Biathlon : fin de série pour les Bleus au Grand-Bornand
En 2013, pour l’édition inaugurale de la coupe du monde de biathlon au Grand-Bornand (Haute-Savoie), Martin Fourcade avait terminé troisième du sprint. Quatre ans plus tard, le Catalan était monté sur le podium dans le même exercice en compagnie d’Antonin Guigonnat avant de se classer deuxième de la poursuite et de gagner la mass-start. En 2019 et en 2021, Quentin Fillon-Maillet et Emilien Jacquelin s’étaient succédés sur le podium. Mais cette année, aucun top 3 n’est venu ravir le nombreux public bornandin. Une première.
« Dans la globalité, c’est vrai qu’on n’a pas vu une équipe de France masculine au top de sa forme », estime Emilien Jacquelin à Nordic Magazine. C’est le Vosgien Fabien Claude, septième du podium puis quatrième de la poursuite et de la mass-start, qui a signé les meilleurs résultats tricolores. Comment expliquer cette absence de podium ?
Une forme par au top, une énorme attente
« Chacun a des raisons un peu différentes, explique Quentin Fillon-Maillet à Nordic Magazine. Fabien [Claude] et Emilien [Jacquelin] ont la forme en ski et ont plutôt fait des erreurs au tir, moi j’ai fait des fautes au tir et j’ai une méforme à ski. C’est compliqué de dire pourquoi on ne fait pas de podium cette année. On a eu des saisons qui étaient meilleures, mais on se bat toujours pour faire des bonnes courses. Je vous assure qu’on aurait préféré être sur la boîte. »
Le Dauphinois Emilien Jacquelin, s’il compte débriefer à tête reposée cette semaine bornandine avec ses coachs, livre une autre clé d’explication : l’énorme attente mise à la fois par le public, les médias et eux-mêmes pour briller dans les Aravis.
« On s’est mis nous-mêmes une certaine attente à travers nos performances passées et, du coup, c’est plus compliqué de faire les choses naturellement. Je vois la différence entre le moi d’aujourd’hui [de dimanche] et celui que j’étais il y a trois ans quand je finis deuxième de la mass-start, avoue le double champion du monde en titre de la poursuite. Mes tirs n’ont rien à voir et mon état d’esprit non plus. Mais cela fait partie d’une carrière, on évolue, on n’est pas les mêmes. »
Le domination norvégienne
Le Haut-Savoyard Antonin Guigonnat, lui, explique cette absence de top 3 par l’ultra domination norvégienne. Il faut dire que les biathlètes venus du royaume scandinave ont privatisé huit des neuf places disponibles sur les podiums la semaine passée.
« C’est une nation énorme dans le biathlon avec un excellent réservoir, analyse-t-il. Si on regarde les résultats en IBU Cup [le deuxième échelon international, NDLR], ils trustent toutes les premières places. En France, on a un réservoir un peu plus faible. Pour autant, personnellement, cela me suffit à me botter les fesses pour conserver cette place en coupe du monde ! Peut-être que s’il y avait encore plus de jeunes performants, je serai déjà out ou encore plus performant parce que, avec la corde au cou et des jeunes morts de faim, j’en donnerai encore plus. »
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