BIATHLON – A l’issue de sa dernière course individuelle aux championnats de France à Prémanon, Jean-Guillaume Béatrix revient sur sa carrière et évoque avec émotion les valeurs que le biathlon lui a apportées.
- Comment s’est passé cette dernière course, la mass-start des championnats de France (6e à 18/20) ?
Physiquement, c’était vraiment très dur. Parce que l’on ne peut pas dire que je sois vraiment préparé, et j’ai un peu la tête ailleurs déjà. Après, c’est beaucoup de bonheur de courir aujourd’hui à Prémanon, d’avoir pu faire ce dernier tour avec mes coéquipiers. Je me suis vraiment fait plaisir, c’est super.
- Des souvenirs reviennent aujourd’hui ?
Oui. Je suis en train dire au revoir à cette première vie qui fut la miene, à cette vie de biathlète que je mène depuis 15 ans maintenant. C’est beaucoup d’émotions et, en même temps, je suis aussi très impatient de commencer une nouvelle vie.
- Quels moments forts de votre carrière resteront ?
Pour l’instant c’est trop tôt pour faire un bilan, je n’ai aucun recul. Je pense que, sans avoir été un athlète avec des qualités exceptionnelles, j’ai pu exploiter une grande partie de mon potentiel, explorer différentes voix dans l’entrainement. Aussi, d’un point de vue personnel, j’ai pu m’ouvrir et grandir grâce au biathlon, et je suis super fier de cela. Après, des fois, cela a été dur de se rendre compte que je n’étais pas j’étais l’athlète exceptionnel que je rêvais d’être petit. Mais je pense que j’ai pu faire une carrière avec mes capacités qui sont loin d’être exceptionnelles. J’ai pu faire des belles courses et c’est ce que je veux transmettre aux plus jeunes : même sans être un athlète exceptionnel, en exploitant tout son potentiel, il est possible de faire une belle carrière et de belles choses. C’est ce que j’ai envie de dire aux jeunes.
- Rares sont les athlètes médaillés aux Jeux Olympiques !
C’est vrai que, avec le temps, je jugerai surement ma carrière différemment, là je suis peut être encore un petit peu trop dedans. J’ai toujours voulu faire mieux tout le temps, et c’est comme ça que les athlètes avancent. Peut être que avec le recul, je me satisferai pleinement de cette carrière. Je pense avoir exploité le maximum de mes capacités, c’est ma plus grande source de satisfaction aujourd’hui.
Il faut digérer cette aventure
- C’est aussi une aventure humaine incroyable de passer quinze ans en équipe de France et sur le circuit mondial…
Bien sûr. J’ai pu côtoyer des adversaires de très haut niveau, je suis super fier d’avoir pu faire autant de courses face à des athlètes que je respecte beaucoup et avec un staff à mes côtés pendant des années. C’est super, mais il faut le digérer, il faut l’assimiler. Aujourd’hui, tout remonte et pas forcément dans le bon ordre. Il y a beaucoup beaucoup d’émotion.
- Quel est le futur immédiat ?
Repos, voyages, vacances, et passer tu temps avec mes amis ! J’ai été très égoïste à consacrer tout mon temps à mon entrainement pendant des années, il est temps pour moi de donner plus à mes amis et ma famille.