Derrière le masque, on imagine un sourire, comme lorsqu’il a passé la ligne d’arrivée du sprint de Nove Mesto (République Tchèque). Un sourire pour une victoire libératrice : la première sur le format en coupe du monde grâce à un 10/10 longtemps recherché cet hiver et une forme éclatante sur les skis. Plusieurs fois, Quentin Fillon-Maillet a répété que ce succès était « une belle récompense ». Entretien.
- Cette deuxième victoire de l’hiver doit être une grande joie pour vous…
C’est une grosse satisfaction. Ça fait depuis le début de la saison que je suis à la recherche d’un tir parfait, mais quelques petites erreurs se glissaient : le ski en début de saison et le tir aux Mondiaux. Aujourd’hui, je fais une course parfaite. Quoiqu’il puisse se passer ensuite, j’étais satisfait de ma course et cela me permettait d’espérer un beau classement. Ça a été un beau combat et, finalement, beaucoup de satisfaction. C’est une belle récompense.
- Quelle saveur a ce succès après une saison compliquée et globalement en-deçà de vos attentes ?
En début de saison, je me suis mis des objectifs très hauts et j’ai commencé l’hiver en terminant à des places juste en-dessous. C’était frustrant. C’est dur de se dire qu’on est si près du but, mais qu’on ne le touche pas, comme lors des Mondiaux avec mes trois quatrièmes places où j’aurais pu être en or en mettant une balle de plus de temps en temps. Cette victoire est d’autant plus grande au vu de mes difficultés du passé.
Il faut être acteur pour gagner.Quentin Fillon-Maillet, vainqueur du sprint de Nove Mesto, à Nordic Magazine
- Après les Mondiaux, où êtes-vous allez chercher cette motivation pour terminer la saison en beauté ?
La motivation est là que cela fonctionne ou non. J’ai la chance de faire partie des meilleurs biathlètes du monde et de pouvoir espérer des victoires et des podiums sur chaque course. Je n’ai en aucun cas envie de laisser la chance à quelqu’un d’autre. Pendant les Mondiaux, il y avait beaucoup de motivation parce que j’avais envie de corriger mes courses moyennes du début de saison. Même chose pour la semaine passée. Sur cette course, c’est difficile à dire pourquoi j’ai mis les balles à la différence des dernières courses… J’ai beaucoup travaillé pour être meilleur course après course, j’ai évolué en discutant avec les coachs pour continuer à avancer. Il faut être acteur pour gagner. C’est une récompense pour l’investissement que je mets depuis tant d’années.
- Il s’agit de votre première victoire en sprint sur une coupe du monde : vous y attendiez-vous ?
C’est quelque chose qui manquait à mon palmarès. J’avais plus de mal à aller la chercher. C’est une belle satisfaction et j’espère que cela augure de belles choses sur la poursuite, un format qui me réussit historiquement plus. Mais il faudra être acteur de la course pour le faire : ce sera un beau challenge de mettre les vingt balles.
« La troisième place du général est une carotte »Quentin Fillon-Maillet, vainqueur du sprint de Nove Mesto, à Nordic Magazine
- En plus de votre tir parfait, vous signez le deuxième temps de ski à quelques secondes de Johannes Thingnes Boe…
On a eu un peu de pluie, la neige était un peu gelée donc la piste était rapide. Difficile de dire si cela faisait des écarts, mais, quand je vois mon temps de ski, celui d’Antonin [Guigonnat], de Simon [Desthieux] et d’Emilien [Jacquelin], globalement, on avait de bons skis. Je remercie les techniciens qui font du bon travail. C’était un bon travail d’équipe. Tous les éléments du biathlon se sont alignées, cela fait du bien.
- Même si ce n’était pas ce que vous visiez en début d’hiver, vous jouez la troisième place du général : est-ce un facteur supplémentaire de motivation à quatre courses individuelles de la fin de l’hiver ?
J’y pense ! Pendant la course, je me dis toujours qu’il faut tout donner jusqu’au bout pour avoir la meilleure place possible. C’est une motivation d’aller chercher quelque chose au général, petit ou gros globe où j’aimerais aller chercher le podium. Je n’ai pas encore envie d’aller jeter un œil sur le classement général parce que je veux me concentrer sur la manière comme je l’ai fait aujourd’hui. C’est une carotte mais je ne veux pas me tromper d’objectif pour le moment.
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