La bataille au sommet Johannes Thingnes Boe/Sturla Holm Lægreid : « Une guerre fraternelle »
« C’est une guerre fraternelle parce que l’on sent beaucoup de complicité entre eux deux. C’est d’ailleurs, globalement, ce qu’il ressort de cette équipe norvégienne. Ils nous proposent un biathlon un cran au-dessus des autres pour le moment et se partagent les deux premières places du podium. Cela ne va pas tout le temps être comme cela. [Sturla Holm] Lægreid a montré par le passé qu’il pouvait avoir des moments compliqués, donc je pense que Johannes [Thingnes Boe] a plus d’armes pour être tout le temps en haut. C’est un exemple de relâchement quand il skie. Techniquement, on dirait qu’il n’est jamais en galère. Il propulse et cela fait tout le temps la différence. Il est au sommet de son art et en profite ! »
En quoi Johannes Thingnes Boe est-il plus fort que l’année dernière ? « Cela lui a fait un petit break salutaire dans sa carrière »
« Il y a eu pas mal de choses, sa paternité et des petits pépins physiques, qui ont fait que c’était programmé de tout miser sur les Jeux l’hiver passé. Il a réussi son objectif puis est rentré à la maison. C’est certainement ce qui lui permet de performer actuellement. Il ne faut pas rêver, les enchaînements et les sollicitations, cela pompe de l’énergie. Pour le corps, c’est difficile d’encaisser tout cela. Finalement, cela lui a fait un petit break salutaire dans sa carrière. »
Le retour de Johannes Dale : « Il a dû voir le tunnel assez long… »
« Il est dans une équipe où tu n’as pas le droit à l’erreur. Là, il a pu profiter de l’absence d’un autre [Sivert Guttorm Bakken, NDLR] pour revenir en équipe nationale. Il est mieux physiquement que l’année passée où il n’avait jamais pu revenir en coupe du monde. Les Norvégiens n’ont pas le choix que d’accepter ce retour au niveau IBU Cup, cela fait partie du jeu comme dans tous les groupes hypers denses. Il a dû voir le tunnel assez long… Cela a duré un an, mais cela lui a permis, peut-être, d’avoir un programme allégé et d’ensuite repartir frais et plein d’envie pour cette année où il claque une belle victoire au Grand-Bornand. »
Emilien Jacquelin numéro trois mondial : « Il s’est battu avec les deux ogres de devant »
« C’est sûr qu’on se souvient d’abord de la fin et de son Grand-Bornand manqué, mais il faut rappeler qu’en tout début de saison, il a été capable de monter sur le podium trois fois de suite. Ce n’est pas négligeable, d’autant qu’il s’est battu avec les deux ogres de devant ! C’était super régulier. De ce fait il avait beaucoup d’envie pour Le Grand-Bornand où il voulait briller et faire plaisir au public. Du coup, cela l’a sorti de ses tirs à cause du côté émotionnel. C’est quelque chose qu’il arrive parfois à gérer, mais, cette année, il a été déstabilisé par cela. Cependant, il est toujours présent et il ne faut pas s’inquiéter pour lui ! Il va très bien revenir, je n’ai pas de doute là-dessus. »
Les difficultés de Quentin Fillon-Maillet : « Il ne faudrait pas que cette saison laisse des marques pour la suite »
« Les saisons d’après peuvent parfois démarrer un peu plus difficilement. Comme tout va très vite, quand on n’est pas dans le bon wagon, le train part et on se retrouve loin. Il faut juste que Quentin [Fillon-Maillet] arrive à revoir ses objectifs à la baisse, mais cela va sans doute être difficile pour lui parce qu’il a beaucoup d’ambition. Là, il n’a pas le choix parce qu’il ne faudrait pas que cette saison laisse des marques pour la suite. Il doit faire attention à son corps qui est un petit peu entamé. Le mental est toujours là donc cette situation est frustrante et énervante. Cela va lui apprendre la patience. »
La régularité de Fabien Claude : « Il se fait plaisir »
« Il est bien régulier, mais je suis déçu pour lui qu’il ne soit pas parvenu à faire ce podium au Grand-Bornand. Il le méritait et cela aurait vraiment été la cerise sur le gâteau. Je suis sûre que cela viendra ! Si on regarde ses résultats, cela monte crescendo pour arriver super bien au Grand-Bornand. Cela montre qu’il enchaîne mieux les compétitions et qu’il se fait plaisir. C’est de bon augure pour la suite et, à force de tourner autour, il va finir par claquer ! »
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