BIATHLON – Après un beau doublé français sur le podium du sprint derrière Johannes Dale à Hochfilzen, le Jurassien Quentin Fillon-Maillet revient sur la belle performance de groupe de l’équipe de France et son premier podium de l’hiver.
Biathlon : Quentin Fillon-Maillet soulagé et motivé
- Quentin Fillon-Maillet, vous signez votre premier podium de l’hiver. On imagine un soulagement ?
La préparation était bonne, il fallait juste patienter. Après, il y a soulagement oui et non. C’est plutôt que j’arrive au niveau que j’attendais pour me bagarrer avec les meilleurs et avec des sensations correctes. J’étais vraiment dans l’attente de faire une bonne course.
- Avez-vous ressenti à Hochfilzen la différence en course par rapport au début de saison ?
C’est difficile à dire. Il y a beaucoup de questions en suspens et auxquelles on n’aura sans doute jamais de réponses. La préparation cette année a été différente jusqu’à la fin. Alors peut-être que le stage de Bessans en altitude a fait la différence juste avant le début de saison. Pour ça, je n’ai pas spécialement de réponse. J’ai fait avec la forme que j’avais et ce que je pouvais à Kontiolahti.
À Hochfilzen, je me suis dis qu’il me fallait un podium pour confirmer mon niveau. J’ai fait les choses comme je sais les faire. Hier, j’ai reçu un message de Stéphane Bouthiaux qui m’a dit : « Pas de pression, fais ce que tu sais faire. » On s’accroche aux points essentiels avec mon niveau à ski mais aussi au niveau du tir. Il faut oublier les pensées parasites par rapport aux résultats.
Aujourd’hui, en arrivant au debout, je savais très bien que les meilleurs tiraient à 10 avant moi et qu’il fallait donc que je fasse une course pleine.
- Sur la poursuite de demain, vous vous élancerez juste devant Fabien Claude et Émilien Jacquelin sera un peu plus loin. Peut-on imaginer une course d’équipe ?
Là, oui. On partira dans de bonnes conditions. Le sprint c’est une course qui peut compter double avec la poursuite. Mais demain est une nouvelle course où il va falloir reconstruire un beau ski et un bon tir. Beaucoup d ‘athlètes voudront passer devant. Il n’y a aucune garantie de réussir mais j’espère qu’on va être intelligent sur la piste avec Fab’ (Fabien Claude, ndlr.) et peut-être Emil’ (Emilien Jacquelin, ndlr.). Pour ma part c’est certain que je vais essayer de bosser avec eux sur la piste.

Quentin Fillon-Maillet (FRA) – Nordic Focus
- On a vu sur ce sprint une stratégie norvégienne de partir en fin de start-list. Pensez-vous qu’il s’agissait du choix payant ce vendredi à Hochfilzen ?
Ils auraient pu faire un gros coup. Les conditions hier étaient très lustrées, plus humides avec une sorte de miroir sur la piste. Aujourd’hui, c’était moins le cas. Si les conditions étaient plus chaudes aujourd’hui, ça aurait pu être mieux pour eux. Le sprint de ce vendredi était vraiment bien car les conditions équitables.
Je pense notamment au petit jeune qui vient d’arriver (Oscar Lombardot, ndlr.), aujourd’hui, ça ne l’a pas désavantagé. En plus, la France avait globalement de bons skis. Les norvégiens aussi, donc les techniciens ont comme d’habitude donné leur meilleur et on voit le beau résultat groupé.
- On ne ressent pas d’enthousiasme outre mesure pour vous. Serait-ce car vous arrivez finalement à des résultats qui sont de votre niveau ?
Je veux être à la première place, j’espère un peu mieux encore. J’espère aller chercher quelque chose demain. Mais je suis très content. J’étais content de voir mon chrono à l’arrivée mais je savais que les norvégiens étaient derrière. Je suis déjà tourné vers demain. J’ai envie de profiter et je suis déjà focus. Mais attendez, je suis content aujourd’hui (rires).

Quentin Fillon Maillet (FRA), Johannes Dale (NOR), Fabien Claude (FRA) – Manzoni/NordicFocus
- C’est souvent un Johannes qui lève les bras à l’arrivée. Pourrait-on imaginer la naissance d’un complexe chez les Bleus ? Qu’est-ce qui pourrait faire basculer la balance ?
Il n’y a pas de complexe par rapport à qui que ce soit. La Norvège est une grosse nation avec beaucoup d’athlètes qui sont très forts. Ils sont tous capables d‘aller chercher un podium donc c’est l’équipe la plus forte sur le circuit. Et les Scandinaves plus généralement avec les Suédois.
Aujourd’hui on n’a pas de complexe car c’était une belle course de l’équipe en France. Mais je disais à Johannes Dale à la conférence de presse de l’IBU que c’était l’année pour les jeunes norvégiens pour aller chercher les premières victoires. En Finlande, il y a eu un jeune Norvégien pour son premier podium mais ils ne sont pas imprenables. On voit par exemple qu’un Johannes Thingnes Boe a été un peu moins fort.
- Est-ce que votre bonne performance de groupe est synonyme d’une équipe de France bien retrouvée et en forme ?
Fabien a montré de belles choses avec une belle poursuite samedi dernier. C’était un départ mitigé mais il manquait des points et des courses comme aujourd’hui. Un peu comme on pouvait faire l’année dernière. Le démarrage était compliqué pour tout le monde avec plusieurs facteurs pour expliquer cela, mais c’est le passé.
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Photos : Nordic Focus Photo Agency.
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