Julia Simon numéro une mondiale : « Cela paye cette année parce qu’elle était prête, tout simplement »
« Je ne suis pas surprise parce que, finalement, c’est quelqu’un qui a toujours eu une bonne analyse d’elle-même avec un bon recul sur ses performances et contre-performances. Cela ne m’étonne pas qu’elle ait réussi à mettre en place les choses pour gommer ses petits défauts et imprécisions. C’est une fille qui a su déconstruire les choses pour les reconstruire. Cela paye cette année parce qu’elle était prête, tout simplement ! Cela n’a pas été soudain, elle a dû se remettre en question et passer par des moments compliqués, notamment aux Jeux où elle aurait pu faire des médailles individuelles. Mais cela lui a permis d’arriver là où elle est actuellement. »
« Je suis aussi passée par là parce que je pense que j’avais quelques méthodes instinctives au tir, mais plus sur le debout. J’ai dû réapprendre à faire les choses. Ce qui est paradoxal dans le biathlon, c’est qu’il faut reconstruire en mettant du mental tout en laissant parler l’instinct. »
Le globe en fin de saison pour Julia Simon ? « C’est certainement son année »
« Les performances qu’elle réalise depuis le début de l’hiver montrent qu’elle est vraiment costaude dans sa tête et que ce dossard jaune, elle va pouvoir le tenir jusqu’au bout. Maintenant qu’elle a montré sa force avec et qu’elle le sait, qu’elle a la certitude dans sa tête que cela ne va pas la déstabiliser, elle va tout doucement mais sûrement grappiller les points en restant elle-même, sans surjouer. C’est encore long, mais déjà huit courses sont vingt et une ont été faites ! Bien sûr, il y aura des moments plus difficiles où elle devra s’accrocher, il ne faut pas rêver, mais je pense que, par rapport à toutes celles qui suivent, elle a largement les capacités et les épaules pour aller jusqu’au bout. C’est certainement son année. Je l’espère de tout cœur ! »
L’homogénéité de l’équipe de France : « C’est vraiment beau et cela fait plaisir à voir »
« Souvent, ces derniers hivers, elles étaient dans l’ombre des garçons. Elles peuvent être fières de ce qu’elles ont produit parce qu’on sent une belle complicité et une belle émulation entre les plus anciennes et les plus jeunes. Cela matche ! Dans l’ensemble, elles seront meilleures comme cela parce qu’on sent qu’une belle énergie se dégage du groupe. C’est vraiment beau et cela fait plaisir à voir. Je les félicite parce que le rendu, pour ceux qui regardent, est intéressant, cela donne la pêche ! »
L’éclosion de Sophie Chauveau : « Elle est dans la meilleure phase de sa carrière »
« Sophie [Chauveau] m’a bluffée ! Comme beaucoup, je ne l’a connaissais pas. Au tir, où il y avait des incertitudes, elle a quand même montré qu’elle répondait présente ! C’est quelqu’un qui vient bousculer le groupe et qui montre que les filles qui ont passé plusieurs saisons en IBU Cup peuvent émerger en coupe du monde, comme Caroline [Colombo] et Lou [Jeanmonnot]. Elle a toutes les qualités pour réussir ! Elle est dans la meilleure phase de sa carrière parce que, maintenant, elle sait qu’elle peut tout avoir à portée de main. »
L’apport de Cyril Burdet : « Ce sont des infimes réglages à faire »
« C’est difficile de dire à l’œil tout ce qu’il apporte, mais je vois qu’elles ont eu des axes de travail avec le coach. Julia [Simon], on voit tous qu’elle skie beaucoup en force et cette volonté d’apporter du relâchement dans ses gestes est quelque chose qui la fera progresser et qui canalise son énergie. C’est motivant pour elle, comme pour Anaïs Chevalier[-Bouchet] qui voulait améliorer ses derniers tours. Ce sont des infimes réglages à faire. »
Le début d’hiver des sœurs Oeberg : « Tout n’est pas totalement en ligne pour le moment »
« Il y a du positif et du négatif. Elvira [Oeberg] est quand même deuxième du général avec une victoire, deux podiums et trois quatrièmes places. Je pense que c’est quelqu’un qui aime la gagne. Quand elle est sur le podium, elle a le sourire, mais sinon ce n’est plus la même ! Elle est très revancharde et a des grosses capacités physiques, mais elle est pour le moment irrégulière. La déception, c’est plus pour Hanna [Oeberg], qui a pourtant gagné la première course. C’est bien la preuve qu’il ne fallait pas faire de conclusions après cet individuel d’ouverture parce qu’elle a été ensuite en retrait. Tout n’est pas totalement en ligne pour le moment, mais il leur reste trois mois pour se rattraper ! »
Les adversaires de Julia Simon pour le gros globe de cristal : « A part Elvira Oeberg, je ne vois pas bien qui va pouvoir jouer avec elle pour le général »
« Honnêtement, à part Elvira Oeberg, je ne vois pas bien qui va pouvoir jouer avec Julia [Simon] pour le général. Il y a [Denise] Herrmann-Wick, mais elle est déjà à 200 points au classement ! Elle est plutôt régulière et, quand elle sera à la maison en janvier, elle aura un supplément d’âme, donc à surveiller. Il y a Lisa Vittozzi qui revient, cela va être intéressant de voir si ce n’était qu’un feu de paille ou non. Lisa [Theresa] Hauser ou Ingrid [Landmark] Tandrevold, propulsée leader de l’équipe de Norvège, sont également dans le match. Ingrid, en particulier, a pris très à cœur son nouveau rôle de leader norvégienne et on sent qu’elle y met du cœur à l’action ! C’est une athlète redoutable qui fait le show. Elle n’a plus qu’à continuer sur sa lancée. »
A lire aussi
- Coupe du monde de Kontiolahti : le débrief d’Anaïs Bescond
- Coupe du monde d’Hochfilzen : le débrief de Gilles Marguet
- Coupe du monde du Grand-Bornand : le débrief de Marie Dorin-Habert
Les cinq dernières infos
- Rollerski | Liv Coupat après son premier titre de championne de France chez les seniors : « Je savais que je pouvais faire quelque chose de beau »
- Biathlon | Soldier Hollow : Benita Peiffer et Paul Schommer remportent la mass-start des sélections américaines
- Saut à ski | Klingenthal : Marius Lindvik s’offre la victoire, Valentin Foubert aux portes du top 15
- Rollerski | La Bresse : le titre de champion de France du sprint skate pour Lucas Chanavat, Simon Clavel vainqueur en U20
- Rollerski | La Bresse : Liv Coupat sacrée championne de France d’été du sprint skate, Ariane Pignot en or chez les U20