BIATHLON – Mardi, Quentin Fillon-Maillet accueillait les journalistes depuis chez lui pour une conférence de presse à distance. L’occasion pour le Jurassien d’évoquer avec Nordic Magazine notamment, l’annonce du confinement, sa préparation à une saison spéciale, mais aussi ses entraîneurs. Deuxième partie à découvrir demain sur nordicmag.info.
Biathlon : Quentin Fillon-Maillet, impatient d’en découdre
« J’ai déjà la tête sur les compétitions, je commence à être très impatient. Ça fait déjà deux semaines que je prépare tout, ma carabine, etc. J’en discute aussi avec Simon [Desthieux] et Fabien [Claude], avec qui je m’entraîne, et qui, eux aussi, ont envie de partir sur la neige. » Voilà en deux phrases l’état d’esprit conquérant et le niveau de motivation du Jurassien à un mois du début de la saison internationale de biathlon, à Kontiolahti.
Dans cette première partie d’entretien, Quentin Fillon-Maillet revient sur l’annonce du confinement, les chamboulements qui ont touché le programme, ainsi que sa relations avec ses coachs.
- Il y a quelques jours, la France est entrée dans son second confinement de l’année. Comment vivez-vous ce nouvel épisode ? Et surtout, qu’est-ce que vous avez le droit de faire ?
Aujourd’hui, il y a une grande différence par rapport au premier confinement. Je peux m’entraîner normalement. Il n’y a pas de restrictions pour nous, athlètes. C’est une bonne chose, surtout qu’on va attaquer l’hiver très bientôt. Si on avait dû faire quelques semaines sans pouvoir s’entraîner dehors, ça aurait été dur. Je me considère vraiment comme chanceux.
- Vous questionnez-vous sur les éventuels reports mais surtout annulations de manches de coupe du monde cet hiver ?
La saison peut être complétement bouleversée, on le sait. C’est sûr que c’est un petit peu stressant. On ne va pas forcément pouvoir contrôler tout ce qui se passe. Les autres sportifs ont réussi à reprendre, à huis clos, et malgré des règles strictes ont pu ramener le virus au sein de leur groupe. Il faudra savoir s’adapter mais aussi devoir prévoir que la saison ne se passera peut-être pas comme on le souhaite.
Après, sur nos habitudes, cela ne va pas forcément changer. Lors des derniers hivers, j’aurais très bien pu contracter la grippe et être malade. On est testés très souvent. Le risque est minime par rapport à si on partait sans aucune précaution.
« Je me dis : « Pas de nouvelles, bonne nouvelle ! » »
- Ressentez-vous une once de stress du fait que la saison puisse ne pas démarrer comme prévu ?
Autant il y a quelques mois j’avais une confiance assez forte en ce que la saison puisse démarrer. Tous les sports ont pu repartir presque normalement. Mais on est dans une situation particulière en Europe et on n’a pas eu d’infos particulières de l’IBU et des fédérations. Alors je me dis « pas de nouvelles, bonne nouvelle ! ». Je n’ai aucune idée de comment va évoluer la saison, tout en sachant qu’elle peut être hachée.
- Quelles sont vos sensations alors que l’on s’approche doucement de la fin de la préparation ? Êtes-vous « dans les temps » ?
Oui, oui, je reste sur les mêmes ambitions que j’ai pu dévoiler. C’est sûr, les courses d’octobre ne me réussissent pas toujours, il faut faire avec. Aussi, j’ai eu peu de jours de courses, ce qui fait que les sensations ne sont pas extraordinaires en préparation. Il y a eu une période de mieux à La Féclaz, c’était moins bon à Arçon. Mais je ne suis pas inquiet par rapport à ça.
Les choses se passent plutôt bien. L’enchaînement des courses et la fin de préparation devraient faire que tout aille pour le mieux.
- C’est désormais officiel, vous n’irez pas en stage en Norvège, à Sjusjoen, pour vous terminer votre préparation. Direction Bessans pour l’équipe de France…
Oui, la Norvège est notre pèlerinage habituel à quelques semaines/jours des premières compétitions. Ça nous permet de retrouver la neige dans un premier temps et des conditions particulières en Norvège, notamment la luminosité. On aime aussi y être pour retrouver les Norvégiens sur les coupes de Norvège. On avait prévu un plan B sur un autre site en Scandinavie, et le plan C, à Bessans, où nous irons finalement.
Mais il y a du bon quand même. On va éviter un déplacement assez lourd en Norvège même si, certes, on n’aura pas ce conditionnement mental habituel. Je suis content qu’on puisse faire un stage quand même, retrouver la neige et faire des chronos internes, je pense
« Je remercie beaucoup Vincent [Vittoz] et Patrick [Favre] aujourd’hui. »
- Quel est donc le programme pour vous dans les prochaines semaines ? Un stage à Bessans avec des chronos internes, puis direction Kontiolahti, si tout va bien ?
Sjusjoen c’est habituellement la préparation idéale, tant compétitivement que mentalement, mais aussi dans la préparation des rituels de compétition (fartage, etc.). Finalement, on va se confronter entre Français et avec l’équipe B qui sera aussi sur place. Ça n’aura pas forcément la valeur que ça aurait eu en Norvège mais c’est déjà ça.
La première année avec Patrick [Favre] et Vincent [Vittoz], on n’avait pas fait de chronos et la saison s’était bien passée.
- Justement, parlez-nous du travail aux côtés de vos entraîneurs, Vincent Vittoz au fond, et Patrick Favre, au tir.
Lorsqu’ils sont arrivés, ça faisait beaucoup de changements en une fois. Il y a eu pas mal d’inquiétudes au début, avec un coach étranger. Mais je les remercie beaucoup aujourd’hui. On a tous avancé dans le même sens et ça nous a aidés. Il y a eu des distensions mais aussi des bons moments. On continue tous d’évoluer et eux aussi font évoluer leurs approches du biathlon, du tir et du ski. Il n’y a pas forcément de hiérarchie.
On a pas mal souffert à des moments avec Vincent à l’entraînement, mais on le comprend sur les courses plus tard. Et c’est pareil avec Patrick, comme les séances de tir l’après-midi suivant les championnats de France de ski de fond après les 14 kilomètres à bloc le matin (desquels il a terminé 4e et premier biathlète, NDLR.). Mais ils sont là pour nous motiver, voire nous freiner quand il le faut. »
>> Rendez-vous mercredi matin pour la suite de l’entretien accordé à la presse par Quentin Fillon-Maillet. Au programme, il revient sur son objectif majeur de gros globe de cristal, mais pas que. Il évoque les championnats du monde, l’état d’esprit irréprochable et studieux de l’équipe de France, tout en revenant sur son nouveau statut sur l’échiquier sportif… et médiatique. <<
Photos : Yves Perret/www.ypmedias.com.
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