Biathlon : nouvelle démonstration pour Quentin Fillon-Maillet
Ce jeudi après-midi, Quentin Fillon-Maillet a de nouveau impressionné. Dominateur absolu, il a remporté le sprint de la coupe du monde de biathlon d’Otepää (Estonie) devant Sturla Holm Lægreid et Benedikt Doll. Pour Nordic Magazine, le Jurassien, quasiment assuré de remporter le gros globe de cristal après cette troisième victoire du mois de mars, se confie. Entretien.
- Nouvelle semaine, nouveau stade et nouvelle victoire : comment vous êtes-vous senti ce jeudi sur ce sprint d’Otepää ?
Plutôt bien même si je commence à ressentir la fatigue de fin de saison avec un peu de lassitude et l’envie de rentrer chez moi. Mais je tente de ne pas trop penser à cela. Je suis donc assez fier de la façon dont j’aborde les courses depuis un certain temps. J’ai presque l’impression de gagner les courses avant le départ.
- Pouvez-vous développer ?
J’ai beaucoup de confiance sur le tir et sur les skis. Je ne laisse pas la place au doute et j’attaque les courses conquérant. C’est sûr que je suis aidé par ma forme et mes qualités de tir, mais je parviens, après l’échauffement et l’approche de la course, deux choses importantes pour moi, à rester dans ce que je sais faire tout au long de ma course. Je ne me fais pas polluer par les éléments extérieurs. Là, Sturla [Holm Lægreid] avait de l’avance sur moi, mais je suis resté sur ce que je sais faire avant d’accélérer dans le dernier tour. C’est une belle victoire et j’en suis très heureux. Trois victoires d’affilée, c’est inimaginable. Certains de mes adversaires pensent que je suis imbattable, ce qui est parfait parce que cela me donne un ascendant psychologique sur eux.
- Attendez-vous d’avoir officiellement le gros globe pour savourer ?
Un peu comme lors des Jeux olympiques, je suis déjà focalisé sur la prochaine course parce que je ne veux pas profiter maintenant pour terminer moyennement la saison. Je veux continuer sur cette belle lancée et ensuite profiter en rentrant à la maison. Pour le moment, j’ai seulement le globe de la poursuite de garanti. Le gros, le sprint et la mass-start, il n’y a rien de fait donc il faudra se battre jusqu’à la fin.
- Mentalement, est-ce compliqué de ne jamais rien lâcher comme vous le faîtes ?
C’est usant parce que, finalement, il faut tout le temps être en prise sans jamais se relâcher. C’est aussi une de mes qualités d’avoir « la tronche » pour tenir une saison complète. Sur mes débuts en coupe du monde, je me suis aperçu que j’avais ses qualités de régularité et que, donc, le classement général me plaisait. J’ai envie de jouer là-dessus, mais cela me prend pas mal d’énergie. J’essaye donc d’être malin et intelligent sur la récupération.
- On a l’impression que vous avez passé un nouveau cap au niveau de la régularité : êtes-vous d’accord ?
C’est notamment le cas au niveau du tir. Tout l’hiver, j’ai mis en place des choses qui me permettent d’avoir une importante qualité de tir. Dans le passé, j’ai souvent eu de la crispation et de l’appréhension à l’entrée du pas de tir. Maintenant, c’est quelque chose que j’arrive beaucoup mieux à gérer, ce qui fait la différence. Il y a beaucoup moins de stress même s’il peut toujours y avoir des craquantes. Je ne suis pas une machine donc cela peut craquer fort quand cela craque. J’essaye de rester le plus stable possible.
- Vous avez un discours de leader, de l’homme qui a dominé la saison…
J’endosse sans problème le dossard jaune et j’espère porter haut le gros globe en fin de saison ! Je n’ai plus peur de m’afficher en premier. Par le passé, ce n’était pas facile, mais, maintenant, j’ai beaucoup plus de confiance en moi. J’aborde les courses en tant que vainqueur et non pas en espérant gagner ou faire un podium. Je prends le départ avec la volonté de gagner et pas autre chose.
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