Les tops
1. Une Norvège au sommet
Avec sept titres décrochés sur douze possibles, le Ja, vi elsker dette landet, l’hymne norvégien, est tout simplement devenu le tube de la quinzaine de Pokljuka (Slovénie). Vainqueure du relais mixte d’ouverture et de ceux par sexe, ils n’ont laissé s’échapper que le mixte simple, remporté par la France d’une immense Julia Simon, vainqueure de Tiril Eckhoff dans le dernier tour. En individuel aussi, les Norvégiens ont brillé, portés par Sturla Holm Lægreid, lauréat de l’individuel et de la mass-start, et Tiril Eckhoff, auteure du doublé sprint/poursuite la première semaine. Ingrid Landmark Tandrevold ou Johannes Dale ont également participé à la moisson. Avec quatorze médailles au total, le royaume scandinave en a tout simplement remporté le double de la France, deuxième de ce classement.
2. Emilien Jacquelin conserve son titre de la poursuite
C’est sans contestation possible LE moment fort de ces 57es championnats du monde de biathlon. Après un sprint terminé à la troisième place, derrière un Simon Desthieux pour la première fois sur le podium en individuel aux Mondiaux, Emilien Jacquelin a réalisé une poursuite de toute beauté. Sans doute la course parfaite. Incisif sur les skis, l’Isérois réalisait des tirs d’exception, notamment au debout où il engageait et blanchissait les cibles à vitesse grand V. Une poursuite incroyable pour celui qui attendait de défendre son titre acquis à Antholz (Italie) depuis ce jour béni de février 2020 lors duquel il avait devancé Johannes Thingnes Boe à la surprise générale. Emilien Jacquelin fait du biathlon pour ce genre de course, cela s’est vu lors de cette poursuite historique.
3. Lisa Theresa Hauser ouvre la voie
L’Autrichienne est tout simplement irrésistible depuis quelques semaines. Auteure de plusieurs podiums au mois de janvier, et notamment d’une victoire lors de l’individuel d’Antholz (Italie), Lisa Theresa Hauser a continué sur le même mode tout au long des championnats du monde de Pokljuka (Slovénie). Argentée sur la poursuite, elle est allée chercher l’or sur la mass-start de clôture en signant le seul 20/20 de la course. Une performance qui fait de la native de Kitzbühel la première Autrichienne sacrée championne du monde de biathlon.
4. Sturla Holm Lægreid dans l’histoire
Inconnu grand public avant le début de cette saison 2020/2021 de biathlon, le Norvégien Sturla Holm Lægreid réalise un hiver de très haute volée. Porté par une impressionnante stabilité au tir, le biathlète qui a fêté ses 24 ans pendant les Mondiaux de Pokljuka (Slovénie) a remporté quatre titres. C’est tout simplement du jamais vu pour une première participation à la grand-messe planétaire. Vainqueur du relais mixte et du relais masculin, il a impressionné son monde en dominant l’individuel à 20/20 puis la mass-start à 19/20. En totale maîtrise, rien ne semble atteindre ce grand adepte de méditation.
5. L’équipe « pochette surprise » Antonin Guigonnat/Julia Simon sacrée sur le relais mixte simple
En plus de la démonstration d’Emilien Jacquelin, la France, deuxième du classement des médailles, a remporté un autre titre en Slovénie. C’était en deuxième semaine lors du relais mixte simple. Pour la troisième fois au programme des championnats du monde, cette discipline était jusque-là l’apanage des Norvégiens Johannes Thingnes Boe et Marte Olsbu Roeiseland. Cette fois associé à Tiril Eckhoff, le numéro un mondial est tombé sur un os français composé d’Antonin Guigonnat et de Julia Simon, la composition « pochette surprise » décidée par le staff tricolore. En ne piochant qu’à cinq reprises, ses deux spécialistes du format ont réalisé une grande course que la Villaraine a terminé en prenant le meilleur sur Eckhoff dans le dernier tour. Avant de pousser un cri de rage en passant la ligne d’arrivée.
Les flops
1. Pas de titre individuel pour Johannes Thingnes Boe et Marte Olsbu Roeiseland
Ils étaient attendus et… ils ont déçu en individuel ! Si Johannes Thingnes Boe et Marte Olsbu Roeiseland repartent de Pokljuka (Slovénie) les bras chargés de deux médailles d’or décrochées en relais, ils n’ont pas connu cette joie en solitaire. Bronzé lors de la poursuite, Boe, qui voit Sturla Holm Lægreid revenir sur ses basques au général, est tout de même parvenu à accrocher une breloque à la différence d’Olsbu Roeiseland, restée au pied du podium et dépourvue de son dossard jaune de leader de la coupe du monde, désormais porté par Tiril Eckhoff. Pour eux deux, déçus de leurs Mondiaux, il faudra se relever pour finir en beauté la saison du côté de Nove Mesto (République Tchèque) et d’Östersund (Suède). Un gros globe serait un merveilleux lot de consolation.
2. Les Françaises en retrait
Hormis les deux médailles remportées par Anaïs Chevalier lors du sprint (argent) et de la poursuite (bronze), les Françaises n’ont pas existé sur cette 57e édition des championnats du monde de biathlon. Aucune n’est parvenue à accrocher le top 10 lors de l’individuel et la mass-start s’est transformée en cauchemar dès le premier tir. Lors du relais, où elles n’ont pourtant pioché qu’à cinq reprises, le plus petit total du plateau, elles ont été lâchées par leurs skis et terminent huitièmes. Une quinzaine à oublier, notamment pour Anaïs Bescond et Justine Braisaz, remplacée par Chloé Chevalier lors du relais, tandis qu’Anaïs Chevalier, confortée par ses deux breloques, confirme son statut de leader devant Julia Simon, qui revient de Slovénie championne du monde du relais mixte simple.
3. L’Italie sans médaille
Pour la première fois depuis 2012, l’Italie rentre à la maison sans médaille mondiale. Pour une nation comptant Lisa Vittozzi, Dominik Windisch, Lukas Hofer ou Dorothea Wierer, titrée à deux reprises l’année passée à domicile, dans ses rangs, c’est une véritable contre-performance. Lors de la poursuite, Vittozzi, qui retrouve la forme, est bien ressortie deuxième du dernier pas de tir avant de complètement craquer dans l’ultime boucle, terminant cinquième comme lors du sprint. Wierer, de son côté, prend la quatrième place de la poursuite, la neuvième de l’individuel et la huitième de la mass-start. Lukas Hofer signe un top 10 avec la septième place du départ groupé. Enfin, tous les relais ont terminé dans les dix, sans parvenir à accrocher cette fameuse médaille.
4. Pas de podium pour les relais tricolores
Mis de côté le novateur relais mixte simple disputé en duo, la France ne sera pas montée sur le podium dans les relais à quatre. Cinquième du relais mixte d’ouverture, le collectif a été plombé par un raté d’Anaïs Chevalier lors de son tir debout. Chez les hommes, c’est Quentin Fillon-Maillet qui a fait défaut à l’équipe avant qu’Emilien Jacquelin ne manque la médaille sur le l’ultime debout. Enfin, le relais féminin, comme écrit plus haut, a été lâché par sa glisse… alors que le tir allait parfaitement bien. Des Mondiaux frustrants pour les relais tricolores.
5. Le déclin allemand
Deux petites médailles et puis s’en vont. Alors que les biathlètes masculins germaniques ont réalisé leur pire performance collective lors du sprint, avec les quatre athlètes sortis du top 30, Arnd Peiffer, en taulier indétrônable, a sauvé la face en devenant vice-champion du monde de l’individuel. Du côté des féminines, c’est le relais, argenté derrière d’intouchables norvégiennes, qui est venu sauver l’honneur. Sinon, Benedikt Doll, Franziska Preuss, Denise Herrmann ou Vanessa Hinz ont empilé les places dans le top 10, sans parvenir à jouer les breloques. Si bien que l’Allemagne enchaîne deux éditions des Mondiaux sans titre pour la première fois depuis la réunification. C’est dire si les choses ne vont pas bien dans ce pays fada de biathlon.
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Photos : Nordic Focus.
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1 Commentaire(s)
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Nico
22/02/2021 à 20 h 02 min
Dans les flops on pourrait aussi rajouter le comportement de certain qui donne une image de la france assez navrante…