Biathlon : « Dorothea Wierer s’est mise beaucoup de pression »
Elle était là, à portée de mains. « Elle », c’est la médaille, la première pour l’Italie au cours des 57es championnats du monde de biathlon. Jeudi dernier, Dorothea Wierer, docteur ès dernier tir debout, se présentait accompagnée de Julia Simon et Tiril Eckhoff sur le dernier pas de tir du relais mixte simple. Après avoir enchaîné quatre balles parfaites, la Transalpine butait sur la dernière, allant jusqu’à tourner sur l’anneau de pénalité et terminer à la cinquième place.
Une performance sur laquelle est revenu Andreas Zingerle, le coach en chef des biathlètes italiens, dans une interview accordée à nos confrères de Sportnews.bz : « Je pense qu’elle s’est mise beaucoup de pression pour gagner cette médaille. Peut-être qu’elle en voulait trop… Vous ne vous attendez pas à une telle chose de Dorothea qui nous avait habitué à réaliser d’extraordinaires performances au tir. Là, on a vu qu’elle était humaine. »
Globalement, cette édition des Mondiaux de biathlon a été frustrante pour l’Italie, toujours proche du podium mais jamais médaillée, une première depuis Ruhpolding 2012. « Je ne peux pas dire que je suis déçu par nos résultats, reprend Zingerle. D’une certaine manière, nous avons toujours été là mais malheureusement, il nous manquait quelque chose à chaque fois. Nous avons vu tout au long de l’hiver que les autres avaient quelque chose de plus. »
Une faillite des cadres
Outre Dorothea Wierer, les autres cadres de l’équipe n’ont pas été en mesure de ramener des métaux précieux dans la botte italienne. À l’image d’une Lisa Vittozzi sortie deuxième du dernier tir de la mass-start et finalement cinquième, dépassée par l’armada norvégienne : « Elle fait souvent les mêmes erreurs derrière la carabine, regrette son coach. Nous avons fait vérifier son arme mais tout va bien… C’est peut-être mental : elle attend trop d’elle-même, ce qui l’a fait déjouer. »
Quant à Lukas Hofer, très rapide sur les skis et toujours placé, « il méritait d’être sur le podium mais, malheureusement, il lui a toujours manqué quelque chose ». Qui une balle de trop lâchée sur le pas de tir, qui une moins bonne forme à skis dans la dernière boucle… « La concurrence est énorme chez les hommes », explique encore Zingerle, qui vise une ou deux places sur le podium en cette fin de saison qui se profile à Nove Mesto (République Tchèque) puis Östersund (Suède).