BIATHLON – Lundi, le biathlète de l’équipe de France Quentin Fillon-Maillet va retrouver le stade des Tuffes et son pas de tir après deux mois sans pouvoir pratiquer son sport… Le Jurassien revient sur son confinement, le programme sportif à venir dans la première partie de notre entretien.
- Quentin Fillon-Maillet, dans quel état d’esprit vous sentez-vous pour cette reprise de la préparation et surtout dans quelle fraîcheur mentale vous trouvez-vous après ces deux mois de confinement ?
Il y a beaucoup d’envie pour la reprise car la saison dernière a été riche de beaucoup de résultats mais avec un peu de déception car mes objectifs étaient énormes. J’ai envie de continuer à bien faire les choses. La fraicheur est là, même si d’habitude, avril rime avec vacances lors d’une période où je vois du monde. Pour le moment ça va, je verrai au fil du temps mais je ne suis pas une grande inquiétude sur cette fraîcheur…
- Est-ce envisageable du coup de programmer cette pause vacances en fin de préparation ?
Globalement, on ne va pas changer notre préparation pour cette raison… mais peut-être adapter un peu la prépa quand il y aura de la lassitude. Pour l’heure, on n’a pas d’info là-dessus et j’avoue que je n’y ai pas réfléchi (sourires). Pour le moment, je réfléchis à la meilleure façon de travailler…
- Le stade de Prémanon rouvre lundi… avec un premier stage programmé début fin juin. Impatient de retrouver « votre » stade d’entraînement malgré les contraintes imposées ?
On pratique pas mal notre sport en individuel ou en petit comité donc les contraintes liées au Covid sont facilement intégrables à notre entraînement. L’accès aux Tuffes se fera presque comme d’habitude. Là dessus, il n’y a pas d’inquiétude, il faudra juste bien donner nos créneaux avant d’y aller. Je suis sans arrêt dans l’adaptation de mon entraînement entre le ski-roues ou muscu en fonction de la météo par exemple.
Le premier stage de l’équipe de France se fera début juin sur Prémanon avec les femmes au lieu du sud de la France qu’on aurait dû rejoindre ce vendredi ! Pour ce premier stage, les Jurassiens resteront chez eux et pour les repas, on sera un par table. Les coéquipiers seront un par chambre, on portera des masques dans le bus lors des transports… Je n’appréhende pas mais ce sera tristounet comme reprise…
- Quentin Fillon-Maillet, est-ce que ce confinement a été compliqué à gérer ?
Il y a toujours du positif quoiqu’il se passe ; cette situation a été inédite pour toute la planète. Mais comme je l’ai répété à ma chérie qui se battait contre la maladie, chaque problème a une solution, à nous de prendre le temps de réfléchir pour trouver la meilleure solution. J’ai donc pris du recul pour voir les choses différemment. Je me suis recentré sur des choses plus essentielles, pour moi comme pour nous, en profitant de ce temps passé avec elle… Le tout sans dispute (rires)…
Après, d’un point de vue sportif, j’ai pu faire de la course à pied autour de la maison, de la Karacho et du vélo sur home-trainer. Histoire de rester un minimum actif.
« Je n’appréhende pas mais ce sera tristounet comme premier stage »
- Etes-vous resté en contact avec vos collègues de l’équipe de France ?
Oui mais on s’est plus raconté des bêtises en s’envoyant des blagues que pour parler d’entraînement : Emilien et Fabien ont fait pas mal de vélo cette semaine, Simon plutôt du ski-roues… tout le monde a repris ce début de semaine de façon progressive. Tout en respectant le planning musculation essentiel pour se préparer au mieux et éviter les courbatures.
- Quel a été le programme de votre première journée en plein air ?
Une séance de course à pied le lundi matin, puis l’après-midi, sortie ski-roues entre deux averses ! Cette sortie m’a bien fait plaisir même si la reprise est toujours bizarre… mais au fil des années, la transition se fait de mieux en mieux. On enchaînera ensuite les séances de gainage avant la musculation sur deux ou trois séances par semaine avec les sorties foncières plus longues à basse intensité, celles qui représentent 80% de notre entraînement sur une année complète ; les intensités viendront après progressivement à des allures course.
- Avez-vous retouché à la carabine ?
Pour le moment (jusqu’à lundi, NDLR), on n’a pas accès au pas de tir, mais je suis très impatient de le reprendre lundi prochain. Je n’ai toutefois pas l’impression d’avoir pris beaucoup de retard par rapport au tir. Je fais du tir à sec face à une cible en papier en position couché ou debout chez moi. Cela me permet de travailler un feeling et un ressenti avec ce retour aux basiques. On reprendra donc lundi avec du tir de précision pour aller chercher un tir de qualité face aux cibles électroniques sous l’abri à Prémanon. Et plus on approchera de l’hiver, plus on fera du tir de biathlon à l’effort en mode course.
> La suite à suivre à 12 heures…
Photos : Nordic Focus.