Biathlon : l’heure du bilan pour Quentin Fillon-Maillet
Samedi en fin d’après-midi, après avoir terminé deuxième de la mass-start des championnats de France de biathlon de Bessans (Savoir), le Jurassien Quentin Fillon-Maillet est longuement revenu sur sa saison dans un entretien notamment accordé à Nordic Magazine.
Le douanier grandvallier en a également profité pour expliquer ce qu’il attendait de ses nouveaux entraîneurs qui arriveront dans les prochaines semaines en remplacement de Vincent Vittoz et de Patrick Favre.
- Y’avait-il encore de l’essence dans le moteur pour cette dernière course individuelle de l’hiver ?
Il y avait de l’envie, mais moins d’énergie pour faire marcher la machine ! J’ai quand même pris du plaisir sur le moment. C’était sympa de courir ici [à Bessans] et de se bagarrer face à Oscar [Lombardot] qui m’a obligé à bien me rentrer dedans pour aller chercher quelque chose. Dès le début, il fait le plein et je fais des anneaux de pénalité. J’avais juste à espérer qu’il fasse des fautes pour revenir et on sort ensemble du dernier tir et on se bagarre jusqu’au bout.
- Cette saison a été longue, mais vous a-t-elle paru plus longue que d’habitude ?
On va dire qu’elle a été nouvelle. C’était loin de mes objectifs dès le début de saison, j’ai tenté de courir après une forme qui n’était pas la mienne et, du coup, cela m’a fait louper des balles. C’est cela qui a été dur au début. J’ai mis du temps à comprendre ce qu’il se passait donc il y a eu de la frustration. Après, je me suis rendu compte que ma forme n’était pas là et que la fatigue était plus importante et que j’avais du mal à récupérer aussi bien pendant la course qu’à côté. J’ai commencé à vraiment tenter de corriger les choses et à trouver des solutions qu’aux championnats du monde.
Finalement, je suis content de la manière dont j’ai abordé les Mondiaux. Il n’y a pas eu les médailles que je voulais, mais il y a eu certaines autres choses. Ensuite, sur la fin de saison, la Covid-19 m’a stoppé puis j’ai bien terminé sur Oslo.
- Quel est votre bilan global de l’hiver ?
Je n’ai pas envie de retenir le négatif parce que cela va m’énerver et me miner tout le printemps. Je me dis simplement que je suis content du niveau minimum que je suis parvenu à maintenir tout l’hiver avec une vingtième place comme plus mauvais résultat. Comparé à certaines années, c’est loin du compte, mais je n’ai jamais été aussi régulier sur une saison à part l’hiver dernier. Je n’ai pas toujours été déçu de la manière, mais plutôt du résultat.
- Que comptez-vous changer dans votre préparation ?
J’ai appris ces derniers mois qu’on n’était pas des machines et que le repos était essentiel à certains moments. Après, c’est difficile à cerner et c’est clair que c’est une situation nouvelle pour moi, mon entourage et le staff. Quand on est dans la préparation, on est fatigué, c’est normal. A quel point le met-on sur l’entraînement qui est dense ou sur la saison d’avant ? C’est difficile de répondre. Une fois qu’on démarre la saison, il n’y a que très peu de moyens d’action parce que tout s’enchaîne. Il faut donc que je me repose beaucoup ce printemps pour repartir plein d’énergie. Cela a été le souci cette année parce que j’ai eu l’impression d’avoir été privé d’accélérer sur la piste et j’avais des difficultés à récupérer, notamment en janvier.
- Allez-vous aussi retenir le fait que je n’avez jamais lâché au cours de cette saison difficile ?
C’était aussi un message que je voulais faire passer à mes adversaires. Si j’avais lâché ma saison, on aurait dit que j’étais fatigué. J’ai envie de montrer à tout le monde que j’ai envie de faire peur sur la piste, que je ne lâche pas. J’ai bien fait d’aller jusqu’à Oslo parce que j’ai fait mes performances là-bas !
- Quand Johannes Thingnes Boe dit que votre saison 2021/2022 lui a mis un coup du pied aux fesses qui lui a fait du bien et que, cet hiver, les rôles ses sont inversés, que dites-vous…
On est à un partout ! On va faire la belle [la saison prochaine]. Jusqu’à présent, je n’ai jamais senti la volonté de me battre spécifiquement contre un athlète parce que, pour moi, c’est une erreur parce que beaucoup d’autres peuvent passer devant. Là, clairement, sur la saison écoulée, c’était l’athlète à battre et j’ai envie de me servir de cela pour y parvenir. Il le sait, je lui ai dit [rires] !
- Ce printemps, il a y avoir un nouveau staff : allez-vous aux nouvelles pour en savoir plus ?
Ce matin [Samedi matin] encore, j’étais en discussion avec Stéphane Bouthiaux [directeur des équipes de France de biathlon, NDLR] pour trouver une solution qui marche bien. Les coachs, c’est une partie importante de notre projet donc c’est un choix crucial à faire. Ce n’est pas facile parce qu’il faut prendre en compte tous les paramètres rentrant en compte dans la vie d’un entraîneur. C’est une certaine pression et des sacrifices à faire, notamment au niveau familial. Il faut aussi que ce coach-là ait une ouverture d’esprit sur nos vécus, qu’il sache nous botter le cul (sic) quand c’est nécessaire et nous encourager quand il le faut et nous apporter ce dont on a besoin pour performer. Tous ces paramètres font que cela restreint beaucoup le choix. J’espère qu’on sera concertés pour le choix final et que tout le monde s’y retrouvera.
- De quoi avez-vous envie ?
Je suis à un moment de ma carrière où j’ai pas mal d’expérience et quelques résultats. Je commence à bien me connaître et je sais à peu près où je veux aller. En premier, j’attends d’un coach qu’il soit ouvert sur mon projet, mais aussi sur ceux de Fabien [Claude], d’Emilien [Jacquelin], d’Antonin [Guigonnat], d’Eric [Perrot] et d’Oscar [Lombardot] qui vont avoir des attentes différentes. Au-delà des compétences, une personne motivée aura les moyens de nous faire progresser qu’un titre sur un CV. Pour moi, un coach ne peut pas avoir toutes les compétences, mais doit s’entourer de personnes qui les possèdent.
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1 Commentaire(s)
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Oudin Eric
02/04/2023 à 14 h 00 min
Facile depuis faire porter ke chapeau sur ces entraîneurs, franchement pas fan
Chris
03/04/2023 à 14 h 24 min
Ce n’est pas ce qu’a dit Quentin. Il met le doigt sur sa préparation et sur son manque de fraîcheur en début de saison…
Après, la rupture avec les coachs était inévitable. Après la saison 2021/2022 ça paraissait compliqué de repartir avec la même envie et les mêmes résultats. Il y a de l’essoufflement dans tout ça.
Il faut espérer qu’un nouveau staff donnera un nouveau souffle à cette équipe.
Quentin sait ce qu’il a faire pour bien repartir sur la prochaine saison…