pas un feu de paille »
« Il est moins fougueux qu’Emilien mais c’est quand même la révélation de l’année. Ce n’est pas du tout un feu de paille comme on pouvait le craindre, comme Dzinara Alimbakava chez les dames. Il est talentueux, a de l’intelligence, est doué dans d’autres domaines. Il a eu des épreuves dans sa vie, comme la mononucléose, lors desquelles il s’est construit. C’est le profil d’athlète qui perce vite mais qui a eu le temps de se construire dans l’ombre, calmement, sans être sous le feu des projecteurs. Ça donne quelqu’un de mature. On voit qu’il a pris beaucoup d’exemples au tir, comme Martin Fourcade, quand il ne pouvait pas courir. Il est super stable au tir, il a dû bosser des heures et des heures pour s’améliorer parce qu’il n’a pas toujours été comme ça, il faut le rappeler aussi. Ce n’est pas quelqu’un de naturellement doué : c’est aussi rassurant pour tous ceux qui sont instables au tir. Finalement, ce qui est intéressant c’est que, quand il est attendu et joue la gagne, il est là et ne craque pas. Il a plein de cordes à son arc, comme la méditation. »
Simon Desthieux : « C’est la récompense de son travail »
« On ne pouvait pas dire que Simon Desthieux, moins bien cette année et en gros doute, allait faire ça. Tout s’empile au bon moment et ça claque le jour J. C’est juste la bonne récompense de son travail et de toutes les difficultés traversées. Il y a juste trois places sur le podium, bien heureux celui qui arrive à tout bien faire au moment demandé ! »
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Photos : Nordic Focus.