Biathlon : Quentin Fillon-Maillet se confie
Depuis le retour de Jeux olympiques dominés avec cinq médailles remportées, le Jurassien Quentin Fillon-Maillet n’est pas descendu du podium. Vainqueur à trois reprises entre Kontiolahti (Finlande) et Otepää (Estonie), il a ensuite terminé deuxième des trois dernières courses disputées. Des performances majeures lui ayant permis de remporter, déjà, trois globes : les petits du sprint et de la poursuite ainsi que le gros du général, qui lui sera remis ce dimanche après la mass-start… qui pourrait lui offrir un nouveau trophée cristallisé.
Pour Nordic Magazine, le Grandvallier revient sur sa fin de saison et sa joie d’être devenu le meilleur biathlète du monde. Entretien.
- Votre week-end des finales a idéalement débuté avec deux podiums et deux globes soulevés à Holmenkollen (Norvège)…
J’ai plus d’émotions maintenant qu’à Otepää ou même Kontiolahti où j’avais mathématiquement gagné plusieurs globes. Les émotions, le public, le beau temps, la famille, cela a été un partage un peu plus intense. Je commence à apprécier bien plus tout cela même s’il reste encore une course à disputer avec un certain enjeu pour le globe de la mass-start. Mais je suis déjà tellement heureux d’avoir touché deux globes et d’avoir le gros demain !
- Que représente un globe de cristal par rapport aux médailles olympiques de vous avez déjà remporté ?
Mon cœur balance entre les deux… Médiatiquement, c’est plus fort d’avoir une médaille olympique, c’est ce que l’on retient le plus. Mais, finalement, je n’ai pas à choisir et les globes, notamment le gros, représentent plus avec la régularité sur l’enchaînement des quatre mois de compétition. Cela représente énormément et c’est bien plus que les courses ! C’est la chose la plus dure à aller chercher pour un biathlète. Je suis super fier parce que c’est très fort de devenir le meilleur biathlète du monde. Cela me fait tellement plaisir de jouer sur chaque course et d’avoir le contrôle sur mon tir. J’ai peu de doutes, c’est génial !
« Quand je vois le nombre de Français présents à Oslo, je vois bien que le biathlon français a du poids et que j’en représente une partie »Quentin Fillon-Maillet à Nordic Magazine
- Vous rendez-vous compte de la portée de ce que vous avez réalisé cette saison ?
Un petit peu… Je me rends compte que cela prend de l’ampleur ! Quand je vois le nombre de Français présents à Oslo, je vois bien que le biathlon français a du poids et que j’en représente une partie. Cela me fait plaisir, mais je ne sais pas si je me rends encore totalement compte de tout, si je vais entrer ou non dans un autre monde avec une grosse médiatisation comme Martin [Fourcade] par le passé. Je suis déjà content de rentrer dans le club fermé des Français vainqueurs du gros globe.
- La coupure entre l’Estonie et la Norvège, alors que vous étiez assuré du gain du gros globe, a-t-elle été plus compliquée à gérer que d’habitude ?
Je n’ai pas été spécialement gêné par rapport à cela. J’ai fait les choses comme d’habitude, sans changer mes habitudes. Avoir le globe de cristal, c’est quelque chose dont je dois me détacher pour performer lors des courses. Si je commence à penser au globe ou à n’importe quoi d’autre, cela va me sortir de ma concentration et me faire perdre la main.
« Il y a quelque chose de fort à finir sa carrière sur une victoire devant sa famille »Quentin Fillon-Maillet à Nordic Magazine
- Ce samedi, vous avez été battu par Erik Lesser, vainqueur de la poursuite à la veille de sa retraite…
Il a fait une très grosse course et je suis vraiment content qu’il gagne ! Il y a quelque chose de fort à finir sa carrière sur une victoire devant sa famille. Il le mérite amplement. C’est quelqu’un de très sympa que j’apprécie vraiment.
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