Biathlon : Quentin Fillon-Maillot comblé
Brillant vainqueur du sprint de Ruhpolding (Allemagne) ce jeudi après-midi, le Jurassien Quentin Fillon-Maillet a creusé l’écart au classement général de la coupe du monde de biathlon. Dorénavant large dossard jaune, il s’est confié à Nordic Magazine à la descente du podium. Entretien.
- Les courses se suivent et se ressemble pour vous avec cette nouvelle victoire, la quatrième de la saison et la première en jaune : que ressentez-vous ?
Par le passé, j’avais de l’appréhension à avoir une bonne position sur une poursuite ou un dossard distinctif sur une course individuelle et, aujourd’hui, j’arrive de mieux en mieux à gérer cela. Ce dossard jaune me plaît et je n’ai pas peur de cette position de leader. J’ai maîtrisé ma course de bout en bout. Sur les sprints, c’est le tir qui pêchait jusque-là et, sur cette course, j’ai été à l’attaque et je n’ai pas douté. C’est parfait.
- Vous faîtes aussi une belle opération au général qui vous permet de creuser l’écart dans la course au gros globe de cristal…
Le général n’est pas forcément dans ma tête au départ et pendant la course où je pense à mes points techniques et à ma gestion de course. C’est seulement en fin de course et quand je passe la ligne que je pense au général. Je vais d’ailleurs avoir le maillot rouge et jaune sur la poursuite dimanche, c’est sympa !
« J’ai de plus en plus de facilité à gérer mes courses, la pression du dossard et de l’événement »Quentin Fillon-Maillet à Nordic Magazine
- De l’extérieur on a senti beaucoup de maîtrise de votre part : êtes-vous d’accord ?
J’ai vraiment eu beaucoup de maîtrise sur ce sprint avec une bonne gestion. Sur le premier tour, je suis peut-être parti un petit peu moins vite qu’Emilien [Jacquelin] ou Sebastian [Samuelsson], mais je ne me suis pas inquiété parce que je suis plutôt un diesel. J’ai bien engagé mon couché, ce qui était important pour moi parce qu’il me pénalise souvent. Je l’ai abordée comme une course en confrontation plutôt qu’une course individuelle.
- Est-ce plus facile et naturel de gagner quand on l’a déjà fait les semaines d’avant ?
Plus les années passent et plus j’ai d’expérience. Et encore plus cette année où la victoire me fait de moins en moins peur. J’ai de plus en plus de facilité à gérer mes courses, la pression du dossard et de l’événement. En plus, cela intimide mes adversaires !
« Cela me conforte dans l’idée que je peux jouer le général »Quentin Fillon-Maillet à Nordic Magazine
- Une victoire avec le dossard jaune, cela vous pose-t-il comme un prétendant au gros glboe de cristal ?
Plus les courses avancent et plus j’y pense. Cela me conforte dans l’idée que je peux jouer le général. Mais il y aura les Jeux olympiques, qui donneront le ton de la saison, le mois prochain. Même si j’ai 200 points d’avance avant Antholz, cela ne me garantira en rien d’avoir une médaille en Chine. C’est quelque chose qui faut que je garde bien en tête même si je suis dans une position avantageuse avec des bonnes courses, des bons temps de ski, des bons tirs et donc de la confiance emmagasinée avant les JO. Je ne veux pas que ce soit de la pression.
- C’est votre dixième victoire individuelle en coupe du monde, votre quarantième podium : regardez-vous tout cela ?
De temps en temps oui ! L’IBU a fait des statistiques référençant tous les podiums en coupe du monde depuis son apparition et je me rapproche du top 10 des athlètes les plus souvent sur le podium [il est actuellement quatorzième, NDLR]. Bien sur qu’Ole Einar Bjoerndalen, Martin Fourcade, Johannes Thingnes Boe ou Sven Fischer sont largement devant, mais j’avance à mon niveau. Je suis très content de continuer à gagner et je me dis qu’il y a encore de très belles choses à faire par la suite.
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