Après la frustration, le sourire pour Quentin Fillon-Maillet. À 28 ans, le biathlète né à Champagnole (Jura) vient de remporter, ce dimanche après-midi, sa cinquième médaille mondiale individuelle lors de la mass-start des championnats du monde de Pokljuka (Slovénie). Pour Nordic Magazine, il revient sur cette médaille obtenue au bout de lui-même après trois quatrièmes places de suite. Entretien.
- Après des Mondiaux où vous avez enchaîné les places proches du podium, quel goût a cette médaille de bronze ?
Elle avait un goût de chocolat [rires] ! Depuis le début des Mondiaux, il y a sportivement eu de belles choses : des quatrièmes places en coupe du monde, c’est loin d’être nul mais bien évidemment que j’étais à Pokljuka pour chercher une médaille, et une médaille d’or avant tout. Je suis quand même content de terminer par ce bronze mais il y a un petit goût de déception parce que je ne passe pas loin de choses qui auraient pu être exceptionnelles. La forme était bien là mais c’est le tir qui a globalement été absent, notamment le couché mais aussi le debout lors du relais.
- Justement, lors de cette mass-start vous commettez une erreur sur chaque tir couché : que s’est-il passé dans votre tête à ce moment-là alors que vous aviez manqué le debout ce samedi lors du relais ?
Ce n’était pas la même configuration de course. Lors du relais, j’ai eu des complications en donnant trop d’énergie à vouloir suivre l’Italien [Lukas Hofer, ndlr.]. Le tir demande une certaine lucidité parce que ce n’est pas facile. Il faut être présent derrière la carabine avec une vraie volonté et cela m’avait mis en erreur. Aujourd’hui, en ayant fait deux fautes sur les couchés, je n’étais pas très serein pour la suite parce que je bataillais entre la quinzième et la dix-huitième place. Finalement, les choses se sont ouvertes sur la fin de course donc j’ai bien fait de ne rien lâcher et de tout donner sur les skis. Avec l’expérience, je comprends qu’il ne faut jamais rien lâcher dans une course.
« Si j’avais une seule course à gagner sur les grands événements, j’espère que ce sera à Pékin »
- On vous a senti frustré tout au long des championnats du monde…
C’est dur parce qu’on n’a pas 36 occasions dans une carrière… Les années passent et j’espère vraiment aller chercher une médaille d’or donc je me dis que je vais me servir de cette expérience des Mondiaux pour aller chercher une médaille d’or aux Jeux olympiques l’année prochaine. Si j’avais une seule course à gagner sur les grands événements, j’espère que ce sera à Pékin.
- Pendant les différentes courses disputées à Pokljuka, il vous a souvent manqué une balle : comment l’expliquez-vous ?
C’est difficile à dire… C’est pour ça que c’est d’autant plus frustrant. J’essaye vraiment de mettre de l’application en tirant les balles. J’essaye de penser à des points techniques qu’on a travaillés avec les coachs. J’ai analysé mes tirs après les courses grâce aux rediffusions télés et je l’ai vraiment travaillé en faisant également du tir à sec dans le couloir de l’hôtel. Tout ça, c’est un travail que je fais tous les jours voire deux fois dans la même journée à certains moments. Je suis déçu de voir que le travail ne paye pas. Il a manqué le petit facteur chance avec des cordons qui ne sont pas tombés. Il y avait le moyen d’aller chercher de belles choses mais à chaque fois ça passe à rien…
« Le relais est une vraie déception collective »
- Au niveau collectif, la France termine deuxième nation derrière la Norvège mais bien loin devant les autres pays : c’est une vraie satisfaction…
Je participe seulement d’une médaille mais collectivement il y a de belles choses avec des belles courses et, globalement, une belle collecte de médailles. On a déjà fait mieux mais aussi bien pire, donc ça montre qu’il y a un beau collectif et un beau potentiel. J’aurais aimé y participer davantage, notamment sur le relais qui est une vraie déception collective.
- Les championnats du monde de biathlon sont maintenant terminés, quelle est la suite du programme ?
Ça va se passer très vite parce qu’on n’a qu’une semaine avant de repartir pour la République Tchèque. Il va y avoir un peu de repos pour passer les émotions intenses des Mondiaux et, dès mardi ou mercredi, on va repartir à l’entraînement pour préparer la suite. Ce sera une mini-préparation et, personnellement, j’ai envie de m’y faire plaisir en corrigeant les erreurs que j’ai pu faire sur le début de saison.
Je rêvais d’un autre métal mais cette ? me convient ??
Fin d’une quinzaine dense et riche d’enseignements
Merci de votre soutien @fischersports @ViessmannFrance @JulboEyewear @ONEWAYSport #kinetixx #comptoirdelours pic.twitter.com/rI1GOjsWBU— Quentin Fillon Maillet (@quentinfillon) February 21, 2021
- Justement, au classement de la mass-start vous êtes revenu à dix points de la tête : ce sera assurément un objectif pour votre fin de saison…
Je l’apprends à l’instant mais aujourd’hui j’ai envie de faire mes courses les unes après les autres pour y faire, avant tout, de beaux résultats. C’est après ça que je pourrais espérer un beau classement. Si à la dernière mass-start de la saison, on me dit que je joue le globe ça change pas que je veuille aller chercher la victoire ou le podium. Je ferais le point en fin de saison mais pour le moment je ne me mets pas le résultat avant la manière. Ce sera elle qui me permettra d’aller chercher le résultat.
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Photos : Nordic Focus.
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1 Commentaire(s)
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Jean
21/02/2021 à 21 h 29 min
A force de multiplier les formats tout le monde en biathlon obtient sa medaille…. et en plus toutes les années….
C est un sport tellement social….