BIATHLON – Deuxième partie de notre entretien avec le biathlète de l’équipe de France, Quentin Fillon-Maillet. Le Jurassien y évoque l’étape pré-olympique de Pékin qu’il ne juge pas essentielle dans son hiver, l’arrivée du super sprint dans le calendrier ou encore sa place au sein d’un collectif tricolore à belle allure.
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Johannes Thingnes Boe a annoncé récemment qu’il sera présent jusqu’en 2026. Un adversaire sérieux pour les années à venir ?
(Sourires) Il a un an de moins que moi donc c’est plutôt logique qu’il aille le plus loin possible… Je suis pour que les adversaires soient tous présents sur une compétition comme la coupe du monde pour que la récompense soit la plus belle en fin de saison.
Ce genre d’annonce prête à sourire selon moi car personne ne sait ce qui se passera d’ici là. Les Jeux de Cortina seront sur le site d’Antholz avec une atmosphère différente de Pyeongchang ou Pékin, sans doute plus populaire et festive… J’espère aussi y aller mais je ne me fixe pas de but aussi précis.
- Une étape pré-olympique aura lieu cette saison. Irez-vous en Chine ?
Stratégiquement, par rapport à la saison de coupe du monde, c’est l’étape à éviter, celle sur laquelle on peut faire une impasse. Je n’ai pas l’impression d’avoir besoin d’y aller en repérage avant les Jeux. Oui c’est important que l’équipe de France y aille pour repérer les lieux et prendre un maximum d’informations. Mais pas forcément les athlètes…
Le Norvégien Emil Svendsen n’a jamais fait une étape pré-olympique et cela ne l’a pas empêché de gagner des médailles. De plus, cette étape arrivera juste après les mondiaux et engendrera, avec le transport, beaucoup de fatigue. Je verrai en temps voulu. Ce qui est sûr c’est que le gros globe va faire partie des gros objectifs cette année. Et cette saison post-olympique est le moment où jamais de tenter des choses.
« Il faut un compromis entre tir et ski pour avoir une belle course de biathlon »
- Avec le super sprint, c’est une nouvelle course qui intègre le calendrier. Heureux ?
Je ne suis pas spécialement favorable à ce nouveau format de course : le tir prend vraiment la part sur le ski dans le super-sprint. Il faut bien imaginer qu’une balle de pioche sur une aussi petite boucle de ski sera irrattrapable : c’est plus un concours de tir qu’une course de biathlon. Je ne suis pas pour ce format mais j’ai envie de me faire mon propre avis. Il faut à mon avis un compromis entre tir et ski pour avoir une belle course de biathlon. Sinon, on fait un 100 m sprint avec un pas de tir au bout…
- Comment appréhendez-vous les premières compétitions ?
j’étais invité au show en Allemagne qu’ils ont reprogrammé à une autre date, c’est une course qui m’intéresse. A voir si la nouvelle date convient à mon programme de préparation. Martin Fourcade a été contraint d’annuler son show fin août. Ensuite il y aura les deux étapes du Biathlon Samse Summer Tour de La Féclaz en septembre et Arçon en octobre. J’espère que ces courses auront lieu car ce sont des étapes importantes dans la préparation. Je suis ouvert à toutes les compétitions qui auront lieu cet été car elles représentent un super moyen de préparation pour nous avant l’hiver.
- Après le départ de Martin Fourcade se posera peut-être la question du leadership au sein de l’équipe. Est-ce une question importante à vos yeux ?
Le leadership sportif est celui sur lequel je souhaite m’imposer en tant que meilleur français à la fin de la prochaine saison. Mais dans l’équipe, il n’y a pas forcément de capitaine depuis le départ de Martin. Il y a un aspect de cohésion d’équipe important dans notre vie de groupe. La hiérarchie sportive sera respectée, tout en gardant un maximum d’échanges avec les jeunes. Franck Badiou avait amené des réunions pour partager les astuces de chacun, ce qui aidait à la vie de groupe et à la performance globale. On avancera plus vite tous ensemble.
Photos : Nordic Focus.